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Goncourt, Renaudot... Voici le nouveau calendrier des prix littéraires

En 2019, le Prix Goncourt avait été attribué à Jean-Paul Dubois pour «Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon» (éd. de L'Olivier) En 2019, le Prix Goncourt avait été attribué à Jean-Paul Dubois pour «Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon». (éd. de L'Olivier)[Alain JOCARD / AFP]

Repoussés en solidarité avec les libraires obligés de fermer leurs commerces pendant ce confinement, les principaux grands prix littéraires s'apprêtent à désigner les noms de leurs lauréats.

Le calendrier se précise. Chef de file du mouvement, le jury du célèbre prix Goncourt avait repoussé fin octobre la proclamation de son prix, suivi de près par l'Académie française, le Renaudot et la plupart des prix littéraires de l'automne, exceptés les prix Médicis et Fémina. Si les dates sont presque toutes annoncées avant même de connaître la date officielle du déconfinement, les différents jurys espèrent néanmoins une ouverture prochaine des librairies, obligées de s'organiser avec le «click & collect».

le Prix Wepler-Fondation La Poste

Créé en 1998 à l'initiative de la libraire Marie-Rose Guarniéri, ce prix soutenu par la Fondation La Poste, la brasserie Wepler et la librairie des Abbesses, possède la particularité d'avoir un jury non fixé composé de lecteurs et de professionnels du secteur.

Ce prix ouvre le bal avec une proclamation ce lundi 23 novembre. Il couronne cette année Gregory Le Floch pour «De parcourir le monde et d'y rôder» (éd. C. Bourgois) et Muriel Pic pour «Affranchissements» (Seuil).

La dotation est de 10 000 euros pour le lauréat du Prix Wepler, et de 3000 euros pour «la mention spéciale».

Le Prix de Flore

Fondé en 1994 par l’écrivain et journaliste Frédéric Beigbeder, le jury du Prix de Flore est composé de journalistes et récompense un jeune talent. Les critères de sélection sont «l’originalité, la modernité, la jeunesse».

La dotation s’élève à 6150 euros et un verre de Pouilly fumé au nom du lauréat, à déguster au Café de Flore tous les jours pendant un an.

Le Prix de Flore a été remi ce 25 novembre à Thibault de Montaigu pour «La Grâce» (Plon).

le Grand Prix du roman de l’Académie Française

Créé en 1914, le grand prix du roman de l'Académie Française ouvre en principe chaque année le bal des Prix littéraires de l’automne. Une commission d’une douzaine d’académiciens établit deux sélections successives (d’une dizaine puis de trois noms) avant d’annoncer son lauréat.

L'an passé, il a été décerné à Laurent Binet pour «Civilizations» (éd. Grasset).

La dotation est de 10.000 euros.

Entre 2012 et 2016, un «Grand Prix de l'Académie française» se vendait en moyenne plus de 240 000 exemplaires.

Etienne de Montety a été couronné ce 26 novembre pour son livre «La Grande épreuve» aux éditions Stock.

le Prix Goncourt

Créé en 1903, Le Prix Goncourt est composé de dix membres et rend son verdict chaque année au restaurant Drouant après trois sélections : une première (qui a déjà eu lieu) de quinze noms, puis huit noms, puis quatre noms. Pour participer, l'ouvrage doit être un roman écrit en français et édité par un éditeur francophone ayant un circuit de distribution en librairie. 

Jean-Paul Dubois l'a remporté en 2019 pour son roman «Tous les hommes n'aiment pas le monde de la même façon» (éd. de l'Olivier).

Le vote est oral et au cours des dix premiers tours, le prix ne peut être attribué qu’à la majorité absolue. Du onzième au treizième tour, la majorité relative suffit. En cas d’égalité, la voix du président compte double au quatorzième tour. 

Le prix ne peut être décerné qu'une seule fois à un même écrivain. Une seule exception : Romain Gary, Goncourt 1956, qui l'a reçu une seconde fois, en 1975, alors qu'il écrivait sous le pseudonyme d'Emile Ajar.

La dotation de 10 euros est symbolique, car le Goncourt fait énormément vendre en France et les traductions à l’étranger sont assurées. Entre 2012 et 2016, un «Goncourt» se vendait en moyenne à 345 000 exemplaires.

Le Prix Goncourt a été attribué ce 30 novembre à Hervé Le Tellier pour «L'Anomalie» chez Gallimard.

Le Prix Renaudot

Sorte d’anti-Goncourt, le Prix Renaudot a été créé en 1925 par dix critiques littéraires attendant la délibération du Goncourt au restaurant parisien Drouant. C’est en 1926 que le premier Prix Renaudot a été rendu.

La présidence de ce prix est tournante. Deux livres sont, chaque année, désignés dans un premier temps afin d'éviter qu’un lauréat qui aurait gagné le Prix Goncourt quelques minutes avant, ne reçoive également le Prix Renaudot.

Un Prix Renaudot n'est accompagné d'aucune dotation.

Entre 2012 et 2016, un «Renaudot» se vendait environ à 220 000 exemplaires.

Ce 30 novembre, Marie-Hélène Lafon a reçu le Prix Renaudot pour «Histoire du fils» (Buchet Chastel).

le Prix Interallié

Le prix Interallié a été créé en 1930 par une trentaine de journalistes qui déjeunaient au Cercle de l’Union interalliée à Paris, lors de l’attente des délibérations du Femina.

Composé de dix journalistes masculins, le prix récompense un roman écrit par un journaliste. Une exception : Michel Houellebecq l’a reçu en 2005 pour son roman «La possibilité d’une île» (Fayard).

Le Prix Interallié n’est accompagné d’aucune dotation.

A ce jour, le Prix Interallié n'a pas encore dévoilé sa date de proclamation et a même sauté l'étape de la deuxième sélection, arguant des restrictions pesant sur les échanges des membres du jury.

Avec «Un crime sans importance» (éd. du Seuil), Irène Frain succède à Karine Tuil a été sacrée pour son roman «Les choses humaines» (Gallimard).

Chaque année, entre 40 000 et 100 000 exemplaires de l'«Interallié» sont vendus.

Le Prix Goncourt des lycéens

Près de 2000 élèves âgés de 15 à 18 ans lisent et sélectionnent les romans de la liste du Goncourt. Les élèves ont deux mois pour lire ces romans, avec l'aide des enseignants. Pendant cette période de lecture, sept rencontres régionales sont habituellement organisées entre auteurs et lycéens. Cette année, ces rencontres n'ont pu se faire en «présentiel». A la place, des rencontres par écrans interposées ont néanmoins eu lieu. A l'issue de l'étude de ces livres, les classes élisent un délégué pour défendre leur tiercé de livres gagnants au niveau régional. Une finale se tient ensuite à Rennes (berceau du prix) en huis clos. Cette année, les délibérations seront également dématérialisées.

Le Prix Goncourt des lycéens 2020 a été attribué ce 2 décembre à Djaïli Amadou Amal pour «Les impatientes» (éd. Emmanuelle Colas).

Selon l’institut de marketing GFK, c’est le «Goncourt des lycéens» qui entraîne le plus de retombées commerciales. Entre 2012 et 2016, un «Goncourt des lycéens» se vendait en moyenne à 395 000 exemplaires.

Djaïli Amadou Amal et ses «Impatientes» (éd. Emmanuelle Colas) succède cette année à Karine Tuil, qui avait remporté la prestigieuse récompense en 2019 pour «les choses humaines» (Gallimard).

Le Prix décembre

Anciennement appelé Prix Novembre par son créateur Michel Dennery, le Prix est devenu le Prix Décembre, lorsque Pierre Bergé en a repris le mécénat. A sa mort, si la dotation a disparu un temps, elle retrouve cette année quelques couleurs puisque la Fondation Pierre Bergé - Yves-Saint-Laurent a promis 15 000 euros au lauréat ou à la lauréate.

Le Prix décembre a été remis ce 1er décembre à Gregory Le Floch pour «De parcourir le monde et d'y rôder» (éd. C. Bourgois) après Claudie Hunziger qui remportait le prix en 2019 pour «Les grands cerfs» (Grasset).

Le prix vendredi

Considéré comme le «Goncourt» du livre adolescent, le prix Vendredi a été créé en 2016 pour «valoriser le dynamisme et la qualité de création de la littérature jeunesse contemporaine». Il recompense chaque année un ouvrage francophone destiné aux plus de 13 ans.

La dotation est de 2000 euros grâce au soutien de la Fondation La Poste.

Le prix Vendredi a récompensé cette année Vincent Mondiot pour «Le dernier des branleurs» (Actes Sud Junior).

 

LE PRIX FEMINA

Créé en 1904 par 22 collaboratrices du magazine «La vie heureuse», soutenu par le magazine «Femina», le Prix Femina s’appelait au départ le «Prix vie heureuse» et avait été créé en réaction à l’attribution systématiquement masculine du Prix Goncourt.

Le Prix Femina récompense une œuvre de langue française écrite en prose ou en vers.

Aucune dotation n’est prévue pour le lauréat du Femina.

Contrairement à la plupart des prix de la rentrée littéraire, le Femina a préféré remettre ses prix malgré le confinement, avec même un peu d'avance.

Serge Joncour a reçu le prix du roman français pour «Nature humaine» (Flammarion), Deborah Levy est la lauréate du Fémina étranger avec son diptyque «le coût de la vie» et «ce que je ne veux pas savoir» (éd. du Sous-Sol). Christiophe Granger, pour «Joseph Kabris ou les possibilités d'une vie» (Anamosa), remporte le prix de l'essai. Enfin, un «Prix spécial du jury» a été décerné au Libanais Charif Majdalani, pour «Beyrouth 2020» (Actes Sud).

Chaque année, entre 40 000 et 100 000 exemplaires du «Fémina» sont vendus.

Le Prix Médicis

Fondé en 1958 par Jean-Pierre Giraudoux, fils du célèbre auteur de «La Guerre de Troie n’aura pas lieu», le Prix Médicis récompense un roman, récit ou recueil de nouvelles dont l’auteur est encore confidentiel.

Le jury, composé de huit personnes, remet son prix plus ou moins deux jours après le Prix Femina.

La dotation s’élève à 686 euros.

Comme le prix Fémina, le Prix Médicis a été annoncé malgré le confinement. Chloé Delaume a reçu le prix du roman français pour son  «Coeur synthétique» (Le Seuil).  Le prix Médicis du roman étranger est allé à Antonio Muñoz Molina pour «Un promeneur solitaire dans la foule» (Seuil). Enfin, le prix de l'essai a été décerné au Norvégien Karl Ove Knausgaard, 52 ans, pour «Fin de combat» (Denoël), sixième et dernier volet de son cycle autobiographique «Mon combat».

Chaque année, entre 40 000 et 100 000 exemplaires du «Médicis» sont vendus.

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