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Printemps du cinéma 2022 : 5 films à voir pour 4 euros la séance

Durant trois jours, les spectateurs pourront bénéficier d'un tarif réduit dans toutes les salles.[©DR]

«The Batman» de Matt Reeves, «Notre-dame brûle» de Jean-Jacques Annaud, «Goliath»de Frédéric Tellier, «De nos frères blessés» avec Vincent Lacoste…Voici 5 films à voir à l’occasion du Printemps du cinéma, qui permet de bénéficier durant trois jours, du dimanche 20 au mardi 22 mars inclus, d'un tarif unique de 4 euros à toutes les séances.

«The Batman», de Matt Reeves

Dix ans après la remarquable trilogie Dark Knight de Christopher Nolan, Matt Reeves prend les rênes de «The Batman», en optant pour des choix forts, dans le fond comme dans la forme. Attendu de longue date par les fans, ce nouveau film sur le plus fameux justicier de DC réussit de nombreux paris audacieux, comme celui d’être à la hauteur de l’œuvre de Christopher Nolan, de mettre en valeur Robert Pattinson dans un rôle surprenant, d'offrir une humanité marquée au super-héros ou encore de ne pas perdre le spectateur malgré un film d’une durée proche de 3 heures.

Pour réussir ces prouesses, Matt Reeves, connu pour son travail sur Cloverfield et La Planète des singes, mise sur un univers résolument sombre, plus marqué encore que dans la trilogie Dark Knight. L’ambiance générale est teintée de noirceurs, que ce soit dans le look des personnages, dans les dialogues ou même le choix des musiques. La réalisation est remarquable, tant sur le fond, avec un scénario solide qui tient en haleine le spectateur grâce à de multiples rebondissements, que dans la forme, avec des prises de vues resserrées permettant une plus grande proximité avec chaque personnage.

Mêlant avec brio des scènes de combat explosives avec un retour de Batman à son premier amour, à savoir les enquêtes, cette version de Matt Reeves en dévoile même plus sur le passé de la chauve-souris. Ce film apporte également une plus grande part d’humanité à Bruce Wayne, qui dévoile épisodiquement des sentiments, chose rare dans son univers.

«The Batman», Matt Reeves (2h56).

«Belfast», de Kenneth Branagh

Des rues paisibles transformées en une zone de guerre. Avec «Belfast, sacré meilleur film britannique aux BAFTA 2022, Kenneth Branagh revient sur les violences nord-irlandaises de la fin des années 1960, à travers le regard innocent de Burdy, un petit garçon de 9 ans. Ces affrontements, le cinéaste britannique en a été témoin dans sa jeunesse. Dès les premières minutes du film, le contexte est posé.

Des protestants envahissent la rue où résident Burdy (Jude Hill) et ses parents, protestants et ouvriers, et s’en prennent à des familles catholiques pour les forcer à fuir. Puis des émeutes éclatent dans toute la ville, qui prend des airs de western. Rythmé par les partitions de Van Morrison, ce long-métrage est porté par un casting de haute volée. On ne peut que saluer la prestation sincère et tout en nuance du jeune Jude Hill et de Caitríona Balfe. Aimante, dévouée, et discrètement élégante, cette mère tente de faire les bons choix alors que son époux endetté, joué par Jamie Dornan, alias Christian Grey dans la saga érotique «Cinquante nuances de Grey», est contraint de travailler en Angleterre en tant que menuisier.

Outre ces deux acteurs d’origines irlandaises, qui forment un couple soudé et authentique, on croise aussi l’actrice oscarisée Judi Dench («James Bond»), lumineuse dans le rôle de la grand-mère, ainsi que Ciaran Hinds, le grand-père «pop». Ce duo participe grandement à la réussite de ce film mêlant humour et émotions, et dédié «à ceux qui sont restés, qui sont partis, et à tous ceux qui ont été perdus». Si on a autant aimé «Belfast», dont l’univers visuel rappelle le travail d’Henri Cartier-Bresson, c’est aussi parce que la mise en scène est enlevée, millimétrée, et la photographie splendide. Hormis quelques plans en couleurs, dont la scène d’ouverture montrant la ville actuelle, le film est entièrement tourné en noir et blanc.

«Belfast», Kenneth Branagh (1h38).

«Notre-Dame brûle», de Jean-Jacques Annaud

Il y a près de trois ans, le 15 avril 2019, la cathédrale Notre-Dame de Paris s’enflammait et avait failli s'effondrer. Si aujourd’hui, l’édifice vieux de 850 ans est toujours debout, c’est grâce au combat titanesque et héroïque des pompiers, à qui le réalisateur Jean-Jacques Annaud rend un très bel hommage dans «Notre-Dame brûle». Ce film brillamment réalisé restitue heure par heure le déroulé du tragique incendie, de la première alerte, donnée lors de la messe de 18h par le gardien du système de sécurité récemment embauché, jusqu’au petit matin du 16 avril.

En collant au plus près du réel, il s’attache à montrer comment ce monument mondialement connu, symbole de la chrétienté, a été sauvé grâce à la police, aux conservateurs, et surtout, au courage et à la ténacité des soldats du feu. Ces héros ont mis leur vie en danger pour récupérer des centaines d’objets sacrés - dont la célèbre couronne d’épines enfermée dans un coffre-fort, dont il a fallu aller chercher la clef alors qu'il y en a plus de 700 pour l'ensemble du monument - et éteindre ce gigantesque feu, qui a pris dans les combles pendant les célébrations de Pâques.

Le cinéaste de 78 ans rappelle que les moyens étaient faibles, mais la détermination de ces hommes et de ces femmes sur le terrain, immense. Très attendu, le long-métrage produit par Jérôme Seydoux est porté par de sublimes décors reconstruits à l’identique, comme par exemple les quatre cloches du beffroi, et la statut de la Vierge «Notre-Dame du pilier», et est accompagné d'un excellent casting. Ce film, un thriller haletant où la tension flirte avec l’émotion, offre au public l’occasion de vivre de l’intérieur cet évènement qui a provoqué l'émoi du monde.

«Notre-Dame brûle», Jean-Jacques Annaud (1h50), au cinéma le 16 mars.

«De nos frères blessés», de Hélier Cisterne

Récompensé du César 2022 du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation dans «Illusions perdues», Vincent Lacoste est à l’affiche du film «De nos frères blessés», adaptation du livre inspiré d’une histoire vraie de Joseph Andras, lauréat du prix Goncourt du premier roman en 2016, mais que l’écrivain a refusé. Dans ce drame historique, réalisé par Hélier Cisterne, l’acteur se glisse dans la peau de Fernand Iveton, un oublié de la guerre d'Algérie.

Cet ouvrier en faveur de l'indépendance algérienne a été arrêté pour avoir déposé une bombe dans un local désaffecté de son usine. Il n’est coupable que d’une intention de sabotage. Il n’a tué ni blessé personne. Pourtant, cet homme, fils d’un militant communiste, sera guillotiné à l’âge de 30 ans dans la cour de la prison Barberousse, à Alger, en 1957. Ce film fort, pertinent et nécessaire, retrace son engagement, son simulacre de procès, mais aussi son idylle avec Hélène, campé par Vicky Krieps, une polonaise qui a fui le communisme, accepté de vivre en Algérie par amour, et tenté de protéger son fils, fruit d’une précédente union.

Avec tact, le cinéaste interroge la raison d’Etat en rendant visibles certaines atrocités de la guerre, entre peine capitale, tortures et arrestations arbitraires. «Je pense qu’il faut inlassablement parler de cette période, affronter ses zones d’ombre, ses fautes. La regarder en face», a déclaré Hélier Cisterne, qui s’est entouré d'un solide casting. Vincent Lacoste, que l’on n’a pas l’habitude de voir endosser un tel rôle, incarne à merveille les convictions et la sincérité de ce jeune idéaliste moustachu. «Je trouvais intéressant de jouer un personnage qui se bat pour une cause mais sans le vernis de l’héroïsme», a affirmé le comédien de 28 ans.

«De nos frères blessés», Hélier Cisterne (1h35), au cinéma le 23 mars.

«Goliath», de Frédéric Tellier

Après «L'Affaire SK1» et «Sauver ou périr», Frédéric Tellier, signe «Goliath», un thriller environnemental inspiré de faits réels qui plonge le spectateur au cœur de l'univers de l'agrochimie et du lobbyisme à travers le destin de trois personnages campés par Gilles Lellouche, Pierre Niney, et Emmanuelle Bercot.

Qualifié de «film d'utilité publique» par le cinéaste, le film raconte le combat de France (Emmanuelle Bercot), professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, qui milite activement contre l’usage des pesticides. Pour mener à bien sa lutte, cette dernière va bénéficier de l’aide de Patrick (Gilles Lellouche), avocat parisien spécialiste en droit environnemental qui va devoir faire face à Matthias (Pierre Niney), un brillant lobbyiste bien déterminé à défendre les intérêts d’un géant de l’agrochimie.

«Avec ce film, j'ai envie que le public s'identifie aux personnages. Car même si le sujet peut faire peur et paraître abstrait, en réalité ça nous concerne tous», a confié auprès de l’AFP le réalisateur, qui a mené une enquête longue de 5 ans sur ce sujet clivant. De son côté, Gille Lellouche a affirmé qu’il est «important d'avoir un point de vue général sur les choses et de montrer des victimes qui souffrent, des gens malades à causes des pesticides, sans tomber dans le manichéisme».

«Goliath», Frédéric Tellier (2h20).

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