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Joséphine Baker : 7 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur l'icône panthéonisée

Inhumée au Panthéon ce mardi 30 novembre, Joséphine Baker a joué un rôle fondamental pour l’éveil des consciences dans de nombreux domaines. Star du music-hall, icône de l’émancipation des Noirs et figure de la résistance française, elle a eu une vie sentimentale mouvementée.

Sixième femme à faire son entrée au Panthéon ce mardi, cette figure du 20e siècle a permis de faire évoluer les mentalités dans l’Hexagone et aux Etats-Unis grâce à un engagement fort et un charisme remarquable.

Star de la «Revue nègre»

Tout juste arrivée à Paris à l’âge de 19 ans, Joséphine Baker a été l’une des têtes d’affiche de la «Revue nègre». Composée de 13 danseurs et 12 musiciens noirs, la troupe s’est produite au théâtre des Champs-Elysées.

Grâce à ce spectacle musical crée par André Daven en 1925, le jazz et la culture noire ont pu se développer grandement en Europe. Il a aussi permis de lancer la carrière de Joséphine Baker, qui a ensuite connu un succès retentissant avec son inoubliable «J’ai deux amours» en 1931.

Agent du contre-espionnage français

Elle a été un agent du contre-espionnage français dès septembre 1939, avant de se mobiliser pour la Croix-Rouge. A partir de novembre 1940, elle s’est engagée en faveur des services secrets de la France libre. Elle a finalement été nommée sous-lieutenant dans les forces féminines de l’Armée de l’air après un ultime engagement dans cette section.

En octobre 1946, elle a été décorée de la médaille de la Résistance française, avant de recevoir les insignes de chevalier de la Légion d’honneur et la croix de la guerre 1939-1945, le 19 août 1961.

Figure de la lutte contre le racisme

Grâce à sa notoriété établie en 1955, elle a permis d’amplifier la vague d’indignation en Europe liée au meurtre de l’Afro-Américain Emmett Till. A l’époque, ce jeune homme avait été lynché et torturé à mort. Après leur acquittement prononcé par la justice, les deux coupables avaient confessé leurs aveux, provoquant un mouvement de contestation dans le pays.

En 1963, Joséphine Baker a participé à la marche sur Washington pour l’emploi et la liberté organisée par Martin Luther King. L’année suivante, elle a soutenu le mouvement de ce dernier en faveur des droits civiques des Noirs. Pendant cette période, elle s’est aussi engagée avec la Ligue internationale contre le racisme, qui deviendra la LICRA en 1980.

Des lieux renommés en son honneur

En 1994, un cratère de Vénus a été renommé Baker afin de lui rendre hommage. A Paris, une place du 14e arrondissement a pris le nom de la célèbre chanteuse en 2000. Pour fêter le centenaire de sa naissance en 2006, le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, avait donné le nom de l’artiste à une piscine publique flottante sur la Seine dans le 13e arrondissement.

Ce samedi, la présidence de la République a annoncé l’ajout du nom de la danseuse à la station «Gaïté» située sur la ligne 13 du métro parisien. Cet emplacement n'est pas dû au hasard, puisqu’il est proche de la salle de spectacles Bobino, dernier lieu de représentation de la star.

5 mariages

Mariée à 13 ans à un ouvrier fondeur nommé Willie Wells en 1919, Joséphine Baker s’est séparée de son premier mari l’année suivante dans la violence, lui fracassant une bouteille sur la tête.

En 1921, elle s’est mariée à William Howard Baker, un garçon de l’hôtel Pullman rencontré à Philadelphie lors de la tournée de sa troupe «Dixie Steppers». Elle l’a quitté en 1923 lors de son départ à Paris, mais elle a conservé son patronyme.

En 1937, elle a épousée Jean Lion, un courtier juif ayant fait fortune dans le sucre raffiné. Grâce à ce mariage, qui a duré trois ans, la femme originaire du Missouri a obtenu la nationalité française.

Son quatrième mariage a eu lieu en 1947 avec Jo Bouillon, un chef d’orchestre montpelliérain, avant de prendre fin en 1957 avec une séparation et un divorce en 1961. L’ultime union de Joséphine Baker a été officialisée en 1973 à Acapulco (Mexique) avec Robert Brady, un artiste et collectionneur d’art américain, pour une idylle d’un an.

Sa «tribu arc-en-ciel» de 12 enfants

Après avoir subi une violente fausse couche avec son quatrième mari, Jo Bouillon, elle a décidé d’adopter 12 enfants de nationalités différentes. Elle a ensuite décidé d’appeler cette famille élargie «la tribu arc-en-ciel».

Le couple a donc accueilli Marianne, Jean-Claude, Noël, Moïse (France), Stellina (Maroc), Jeannot (Corée), Akio (Japon), Luis (Colombie), Jarry (Finlande), Brian (Algérie), Koffi (Côte d’Ivoire) et Mara (Venezuela).

Joséphine Baker était bisexuelle

N’ayant jamais révélé au public cet aspect de sa vie privée, Joséphine Baker était bisexuelle. Malgré ses cinq mariages, elle a eu des amantes célèbres comme la Française Colette ou la Mexicaine Frida Kahlo.

Jean-Claude Baker, l’un de ses enfants, a mentionné dans la biographie consacrée à sa mère l’identité d’autres femmes ayant entretenu une liaison avec elle aux Etats-Unis. Il a notamment cité Clara Smith, Mildred Smallwood, Bessie Allison et Evelyn Sheppard.

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