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Largo Winch : «La fortune des Winczlav» revient aux origines de l'empire du héros culte

Vanko Winczlav est le premier membre de la famille de Largo à poser le pied sur le continent américain.[© P.Berthet/J.VanHamme/Dupuis]

Une famille qui vient de loin. Avec La fortune des Winczlav, Jean Van Hamme et Philippe Berthet publient le premier tome d'une trilogie consacrée aux origines de la famille dont est issu le célèbre golden boy aventurier Largo Winch.

Comme pour mieux coller à la vision mythique de cette Amérique où tout est possible, les auteurs placent leur récit en 1848, alors que la conquête de l'Ouest bat son plein. Et comme souvent au coeur de ce XIXe siècle, ce sont les migrants européens, fuyant la misère, les famines, les persécutions ou les guerres, qui tiendront le rôle de bâtisseurs de l'autre côté de l'Atlantique. L'ancêtre de Largo Winch n'y échappe pas : Vanko Winczlav, médecin monténégrin de 25 ans aux idéaux trop affichés et radicaux, s'attire les foudres du Prince-évêque au pouvoir, en choisissant le camp de l'insurrection paysanne.

Traqué et dénoncé, il n'a d'autre choix que de s'exiler, emportant avec lui une compagne d'infortune, la jeune bulgare Veska, réduite en esclavage dans une sordide auberge, qui deviendra sa femme lors de la traversée vers l'eldorado de tous les maudits du Vieux continent. Mais dans sa vie personnelle comme dans son travail, les embûches vont s'accumuler pour Vanko, bientôt emprisonné alors que ses deux fils sont livrés à eux-mêmes suite au décès de leur mère.

Une filiation complexe

Comme on peut le lire, la situation des aïeuls de Largo Winch ne présage en rien ce que deviendra l'orphelin yougoslave par la suite, à savoir l'héritier d'une des premières fortunes mondiales, léguée à cet enfant adopté par Nerio Winch juste avant sa mort, et dont les exploits et scandales se sont déjà écoulés à plus de 11 millions d'exemplaires. La bonne idée de partir d'emblée sur une trilogie laisse augurer de nombreux rebondissements, moments décisifs ou descentes aux enfers suivis de coups de poker réussis. Nul doute qu'avec ce préquel (ce qui se passe avant une histoire déjà racontée, avec un scénario inédit), le lecteur en saura enfin un peu plus sur Largo Winczlav, et sur la provenance des 10 milliards de dollars dont il héritera à l'âge de 26 ans.

Dans ce premier tome (tiré à 130.000 exemplaires), le trait épuré - sorte de ligne claire à l'ancienne - de Philippe Berthet colle parfaitement à ce récit rétro, appuyé par une colorisation oscillant entre le sépia des photos d'époque et des couleurs franches dignes des westerns en technicolor. De quoi aborder les différents thèmes qui animent l'histoire en toile de fond - la guerre de Sécession qui arrive, la modernité qui s'installe dans les grandes villes, les idéaux d'une nation en devenir, le peuple indien...–  de belle manière, avec l'incontournable inventeur du héros, Jean Van Hamme, au scénario.

Si l'on est loin des années Golden boy des premiers tomes de Largo Winch, avec toute la symbolique des années «fric» qu'ils pouvaient véhiculer, les personnages semblent dans leurs attitudes et leurs actions coller à notre air du temps contemporain, avec, par exemple, son lot de femmes fortes, capables de faire face ou de sacrifier devant l'adversité.

Tout logiquement, chaque tome sera consacré à une génération de la famille Winczlav. Le lecteur pourra peut-être alors, au terme du troisième volume, croiser la route d'un tout jeune homme, prénommé Largo, dans les années 1960. 

La fortune des Winczlaw, Tome 1 : Vanko 1848, J.Van Hamme, P.Berthet, ed. Dupuis, 56 p., 15,95€.

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