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Pourquoi faut-il absolument aller voir l’exposition « Hip-hop 360 » à la Philharmonie ?

L'exposition revient avec brio sur les 40 ans du genre hip-hop © Marc Terranova

Présentée à la Philharmonie de Paris depuis le 17 décembre, l’exposition « Hip-Hop 360. Gloire à l’art de rue »revient avec brio sur les 40 ans du genre, entre pionniers et nouvelle génération. Un évènement incontournable.

Dès l’entrée, le ton est donné. Équipé d’un casque audio donné à l’arrivée (compris dans le prix du billet), le visiteur se retrouve face à un écran géant où défilent les grandes dates du mouvement hip-hop, le tout en musique. On y apprend la naissance du genre au sein des ghettos noirs new-yorkais en 1973, la première émission dédiée en 1984 ou encore l’utilisation de l’autotune par Booba en 2008 et la reconnaissance du breakdance comme discipline pour les prochains Jeux olympiques en 2019. Déjà, les pieds tapent le rythme.  

Du mépris à la popularité

L’exposition, divisée en six parties distinctes, s’attache à retracer l’histoire du genre, longtemps méprisé. S’il a aujourd'hui envahi l’espace culturel, cette victoire est relativement récente. Lorsque le hip-hop arrive en France dans les années 80, c’est un véritable ovni qui heurte une génération, bercée par la musique pop de leurs parents. L’Hexagone parvient à développer une culture hip-hop originale, par le biais de la musique mais également du graff ou encore du breakdance. L’une des richesses du parcours repose sur la pluralité de supports : vidéo, sons, objets matériels divers et variés... Le visiteur se retrouve plongé en immersion. Grâce au casque, vous pourrez vous brancher à l’envi sur différentes prises afin d’en apprendre davantage, ou écouter des sons exclusifs.  

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7 MC Solaar à la sortie de son 45T (Bouge de là), premier single d'or du rap français, avec les gamins du quartier (1990) © Maï Lucas

La première partie, Retour aux sourcesnous emmène dans le Bronx des années 70. On découvre notamment les magnifiques clichés de la photographe Sophie Bramly, ainsi que de la danseuse française Martine Barrat, confrontée au New York de la fin des années 60. Les passionnés de machines pourront observer la Vox V829 Percussion King, utilisée auparavant par les Beatles et Kraftwerk. Cette boîte à rythmes sera renommée beatbox lorsque Grandmaster Flash s’en servira pour la production de ses morceaux. Cette utilisation dans le rap marque alors l’entrée du style musical dans une pratique électronique plutôt qu’acoustique. Ce genre d’informations, distillées au fil de l’exposition, sont apportées par les cartels précis.  

Quelques milliers de kilomètres, une traversée de l’Atlantique, et nous voici dans la seconde partie, Conçu pour durer. Désormais en France, le genre gagne le grand public. En 1984, la première émission de hip-hop au monde s’affiche sur les écrans : H.I.P.H.O.P, animée par Sidney. Une télévision diffuse d’ailleurs des parties de l’émission, au sein de la reproduction d’un salon cosy des années 80. Si l’effervescence médiatique retombe vite, une poignée d’activités font vivre le genre. Des lieux dédiés émergent, renforcés par le mépris des médias et institutions envers leur culture. En passant dans la salle, n’oubliez pas de vous rendre dans la pièce « On inonde les ondes », dédiée à la radio. Vous pourrez y écouter des émissions, mais également en apprendre davantage sur le matériel de l’époque.  

Des concerts en immersion  

Une autre qualité primordiale de l’exposition repose sur la diversité des angles abordés. Après la visite de la partie Boxe avec les mots, l'espace Ticaret Social Club s'intéresse par exemple à la mode. Le magasin Ticaret, ouvert en 1986, devient rapidement le véritable épicentre des b-boys parisiens. Vous y apprendrez l’importance cruciale de la chaîne en or, les différentes évolutions stylistiques, ou encore le lien aux différentes marques. L’avant-dernier arrêt, Looking For The Perfect Beat, plaira particulièrement aux passionnées et bidouilleurs de machines. Elle s’intéresse au travail des beatmakers et producteurs. De nombreuses informations passionnantes sont notamment évoquées autour de la mixtape (mention spéciale au magnifique mur de cassettes) et du sample.  

Enfin, le dernier espace de l’exposition – et sûrement le plus fort émotionnellement – dévoile une véritable installation à 360 degrés. Au cœur d’un espace circulaire, assis ou debout, vous pourrez vivre des performances et enregistrements inédits réalisés pour l’exposition. Parmi les lives marquants : NTM, Ideal J ou encore Diam’s. En cette période de pandémie, et suite aux nouvelles mesures interdisant les concerts debout, cette immersion en concert offre un moment privilégié, presque cérémoniel. Et donne envie de danser, comme dans le monde d’avant.  

12_fab_5_freddy_uncle_o_aux_bains_douches_paris_1984_csophie_bramly_61cde061140f7.png12 Fab 5 Freddy & Uncle O aux Bains Douches, Paris (1984) ©Sophie Bramly

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