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Faut-il aller voir le nouveau «Scream» ?

Neve Campbell et Courteney Cox reprennent du service 25 ans après le premier volet. [© paramount pictures]

Le célèbre Ghostface est de retour ce 12 janvier sur grand écran avec «Scream», le cinquième film de la saga cinématographique initiée par Wes Craven en 1996 qui n’est pourtant ni un reboot, ni une suite traditionnelle.

Les fans de la première heure, ou ceux arrivés en cours de route – Scream 4 date de 2011 – vont certainement prendre beaucoup de plaisir à retrouver la petite ville fictive de Woodsboro où une galerie de nouveaux personnages vont côtoyer des visages bien connus dans une intrigue qui ne manque pas de tranchant. Ce qui est parfaitement illustré dans la bande-annonce publiée en octobre dernier.

Les protagonistes vont jouer à des «jeux» forcément sanglants, et auront à suivre une série de «règles», dans l'espoir de rester en vie jusqu’au roulement du générique de fin. Ce cinquième volet se veut également un hommage vibrant à Wes Craven, le réalisateur des quatre films précédents décédé en août 2015, et dont la relève est assurée par le duo formé par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett. Le scénariste du premier film (et des deux suites directes), Kevin Williamson, est présent en tant que producteur exécutif.

Les stars de la franchise que sont Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette donnent la réplique à de jeunes comédiens plus au moins connus, notamment Jack Quaid, de la série The Boys, Melissa Barrera, Jenna Ortega, Sonia Ben Ammar, ou encore Mikey Madison.

Est-ce que ça vaut vraiment le détour ?

Un fois le film terminé, difficile de ne pas faire un parallèle avec le dernier Matrix (Matrix : Resurrections, ndlr), une suite «consciente» d’être le fruit d’une pure exploitation commerciale (et qui le revendique), qui regorge de référence au premier opus (dont le succès populaire est à la base de toutes les suites), et qui cherche par tous les moyens à faire la jonction entre les générations de fans par le biais d'un jeu d’équilibre entre la nostalgie (beaucoup) et la modernité (un peu).

Difficile de ne pas repenser également à l’entretien de Matthew Lillard au site américain Bloody Disgusting en octobre dernier dans lequel il se rappelait à quel point Wes Craven s'était retrouvé sous pression au moment de réaliser les suites de Scream. Alors que le premier opus avait justement été le fruit d’un travail de création libéré de l’obligation de résultat (jusqu’à un certain point), basé sur un scénario original qui était déjà un hommage au genre, de jeunes comédiens quasiment inconnus, etc... Une fraîcheur impossible à copier/coller ad nauseam.

Il est fort possible que ce 5e film plaise à une partie des fans. Et soit même capable de séduire de nouveaux spectateurs. Il a probablement été conçu pour alimenter une certaine nostalgie et/ou surfer sur le mythe du premier Scream, qui reste de loin le meilleur volet de la saga. Il serait également faux de dire qu’il n’est pas divertissant. Car on passe un bon moment. Mais ce film reste l’incarnation de cette tendance que peut avoir Hollywood à vouloir faire du neuf avec du vieux, et laisse une impression inconfortable de tourner en rond. Surtout à ceux qui ont vécu la sortie des deux films à 25 ans d’intervalle.

Et dans un monde toujours en proie à une pandémie internationale qui continue de restreindre les libertés individuelles, où chaque jour ressemble parfois trop à celui de la veille, ce sentiment de «déjà-vu» n’est pas forcément celui qu’on souhaite éprouver au moment de se poser devant un écran géant.

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