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«Hi Mom» : quel est ce film qui fait pleurer les spectateurs chinois ?

[© Capture d'écran YouTube/babiangrem2020]

A la surprise générale, le film «Hi Mom» («Nihao Li Huanying», en version originale) est devenu en moins de deux semaines le quatrième plus gros succès de l’histoire du box-office chinois. Mais de quoi parle ce long-métrage tourné dans le pays par une femme, et qui enregistre déjà plus de 550 millions d’euros de recettes ?

Le scénario ressemble en partie à celui de «Retour vers le futur». Une jeune femme doit faire face à la mort de sa mère. Effondrée, elle rêve qu’elle fait un bond dans le passé au moment de la rencontre de ses parents, quand elle-même n’était pas encore née. Celle-ci va tout tenter pour changer ce qui était écrit et essayer de rendre sa maman plus heureuse.

L’histoire de cette comédie sentimentale qui parle de la nostalgie de l’enfance et de l’amour maternel, se déroule en 1981, au tout début de l'ère des réformes économiques chinoises... autant dire il y a des siècles, compte tenu de la transformation radicale du pays. A l'heure où des Chinois férus de technologie rivalisent à qui aura le dernier smartphone, une scène de bagarre pour acheter un modeste téléviseur en noir et blanc ne manque pas de piquant.

La réalisatrice Jia Ling, qui joue également le rôle principal, a expliqué à la télévision qu'elle voulait rendre hommage à sa mère qu'elle a perdue accidentellement à l'âge de 19 ans. «L'amour de notre mère, c'est comme l'air qui nous entoure, a-t-elle expliqué. Il est là dès notre naissance et on n'y fait même pas attention. Mais quand on le perd, on a l'impression d'étouffer et d'être totalement démuni».

Pour les millions de spectateurs qui se ruent dans les cinémas, «Hi Mom» est avant tout l'occasion de laisser libre cours à son émotion, à grand renfort de mouchoirs.

L'émotion suscitée pourrait provenir du fait que beaucoup de spectateurs regrettent de ne pas pouvoir exprimer leur amour pour leur mère avant qu'il ne soit trop tard, selon le critique Jing Runcheng. «Les Chinois sont très introvertis et ne savent pas très bien exprimer leurs émotions», précise-t-il.

En Chine, la piété filiale reste une valeur encouragée par le régime communiste, mais elle passe plus par le respect dû à l'autorité parentale que par un amour débridé. Pour ceux qui n'oseraient pas, à la fin de la séance, se précipiter chez leur mère pour leur crier leur amour, les réseaux sociaux sont l'occasion de publier des photos d'eux avec l'autrice de leurs jours. Un hashtag qui se rapporte au film a été vu 1,5 milliard de fois sur le réseau social Weibo, soit plus que toute la population du pays.

Le long-métrage suscite aussi un débat sur la question de savoir ce que les enfants diraient à leur mère s'ils pouvaient remonter le temps, à l'instar de l'héroïne. Beaucoup d'internautes confient qu'ils lui conseilleraient de ne pas épouser leur père... ou de ne pas avoir d'enfant.

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