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«Soul» : 3 raisons de voir le film d’animation sacré aux Oscars

Le héros afro-américain est doublé en version française par l'acteur Omar Sy. [© The Walt Disney Company France]

Les studios Pixar ont remporté dimanche l'Oscar du meilleur film d'animation pour le très réussi «Soul», disponible sur la plate-forme Disney+ après une sortie avortée au cinéma. Voici trois raisons de découvrir en famille ce voyage initiatique plein de poésie.

une histoire philosophique et onirique

Ce 23e long-métrage relate l’histoire de Joe Gardner, un prof de musique passionné de jazz - doublé dans la version française par l’acteur Omar Sy – qui réussit à intégrer le quartet de la célèbre saxophoniste Dorothea Williams pour jouer dans l'un des clubs prestigieux de New York. Mais alors qu’il réalise son rêve, cet héros afro-américain – le premier dans l’histoire de Pixar – trébuche et tombe accidentellement dans une bouche d’égout. Si son corps est encore sur Terre, son âme, elle, se retrouve dans le «Grand Avant» où elle va acquérir sa personnalité avant de revenir en humain... enfin peut-être.

Joe va en effet devoir faire équipe avec «22» (Camille Cottin) qui n’est pas du tout prête à se prêter à ce petit jeu. «Sommes-nous envoyés sur Terre avec un but ? Sommes-nous censés accomplir quelque chose durant nos vies ? Y a-t-il une quelconque signification à la vie ? Ou sommes-nous supposés le trouver par nous-mêmes ? Ce sont ces éléments, ces ingrédients que nous avons mis dans la cocotte pour faire ce film», a expliqué Pete Doctor, coréalisateur avec Kemp Powers et qui a déjà signé «Là-haut» et «Vice-Versa», lors d’une conférence de presse virtuelle. Crise sanitaire oblige.

Ce conte onirique et philosophique qui évoque l’amitié, la transmission mais également la mort - thème que l’on retrouvait déjà dans «Coco» - pourra peut-être susciter des interrogations chez les enfants. Mais ces derniers auront l’opportunité de revoir ce film autant de fois qu’ils le souhaitent puisqu’il bénéficie d’une sortie sur le petit écran. Ainsi, ils pourront saisir toutes les subtilités de ce scénario en apparence complexe.

«Les enfants comprennent ces notions complexes, et ils ont déjà ces questionnements qu’on leur en parle ou pas. Je pense qu’en ne les prenant pas de haut et le fait de travailler avec un média visuel, nous sommes le medium parfait pour traiter de ces questions d’une manière qui n’est pas effrayante pour les enfants», assure Kemp Powers.

des effets visuels impressionnants

«Soul» ne cesse de passer d’un monde à l’autre, entre 2D et 3D, alternant entre un univers imaginaire où «vivent» les âmes et un New York bouillonnant profondément réaliste. Pete Doctor se souvient : «Tous les artistes et les techniciens se réunissaient pendant des heures et reprenaient et répétaient les dessins. Si vous dessinez les âmes, elles apparaîtront très simples, vous n’y verrez rien de difficile, mais nous savions que ce que l’ordinateur allait fournir serait une partie essentielle du design».

Concernant la Grosse Pomme, il était évident pour l’équipe que l’histoire devait se dérouler là-bas : «(Dans cette ville) se trouvent certains des clubs de jazz les plus iconiques des États-Unis et du monde. (Elle) l’emportait vraiment comme LA ville pour Joe». Résultat : le traitement visuel de cette nouvelle œuvre d’animation est à couper le souffle.

Pixar a encore fait des miracles et réussit des prouesses technologiques. Et pour ne froisser personne dans la reconstitution et ne pas faire d’impair d’un point de vue psychologique ou religieux, le studio a fait appel à «des prêtres, des rabbins, des personnes de tradition hindoue, bouddhiste, même des chamanes».

une bande-originale jazzy

Ce divertissement à double lecture qui réussit à séduire aussi bien les enfants que les adultes, ne serait rien sans sa bande-originale composée par le musicien Jon Batiste, ainsi que Trent Reznor et Atticus Ross de Nine Inch Nails, lesquels ont été récompensés du Golden Globe de la meilleure chanson originale, lors de la 78e cérémonie qui s'est déroulée de manière virtuelle dimanche 28 février.

Cette bande-originale fait entièrement partie du récit et embarque tous les personnages dans un swing mémorable.

«Le jazz a une longue histoire avec l’animation, depuis que le son existe dans un film, il en a fait partie. Si on pense à Betty Boop et aux premiers films de Disney, il y avait déjà du jazz. Avec «Soul», nous voulions développer l’idée que nous sommes en train d’improviser notre vie, qu’on ne suit pas un scénario, et c’est exactement ce que le jazz raconte. Vous ne jouez pas des notes, vous les improvisez tout en jouant. On sentait donc que le jazz avait beaucoup à nous apprendre sur l’histoire que nous racontions», détaille le coréalisateur Pete Doctor.

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