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Bande dessinée : les meilleurs albums du printemps 2022

Encore de très beaux albums à découvrir, avec de vraies prises de risques de la part des éditeurs. [Dargaud, Le Lombard, Urban Comics, Grand Angle, Ça et là]

Les éditeurs de bandes dessinées sont capables de fournir des récits de qualité, tout au long de l'année. Cette sélection printanière confirme l'excellente santé du secteur.

«Celle qui parle»

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Au début du XVIe siècle, elle a joué un rôle central dans la conquête du Mexique par les conquistadors. La jeune Malinalli, tour à tour fille d'un dignitaire devenue esclave puis interprète officielle, a dû s'adapter à une situation qui ne la favorisait guère sur le papier. Sa rencontre avec le conquistador Hernan Cortes, avec qui elle aura un enfant, a été déterminante et le récit qu'en fait l'autrice Alicia Jaraba est majestueux. Le trait est libre, les couleurs chatoyantes et on suit avec passion cette histoire qui a peut-être fait basculer le cours de l'Histoire et signé la chute de l'empire aztèque. 

«Celle qui parle», d'Alicia Jaraba, éd. Grand Angle, 24,90 €

«Les yeux perdus»

On ne se méfie jamais assez des enfants. Dans «Les yeux perdus», le duo Agrimbau-Tumburus nous fait visiter l'antre de la folie, en 1916, en pleine Première Guerre mondiale. Pur récit horrifique, cet album au trait pourtant tout en rondeur ne recule devant rien pour mettre le lecteur mal à l'aise. C'est d'une beauté hypnotisante, et l'effroi nous pousse à tourner les pages à toute vitesse. Une réussite à ne pas mettre entre toutes les mains. 

«Les yeux perdus», de Diego Agrimbau et Juan Manuel Tumburus, éd. Dargaud, 16,50€

«Toutes les morts de Laila Starr»

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La mort mise à la porte car la vie éternelle est sur le point d'être atteinte ? Voilà le préambule étonnant de «Toutes les morts de Laila Starr», un album mis en scène par Ram V et Filipe Andrade. C'est beau, c'est malin, c'est émouvant. Du début à la fin, on suit avec délice la quête sans fin de Laila Starr (a.k.a La mort), devenue mortelle, qui veut désespérément retrouver sa place en redonnant sa place à la grande faucheuse. 

«Toutes les morts de Laila Starr», éd. Urban Comics, 19 €

«Bill FINGER : DANS L'OMBRE DU MYTHE»

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Bill Finger, pendant des décennies, a été un illustre inconnu. Et pourtant, ce scénariste mort dans la misère a été le co-créateur d'un des super-héros les plus emblématiques de l'histoire : Batman. Il aura fallu l'obstination d'un passionné, Marc Tyler Nobleman, pour faire sortir son nom de l'oubli, dans un livre paru en 2012. L'adaptation de ce dernier en comics était dans l'ordre des choses, et le voici enfin disponible en France. Un magnifique hommage, riche en anecdotes savoureuses, dans un style graphique qu'aurait sûrement apprécié Bill Finger. 

«Bill Finger, Dans l'ombre du mythe», de Voloj et Zadok, éd. Urban graphic 18 €

«Les mémoires du Dragon Dragon»

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Etonnante BD que ce «Dragon Dragon». On s'attend à un récit historique et militaire, et nous voici embarqués dans une chronique rigolarde contant le destin sinueux d'un soldat lâche et obsédé sexuel. Homme ou femme, peu importe Pierre-Marie Dragon, qui n'aime rien tant que bien boire et satisfaire sa libido débordante. 

«Les mémoires du Dragon Dragon», éd. Le Lombard

T'Zée

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Le dessin de Brüno, toujours splendide, trouve un magnifique écrin dans «T'zée». Cet album au ton tragique nous emmène en Afrique centrale, dans le palais de T'Zée. Le vieux dictateur a été jeté en prison. Il aurait même été tué, selon la rumeur, et la guerre civile gronde. Pour les proches de l'ex-homme fort, le futur paraît bien incertain, mais ils tentent de sauver ce qui peut encore l'être. 

«T'zée», de Appollo et Brüno, éd. Dargaud, 22,50 €

«Changement de saison»

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«Changement de saison», paru en 2013 en Corée du Sud, vient seulement d'être adapté en français et cet épais album est une belle découverte. Il a marqué le premier travail commun réalisé par le scénariste-réalisateur Lee Dong-Eun et le dessinateur Jeong Yi-Yong, deux auteurs qui ont depuis multiplié les collaborations (Plusieurs autres romans graphiques non traduits). Sobre et émouvant, «Changement de saison» propose un récit terriblement humain, où l'amour ne suffit pas toujours.  

«Changement de saison», de Lee Dong-Eun et Jeong Yi-Yong, éd. Ça et là, 22 €

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