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«Plush» : tout savoir sur le premier film français financé par des NFT

50.000 combinaisons d'oursons existent et sont vendus 1.250 € pièce pour financer le long-métrage. [Plushnft.io]

La société Illuminart, en association avec les studios Rooftop Production et Karlab, a lancé la production de Plush, le premier film d'animation français financé par des NFT.

S'il se concrétise, une sortie est prévue au cinéma pour la fin de l'année 2023. C'est la première fois qu'un film français utilise les cryptomonnaies dans son financement.

Intitulé «Plush»(traduisez peluche), ce long-métrage d'animation suit un ourson luttant, avec une communauté écologiste, contre le dérèglement environnementale. Un film militant réunissant acteurs, célébrités du web et chanteurs au générique. Kev Adams, Camille Lellouche, Ludovik, Maître Gims ou encore Gérard Damon prêteront leurs voix à ces personnages en 3D.

Les cryptomonnaies font leur cinéma

Ce long-métrage, dont il n'a été dévoilé que quelques images, a les ambitions d'un blockbuster hollywoodien. Les artistes et graphistes des studios Rooftop Production et Karlab ont notamment collaboré avec Universal pour «Comme des bêtes»«Tous en scène»«Les Minions» ou encore «Moi, moche et méchant», ou avec Netflix pour la série Arcane.

Mais pour financer le projet, pas de grands studios hollywoodiens ou de grands producteurs français. Illuminart compte sur le phénomène des NFT (non fungible tokens ou jetons non-fongibles) pour obtenir les plus de 60 millions de dollars nécessaires au développement du film.

Pour devenir coproducteur de «Plush», il faudra débourser la somme de 1.250 euros pour un NFT d'ourson. Les personnages ont d'abord été imaginés par les graphistes des studios, avant qu'un algorithme ne génère 50.000 variants de ces nounours. En costume d'Indien, soldat, look flashy ou punk, autant de versions délurées que les internautes acquerront à l'aveugle sur le site «plushnft.io», avant de les découvrir une à deux semaines plus tard.

UN Objectif de 700 millions de recettes au box-office

La garantie de cette achat réside dans le caractère spéculatif de ces œuvres d'art numériques. Ceux qui le désirent pourront vendre ou en acheter d'autres sur la plate-forme opensea, une sorte de marché en ligne du NFT. Pour les participants, c'est l'opportunité de voir leur nounours gagner en valeur s'il plait au plus grand nombre.

Avec cet achat, les coproducteurs de «Plush» sont assurés de se partager 80 % des profits réalisés au box-office. Illuminart, la société derrière le projet, vante un énorme potentiel commercial : «Puisque les recettes moyennes des gros films d’animation sont de 700 millions de dollars, chaque acheteur d’un NFT PLUSH devrait, au minimum, voir sa mise multipliée par trois», explique-t-il dans les colonnes du Parisien.

Une estimation qui pourrait être jugée comme très optimiste de la part d'Illuminart. En effet, seuls vingt-trois de ces films ont réussi à franchir la barre des 700 millions de recettes au box-office mondial (sans tenir compte de l'inflation), avec pour plus gros succès animé de tous les temps, La Reine des Neiges 2, qui a cumulé près de 1,5 milliard de billets verts à travers le monde. C'est d'ailleurs le dernier film d'animation (sorti en 2019) à avoir franchi la barre des 700 millions.

Bad buzz sur les réseaux sociaux

Du côté économique, tout semble avoir été prévu, mais le versant artistique est encore flou. Si une intrigue a déjà été écrite et les héros imaginés par les graphistes, ni réalisateur ni scénariste n'ont été annoncés par Illuminart. Cette dernière fait également savoir que les coproducteurs pourront orienter le scénario via un système de votes. Difficile donc d'envisager une sortie en salles pour Noël 2023, comme annoncé.

Sur les réseaux sociaux, «Plush» subit toutefois un bad buzz conséquent. Les internautes reprochent l'aspect spéculatif du financement, dont une partie reviendrait directement à la production. En effet, même si le long-métrage ne se fait pas faute de financement, ceux qui auront acheté les NFT resteront de simples propriétaires avec une valeur en Ether, une cryptomonnaie.

Les célébrités au casting et notamment les personnalités du web sont pointées du doigt pour la promotion de ce système de production. Certains critiquent le décalage entre un synopsis qui s'oriente vers l'écologie et l'utilisation des NFT, très énergivore et donc, à l'impact carbone conséquent.

En France, les NFT se font petit-à-petit une place dans le financement du cinéma. Le long-métrage A wing and a prayer, réalisé par le producteur de Martin Scorsese, a annoncé la vente de 10.000 NFT afin d'engranger 8 à 10 millions de dollars nécessaires au budget du film. En France, le réalisateur Claude Lelouch soutient le projet Klapcoin, une cryptomonnaie qui permettrait de financer une vingtaine de films et de séries.

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