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MB14 : «La musique classique touche une partie de mon âme»

En salles aujourd'hui, ce mercredi 4 mai, le film «Ténor» met en vedette le célèbre beat-boxer MB14, de son vrai nom Mohamed Belkhir, qui fait ses premiers pas sur grand écran.

Le réalisateur Claude Zidi Jr signe un long-métrage sincère et touchant, où deux univers musicaux opposés s’entremêlent : celui du rap et du chant lyrique, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Dans «Ténor», l’artiste de 27 ans à la voix puissante, finaliste de The Voice, se glisse avec talent dans la peau d'Antoine, un banlieusard parisien.

Alors qu’il jongle entre ses études, les battles de rap et son travail de livreur, le jeune homme va se découvrir une passion pour le chant lyrique, un monde bien éloigné du sien. Lors d’une course à l’opéra Garnier, sa route va croiser celle de Mme Loyseau (Michèle Laroque), qui va lui montrer sa voie et sa voix.

Votre prestation est brillante. On prend autant de plaisir à vous écouter chanter qu’à vous voir jouer. Aviez-vous imaginé faire du cinéma un jour ?

Ce qui est sûr, c’est que j’en rêve depuis très longtemps. Le cinéma m’a toujours fasciné, mais jusqu’alors, j’ai toujours mis l’accent sur la musique. J’ai fait du rap, du beatboxing, des battles, des concerts, de la guitare… Au lycée, j’ai également pris des cours de théâtre et je me suis senti à ma place. Je suis tellement heureux que la musique m’ait amenée vers ma passion initiale pour le cinéma.

Le côté spirituel et sacré de la musique classique touche une partie de mon âme.

D’où vient votre intérêt pour le chant lyrique ? Et qu’est-ce qui vous fascine dans cette forme d’expression ?

Souhaitant élargir mes horizons, je me suis intéressé à plusieurs sonorités et à des cultures musicales très différentes. Outre le rap et le beatboxing, j’ai beaucoup écouté des chants grégoriens, corses, orthodoxes russes...mais aussi de la musique classique. Le côté spirituel et sacré de ce registre musical touche une partie de mon âme.

Peut-on espérer vous voir prochainement sur scène dans un opéra ?

Pour les besoins du film, j’ai appris à travailler mes cordes vocales, le pharynx, ou encore la position de la bouche avec l’aide de la chanteuse lyrique Caroline Fèvre. Et j’aimerais continuer à développer ma technique pour un jour me produire sur scène et sortir un album d’opéra, comme Pavarotti à son époque.

L’opéra, est-ce un art accessible à tous ?

On connait tous des grands airs d’opéra. La priorité c’est de faire changer le regard que la plupart des personnes portent sur l’opéra. On peut aller au conservatoire, apprendre à jouer d’un instrument et à chanter, sans pour autant faire partie de la grande bourgeoisie. Sauf exceptions, ce milieu n’est pas fermé et élitiste. Et il ne faut pas oublier que l’opéra s’inspire de la tradition opératique napolitaine, qui était populaire en Italie.

Changer le regard que la plupart des personnes porte sur l’opéra.

Ce long-métrage sur la transmission parle aussi de la difficulté et de la peur de sortir de son milieu, et de faire fi des préjugés. Est-ce que ces sujets vous touchent personnellement ?

Clairement. J’ai mis longtemps à trouver ma place et me suis toujours senti déclassé, entre deux mondes. Je suis un homme d’origine algérienne et portugaise, qui vit en France. Je me suis imprégné de mes différentes cultures, puis j’ai touché à tout dans l’univers de la musique. J’ai toujours eu du mal à entrer dans les cases.

Mes parents pensaient aux «débouchées», mais moi j’ai décidé de faire ce que j’aime. Comme dans le film, j’ai eu la chance que l’on me tende la main. Il faut toujours croire en ses rêves, mais aussi se remettre en question, et rester ouvert à la critique.

Roberto Alagna, l'un des plus grands chanteurs d’opéra en France, apparaît dans «Ténor». Vous a-t-il donné des conseils pendant le tournage ?

Il m’a conseillé de ne pas écouter les conseils. Selon lui, comme on a une voix de ténor, il faut la travailler avec soi-même. Roberto Alagna n’est pas très fan des cours des chants car ils ont tendance à appliquer un schéma pré-conçu sur le chanteur, qui peut ne pas lui convenir et limiter sa progression.

Musicien, chanteur, rappeur, et maintenant acteur. Vous avez d’autres talents ?

Je sais faire quelques imitations. Mes talents sont tous liés à l’expression vocale et corporelle. J’ai d’ailleurs prévu de creuser mes aptitudes en danse.

J’espère que l’on me redonnera ma chance pour d’autres rôles.

Votre objectif aujourd'hui, c'est de repasser devant la caméra ?

J’attends que cela. Je suis très content d’avoir fait ce film car je n’aurais pas pu espérer être davantage mis en valeur. J’espère vraiment que l’on me redonnera ma chance pour d’autres rôles.

Quand on fait le lien entre musique et cinéma, on pense aux comédies musicales. Est-ce que ce genre pourrait particulièrement vous intéresser ?

Tout à fait. J’aime beaucoup les comédies musicales. Si les morceaux me plaisent et qu’il y a une belle histoire, je suis très partant. Surtout, si on retrouve la musicalité et la beauté musicale de l’opéra.

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