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Oscars 2021 : Après «Le silence des agneaux», Anthony Hopkins de nouveau sacré meilleur acteur pour «The Father»

A 83 ans, le comédien a séduit Hollywood en jouant un vieil homme perdant la tête. [© VALERIE MACON / AFP]

Si les bookmakers misaient sur la victoire - à titre posthume - de Chadwick Boseman, c’est finalement Anthony Hopkins qui a raflé l’Oscar du meilleur acteur, dimanche, pour son rôle dans «The Father».

A 83 ans, il est donc devenu le comédien le plus âgé à recevoir cette récompense, près de trente ans après son Oscar du meilleur acteur pour sa performance inoubliable de tueur en série dans «Le silence des agneaux» de Jonathan Demme, en 1992.

Dans «The Father», huis clos réalisé par le Français Florian Zeller qui a par ailleurs reçu l’Oscar du meilleur scénario adapté, il incarne un vieil homme sombrant dans la démence.  Sa fille, jouée par la Britannique Olivia Colman (qui était en lice aussi pour un Oscar cette année), et d'autres membres de son entourage deviennent méconnaissables et son appartement semble lui-même se transformer. Son personnage partage son prénom, Anthony, et sa date de naissance, 31 décembre 1937.

«Ce n'était pas un problème de jouer une personne âgée, parce que je suis âgé», a confié l’octogénaire au journal The Times. Mais le rôle, qui lui a valu le Bafta du meilleur acteur, l'a marqué. «Cela m'a rendu plus conscient de la mortalité et de la fragilité de la vie, et depuis je juge moins les gens. Nous sommes tous fragiles, nous sommes tous abîmés», a-t-il expliqué.

Le film lui a rappelé les derniers jours de son père. «Je savais ce qu'il ressentait à la fin. La peur. L'indicible morosité, tristesse et solitude. Nous faisons tous semblant de ne pas être seuls, mais nous sommes tous seuls. Le succès, c'est bien, c'est un moyen de survivre, mais à la fin, nous sommes tous désespérément, désespérément seuls», a-t-il précisé au Times.

Une riche filmographie avec des rôles divers

En six décennies de carrière au théâtre, à la télévision et au cinéma, Anthony Hopkins a incarné des personnages aussi divers qu'un roi d'Angleterre (Richard Cœur de Lion), un Premier ministre britannique (David Lloyd George), deux présidents des Etats-Unis (John Quincy Adams et Richard Nixon), Hitler, Danton, Yitzhak Rabin, Charles Dickens, Pablo Picasso et Alfred Hitchcock.

Dans «Les Deux papes», il a interprété Benoît XVI, l'Allemand Joseph Ratzinger pour l'état civil, souverain pontife strict et conservateur, dialoguant avec son charismatique successeur François, joué par Jonathan Pryce.

Britannique naturalisé américain en 2000, celui qui a été anobli par la reine sept ans plus tôt, a plusieurs cordes à son arc. Il est aussi peintre, pianiste, compositeur reconnu, et possède une mémoire auditive exceptionnelle.

Un enfant turbulent devenu une légende du cinéma

Né le 31 décembre 1937 à Margam, banlieue de Port Talbot (Pays de Galles) d'un père boulanger, Philip Anthony Hopkins, enfant unique, mal dans sa peau, et turbulent, s'est tourné vers le théâtre grâce à une rencontre, adolescent, avec le comédien Richard Burton, originaire du même village gallois.

Après des cours d'art dramatique, deux ans de service militaire dans la Marine et de petits rôles sur les planches, il avait été remarqué par une autre légende du cinéma, Laurence Olivier, devenant sa doublure au Royal National Theatre à Londres. Il est ensuite apparu dans de plus en plus de téléfilms, prestations récompensées par plusieurs Emmy Awards, puis au cinéma.

Après avoir vécu une période difficile pendant les années 1960 à Londres, il a immigré aux Etats-Unis et a surmonté son alcoolisme. En décembre, l’acteur qui vit désormais à Malibu avec sa troisième épouse Stella Arroyave, s'est félicité sur Twitter d'être sobre depuis quarante-cinq ans.

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