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Festival de Cannes 2022 : Léa Seydoux impeccable dans le film «Un beau matin»

Le film aborde le drame de la fin de vie. [© Les Films du Losange]

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, «Un beau matin», le nouveau film de Mia Hansen-Love (en compétition l'an dernier avec «Bergman Islands»), a séduit bon nombre de festivaliers venus accueillir l'équipe du film dont l'actrice principale, Léa Seydoux.

La réalisatrice Mia Hansen-Love a présenté une touchante chronique douce-amère à la Quinzaine des Réalisateurs avec son nouveau film «Un beau matin». Le récit aborde le quotidien de Sandra, une jeune veuve-célibataire parisienne, élevant seule sa fille écolière tout en gérant du mieux possible les soucis de santé grandissants d'un père de plus en plus dépendant (Pascal Gréggory). Un ancien ami (Melvil Poupaud) entrera par effraction dans sa vie amoureuse, déclenchant une passion amoureuse inédite.

De 007 à Kéchiche, de Bruno Dumont à Arnaud Desplechin, de Xavier Dolan à David Cronenberg (et la liste est encore longue), d'une SDF «cassos» à une espionne Glamour, Léa Seydoux peut décidément tout jouer et chez tout le monde. Rarement une actrice-caméléon aura réussi à séduire en si peu d'années, un nombre aussi impressionnant et divers de cinéastes-auteurs très exigeants et à l'univers aussi opposé. Actrice pluriel au verbe assuré et à la cinégenie magnétique, Léa Seydoux se révèle dans «Un beau matin», une fois de plus exceptionnelle et bouleversante. Avec humilité, sensibilité et sans artifice ni maquillage, elle incarne une femme d'aujourd'hui comme on en croise tous les jours, en proie à ses fêlures et à ses frustrations, toujours animée cependant par ses désirs et ses espoirs. Et dévastée soudain par le feu de la passion amoureuse qu'elle n'imaginait pourtant plus revivre un jour...

Un contenu autobiographique

En filigrane, «Un beau matin» aborde avec délicatesse mais sans faux-semblants le douloureux sujet des dernières années d'une vie ; quand il faut conjuguer le dévouement à ses proches aux impératifs de son quotidien ou des obligations administratives. Quand le matériel et le sentimental se disputent l'ordre des priorités et que des choix - et donc des sacrifices - s'imposent. Ce n'est pas la moindre des qualités de ce beau film mélancolique (tourné en 35 mm offrant une magnifique image ouatée) que de nous rappeler ces situations complexes, souvent inextricables et qui rattrapent parfois nos vies sans crier gare.

Léa Seydoux a ainsi fait part de son plaisir à interpréter «une femme du quotidien, proche des préoccupations les plus élémentaires et ayant à l'esprit pour préparer en amont le rôle de Sandra, la volonté d'incarner la personne de sa propre réalisatrice, Mia Hansen-Love» -  dont on devine forcément l'apport autobiographique dans ce film personnel et intimiste.

De fin de vie il aura aussi été question ce même jour dans la sélection Un certain regard avec «Plan 75», le premier film d'une cinéaste japonaise, Hayarawa Chie, qui imagine une loi promulguée à Tokyo dans un futur proche, incitant les Séniors dès 75 ans, à envisager une fin de vie accompagnée et sereine avec compensations financières et avantages logistiques à la clé.

Évidemment, les cas de conscience des proches comme l'amour d'un coucher de soleil ont souvent plus de force que les pensées morbides et funestes... Même si la sensibilité japonaise n'est pas forcément en harmonie avec les codes occidentaux, gageons qu'à l'instar d'«Un beau matin» ou encore de «Tout s'est bien passé» (présenté à Cannes l'an dernier), ce film restera une référence dans le cadre des débats à venir en France, comme ailleurs en Europe, sur le sujet si complexe de la fin de vie et du suicide assisté.

 

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