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Festival BD d’Angoulême : qui sont les trois finalistes du Grand prix 2021 ?

Le Grand Prix du festival international de la BD d'Angoulême sera décerné le 23 juin 2021.[© Capture écran Instagram Pénélope Bagieu / Catherine Meurisse / Collection Chris Ware]

Le festival international de la BD d’Angoulême a dévoilé le nom des trois finalistes du Grand Prix, plus haute distinction pour un auteur de bande dessinée, dont le lauréat sera dévoilé le 23 juin 2021.

Depuis 2014, le Grand Prix du festival international de la bande-dessinée d’Angoulême récompense un ou une artiste pour l’ensemble de son œuvre et son empreinte sur l’histoire de la BD. Le prix est attribué à la suite d’un vote de la communauté d’auteurs professionnels, dont la première étape a désigné trois finalistes.

Pénélope Bagieu, première nomination

sans_titre-1-taille640_60be2351c63a6.jpgCapture écran Instragram Pénélope Bagieu

Autrice ultra-populaire, qui démarre sa carrière dans la bande dessinée en 2007 grâce à un blog dessiné intitulé « Ma vie est tout à fait fascinante », la dessinatrice se passionne pour les destins de femmes, notamment à travers les péripéties de la trentenaire « Joséphine », ou la biographie de Cass Elliot, chanteuse du groupe The Mamas and the Papas dans « California Dreamin’ ». Sa série « Culottées », qui retrace les parcours de trente femmes indomptables, a même reçu le prix Eisner au Comic-Con de San Diego en 2019, distinction surnommée « Oscars de la BD ».

Catherine Meurisse, deuxième nomination consécutive

000_1cr7wk-taille640_60be1eaead91a.jpgJoel Saget / AFP

Diplômée des Arts Déco, Catherine Meurisse débute sa carrière en 2005 par la bande dessinée d’humour au sein de la rédaction de Charlie Hebdo, où l’histoire de l’art et la littérature sont ses terrains de jeu. Après les attentats qui ont touché la rédaction en janvier 2015 et auxquels elle réchappe, la dessinatrice fait évoluer son style pictural et s’incarne plus intimement dans « La Légerté », ou dans un autre récit autobiographie « Les Grands Espaces ». Elle est élue à l’académie des Beaux-Arts en 2020 et devient la première femme depuis le XVIIIe siècle à intégrer la section Peinture de cette institution.

Chris Ware, quatrième nomination consécutive

063_909497264-taille640_60be1f6cdbfe6.jpgNicholas Hunt / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Déjà en lice en 2018, 2019 et 2020, le dessinateur américain, véritable habitué des prix littéraires, est surtout connu et reconnu pour son œuvre d’envergure avec la série « Acme Novelty », vraie-fausse revue à la forme et à la pagination changeante entamée au début des années 1990. Ses dessins, très minutieux et détaillés, reconnaissables entre mille, marque le public à l’instar de « Building Stories » paru en 2012, livre-objet constitué d’une quinzaine de livres de formats divers pouvant être lus dans un ordre choisi par le lecteur. L’ouvrage avait d’ailleurs reçu le prix Spécial du jury du Festival d’Angoulême en 2013.

 

L’édition 2020 s’était réduite à peau de chagrin pour cause de pandémie, et seul le Grand Prix d’Angoulême avait été décerné à Emmanuel Guibert (« La fille du professeur », « Le Photographe »).

L’édition 2021, chamboulée par la pandémie et par des appels au boycott de la part de bédéistes, aura finalement lieu du 27 au 30 janvier 2022. Le collectif AAA (Autrices Auteurs en Action) avait en effet appelé en janvier 2021 à boycotter la 48e édition grand public (à ce moment-là prévue pour se dérouler en juin 2021), pour dénoncer la situation de précarité dans laquelle se trouvent les auteurs de bande-dessinées, où plus de la moitié d’entre eux gagnent moins que le SMIC. 

Cette dénonciation s’est d’ailleurs retrouvée dans le scrutin du Grand prix, puisque le Festival a évoqué le choix d’un « vote protestataire » qui ne pouvait être comptabilisé, car il ne se portait pas sur une autrice ou un auteur de bande dessinée.

« Dans le but d’attirer de nouveau l’attention des pouvoirs publics sur les conditions dans lesquelles les autrices et auteurs exercent leur profession », certains auteurs et notamment les membres du collectif informel AAA auraient donc voté pour Bruno Racine, ancien patron de la BNF et auteur du rapport Racine, remis en janvier 2020 au ministère de la Culture. Manière pour les artistes de remettre un coup de projecteur sur l’ambitieux rapport, qui n’a pour le moment pas été suivi d’action de la part du gouvernement.

Intitulé « l’auteur et l’acte de création », le rapport exposait en détail la situation précaire des artistes-auteurs et proposait 23 mesures pour améliorer la situation, dont la création d’un statut professionnel clair, pour l’instant inexistant.

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