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«Placés» : voici ce qu'on a pensé du premier film de Nessim Chikhaoui, scénariste des «Tuche»

«Placés» aborde un cadre d’éducation peu exploité au cinéma.[Droits Réservés]

Les films à caractère sociaux ont le vent en poupe. Et cette fois-ci c’est au tour de Nessim Chikhaoui d’exposer sa vision, en dévoilant son premier film inspiré de son propre vécu. «Placés» sort ce mercredi dans les salles obscures. On vous dit ce qu’on en a pensé.

Avant de devenir scénariste et de co-écrire les trois derniers «Tuche», Nessim Chikhaoui a oeuvré durant dix ans, en tant qu’éducateur spécialisé dans des foyers de protection pour enfants. Et il a tellement aimé ces années d’expériences, qu’il a décidé d’en faire un film.

On découvre ainsi comment Elias, interprété par Shaïn Boumedine, se retrouve éducateur dans une Maison d’enfants à caractère social (MECS), après avoir tout simplement oublié sa pièce d’identité, lors de son examen en sciences politiques. Un fâcheux oubli qui rappelle à quel point les coïncidences peuvent donner du sens à la vie.

Si ce cadre d’éducation n’est pas souvent exploité au cinéma, c’est sans doute qu’il s’agit d’un exercice délicat. Nessim Chikhaoui maîtrise le sujet, mais semble parfois hésiter entre documentaire, et véritable fiction.

Un cadre peu exploité

En effet, «Placés» pose un cadre intéressant, et aurait même pu aller plus loin dans son traitement. Il faut dire qu'avec la multiplicité des personnages, le temps manque pour porter une véritable attention à chacun. Chômage, alcoolisme, éducation, barrière de l'administration, discrimination à l'accès au logement, aucun des drames contemporains ne sont éludés.

Il rappelle par ailleurs que, bien souvent, les personnes impliquées dans ce milieu, autres que les enfants de 14 à 17 ans encadrés, doivent aussi gérer une vie personnelle bien complexe. 

Du côté des étudiants, c'est avant tout le principe de la «sortie sèche» d’un jeune lorsqu’il atteint la majorité, qui est pointée du doigt dans cette réalisation. Une façon d'alerter sur une brutale réalité qui touche de nombreux jeunes majeurs en France, qui se retrouvent alors très souvent à la rue. Comme le rappelle le ministère de la Solidarité et de la Santé, «une personne sans domicile fixe sur quatre de 18 à 25 ans vient de la protection de l’enfance».

Un casting entre-deux

Côté distribution, Moussa Mansaly, qui a gagné en notoriété avec la série de Franck Gastambide, «Validé», reprend de nouveau son costume d'éducateur. Le comédien et rappeur campe une fois de plus un rôle de médiateur qui vient du quartier, à l'instar de celui qu'il occupait déjà dans «La Vie Scolaire» en 2019, et mériterait désormais de porter une autre casquette. La bande de potes qui l'entoure, avec pour principal but d’amuser la galerie, vaut surtout pour la prestation pleine de naturel de Djimo, alias Ahmed.

La prestation de Shaïn Boumedine dans le rôle d'Elias, laisse transparaitre les émotions, et aurait mérité sans doute encore plus d'empathie, même si la présence de l'acteur est visible à l'écran.

Il ne faut pourtant pas bouder son plaisir devant le film, dont le casting compte quelques pépites du côté des jeunes comédiens, d'autant plus qu'il s'agit pour certains d’entre eux d’une première expérience devant la caméra. Et cette dernière ne semblait pas être un obstacle pour cette jeune bande, composée de Max Fidèle, Ines Benamara, Victor Le Fèvre, Elyes Aguis, Syrine Verroust, Lucie Charles-Alfred ou encore Moussa Yattasaye, à la répartie toujours juste, même dans l'improvisation. 

C’est d’ailleurs lors des séquences en groupe que la magie opère réellement dans «Placés», grâce à une bonne dynamique et à une énergie commune qu’ils réussissent à se transmettre. Cerise sur le gâteau, la présence de Smaïn - devenue rare à l'écran - dans le rôle d’un papa fier et quelque peu handicapé par l’usure de sa santé.

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