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Centenaire de Brassens : « C’était un rappeur avant l’heure » selon Fred Karato, créateur du spectacle hommage à Bobino

Le saxophoniste Fred Karato rend hommage à Georges Brassens dans un spectacle anniversaire «Cent ans Brassens», à Bobino le 16 novembre. [Olivier Bonhomo ]

Alors que les festivités autour du centenaire de la naissance de Georges Brassens et des quarante ans de sa disparition se sont multipliées le mois dernier, le saxophoniste Fred Karato, sétois comme Brassens, consacre un spectacle hommage à ce monument de la chanson française : «Cent ans Brassens».

Entre musique et histoires inédites racontées par deux maîtres de cérémonie dont Nelson Monfort, ce spectacle anniversaire sera de passage à Bobino, le 16 novembre. Une salle chère à Brassens. « A Paris, il ne jouait que là. Si Gilbert Bécot faisait sa rentrée à l’Olympia, Brassens faisait la sienne à Bobino », explique ainsi Nelson Monfort. Comme il y a plus d’un demi-siècle, la mythique salle s’apprête donc à retrouver les compositions du poète sétois, interprétées par le Crazy Sax Fred Karato et sa bande :  la compagnie des Enjoliveurs, la chanteuse de jazz Lydia Martinico, qui a écrit et accompagné Henri Salvador, et le baryton Jean-Michel Balester.  

Le saxophoniste qui, enfant, a grandi à côté de la maison de Georges Brassens - « Je suis né collé à la maison de Brassens », s’amuse Fred Karato – y proposera un voyage musical dans l’univers de l’interprète des « Copains d’abord ». Parmi les 300 chansons écrites par Georges Brassens, il a pioché dans les grands classiques mais aussi dans des titres moins connus, qu’il revisite dans des styles variés, de la pop à l’opéra en passant par la salsa. 

Un répertoire que Fred Karato connaît sur le bout des doigts. Adolescent, il baigne dans la musique du poète sétois, joue avec le neveu de ce dernier dans le salon familial, avant de sortir dans les années 1990 deux albums hommage au guitariste à la célèbre moustache, « Brassens en jazz » et « Brassens à la Havane ».

l'hommage à un avant-gardiste 

Une passion qui n’a jamais quitté ce saxophoniste émérite, plébiscité par les plus grands clubs électro. « Brassens était un avant-gardiste, si on écoute ses chansons dont certaines ont été interdites sur les ondes comme « Le Gorille », on voit bien qu’il avait de l’avance. Il était hors système, il ne suivait pas les modes, c’était en quelque sorte un rappeur avant l’heure », explique Fred Karato. « Les trompettes de la renommée par exemple. Cette chanson a été écrite pour faire un pied de nez à sa maison de disque qui voulait lui imposer de faire de la publicité autour de sa vie privée », poursuit-il. 

Des anecdotes que partageront les deux maîtres de cérémonie, l’humoriste Eric Collado et Nelson Monfort, lui aussi passionné par l’œuvre de Brassens. « Pour moi, il est le plus grand chanteur français de la deuxième partie du 20e siècle », souligne le journaliste. « C’était un poète mais aussi un mélodiste hors pair », note-t-il.

Sur scène, il dévoilera, entre deux morceaux, les lieux qui ont marqué Georges Brassens, la manière dont il composait ses chansons « écrites au piano avant d’être interprétées à la guitare», ou encore l’histoire de tel ou tel titre, à l’instar de «Une jolie fleur dans une peau de vache». « Un titre personnel écrit par Brassens pour l’actrice Nadine Tallier, future Nadine de Rothschild, pour qui il avait un faible. Mais la réciprocité n’était pas vraie », explique Nelson Monfort. Autant de souvenirs et de chansons qui salueront la mémoire de l’artiste anti-conformiste. Un homme qui vouait un culte absolu à l’amitié, disparu en octobre 1981, à l'âge de 60 ans. 

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