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Joséphine Baker au Panthéon : qui sont les cinq autres femmes déjà présentes ?

En attendant l'interprète de «J'ai deux amours», seules cinq femmes y sont actuellement inhumées, dont Simone Veil, la dernière personnalité à l'avoir été, en 2018. Et ce, sur 80 panthéonisés. [AFP - image d illustration]

«Aux grandes femmes, la patrie reconnaissante». La résistante Joséphine Baker fera son entrée au Panthéon ce mardi 30 novembre, élevant le chiffre des femmes présentes dans ce lieu à six. Qui sont les cinq autres femmes à ses côtés ?

En attendant l'interprète de «J'ai deux amours», on dénombre seulement cinq femmes dans le monument, dont Simone Veil, la dernière personnalité à l'avoir rejoint, en 2018. Et ce, sur 80 panthéonisés.

Simone Veil

Simone Veil est la cinquième femme inhumée au Panthéon. Elle y est entrée le 1er juillet 2017, au côté de son époux. Rescapée d'Auschwitz, ministre de la Santé (1974-1978) et présidente du Parlement européen (1979-1982), elle était l'une des personnalités préférées en France.

Également académicienne, elle a été présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (2001-2007).

Sa notoriété et sa popularité doivent beaucoup à sa lutte pour faire adopter en 1975 la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), malgré l'opposition d'une grande partie de la droite.

Germaine Tillion

Son cercueil, avec celui de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, a été installé au Panthéon en 2015. Toutefois, sans leurs dépouilles puisque leurs familles ont souhaité les garder dans les cimetières où elles sont inhumées.

Ethnologue, Germaine Tillion (1907-2008) a été une inlassable combattante des droits de l'homme. Élève du sociologue Marcel Mauss, elle part en 1934 enquêter dans les Aurès sur la population berbère. Mi-historienne, mi-reporter, elle y effectue quatre missions.

Pendant la guerre, elle participe à la création du Réseau du Musée de l'Homme. Elle aussi est déportée à Ravensbrück, en même temps que sa mère Émilie qui n'en reviendra pas.

Titulaire de nombreuses décorations pour ses actes héroïques durant la Guerre, elle est la deuxième femme à devenir Grand-croix de la Légion d'Honneur. A son retour des camps, elle travaille au CNRS et à l'École pratique des Hautes études, rédigeant plusieurs livres sur Ravensbrück, l'Algérie ou son métier.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz

Première femme décorée de la Grand-croix de la Légion d'honneur, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) était la nièce du général de Gaulle.

Étudiante en histoire, elle rejoint le célèbre Réseau de résistance du Musée de l'Homme, un des premiers créés à Paris. Dénoncée et arrêtée en 1943, elle est déportée en janvier 1944 à Ravensbrück où elle côtoie Germaine Tillion.

Revenue de l'enfer, elle travaille un temps au ministère de la Culture auprès d'André Malraux avec son mari Bernard Anthonioz. Mais, fin 1958, elle rencontre le père Joseph Wresinski, créateur du mouvement «Aide à toute détresse», qui deviendra ATD Quart-Monde. En 1964, elle prend la tête de l'association.

En 1996, elle plaide devant les députés en faveur d'un projet de loi de cohésion sociale finalement adopté en 1998.

Marie Curie

Née à Varsovie en 1867, Marya Salomea Sklodowska vient à Paris étudier physique et mathématiques. Elle épouse le physicien Pierre Curie en 1895. Ils trouvent deux nouveaux atomes, radioactifs, baptisés polonium et radium, et obtiennent le Nobel de Physique en 1903, avec Henri Becquerel. En 1906, Pierre Curie meurt, écrasé par un camion.

Veuve, Marie Curie a une liaison avec le physicien Paul Langevin, qui lui aussi repose au Panthéon. Mais l'épouse trompée porte plainte contre elle et le scandale éclate en 1911, mettant fin à leur romance.

Cette même année, elle reçoit le Nobel de Chimie. Seule femme au monde deux fois nobellisée, elle meurt en 1934. En 1995, ses cendres sont transférées au Panthéon avec celles de son mari, en présence du président polonais Lech Walesa.

Sophie Berthelot

Marcellin Berthelot (1827-1907) était chimiste, biologiste et homme politique.

De nombreuses rues, places, écoles ou lycées portent le nom de celui qui déposa plus de 1.000 brevets scientifiques et fut ministre des Affaires étrangères et de l'Instruction publique. Quand sa femme, Sophie (née Niaudet), qui l'assistait dans ses recherches, tomba malade, il dit à ses six enfants qu'il ne pourrait pas lui «survivre». Il décéda quelques instants après elle. Les causes de sa mort n'ont pas été clairement élucidées.

La famille a accepté de le «panthéoniser» à la condition que Sophie soit enterrée avec lui.

Le ministre Aristide Briand dit, dans son éloge, en 1907 : «Elle avait toutes les qualités rares qui permettent à une femme belle, gracieuse, douce, aimable et cultivée d'être associée aux préoccupations, aux rêves et aux travaux d'un homme de génie».

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