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Cinéma : les 5 comédies françaises à voir en juin

Après «Ma famille t'adore déjà», Jérôme Commandeur signe «Irréductible». [©DR]

La romance musicale «Les goûts et les couleurs», signé Michel Leclerc, la fable déjantée «Incroyable mais vrai» de Quentin Dupieux, «Irréductible», le deuxième film de Jérôme Commandeur ... Voici les comédies françaises à ne pas manquer en juin.

«Incroyable mais vrai», Quentin Dupieux

Dans son nouveau long-métrage, «Incroyable mais vrai», le prolifique réalisateur Quentin Dupieux nous parle d’un trou aux vertus rajeunissantes et d’un pénis électronique, mais aussi de la difficulté d’être en couple, d’accepter de vieillir, et de ne plus être assez performant. Et pour évoquer tous ses sujets, le réalisateur à l'humour décalé, s’est entouré d’un trio d’acteurs génialissime, composé notamment de Léa Drucker, qu’il dirige pour la première fois, et d'Alain Chabat.  

Après avoir emménagé dans sa nouvelle maison, le couple découvre que leur cave renferme un conduit mystérieux, «le clou du spectacle», qui, accrochez-vous, permet de se téléporter 12 heures dans le temps et de rajeunir de trois jours à chaque visite. Si Alain ne ressent pas le besoin d’y aller, sa femme, elle, passe son temps à lever cette trappe pour retrouver sa jeunesse et sa beauté d’antan. A ses risques et périls. Pendant ce temps, Benoît Maginel, qui se glisse dans la peau d’un patron beauf, se vante de son nouveau pénis électronique, qu’il peut guider à sa guise et doté de trois modes de vibration.  

Après avoir fait rouler un pneu psychopathe dans «Rubber» et fait mouche avec «Mandibules», le cinéaste signe une fable déjantée et nostalgique, à la fois ancrée dans la réalité et absurde, comme à son habitude, où tout sonne juste. Sans donner de leçon, il met en scène avec justesse ce moment de la vie où l'on n’est plus jeune et pas encore vieux, et aborde des préoccupations qui nous concernent, ou nous concerneront tous. C’est drôle, léger, et le jeu d’acteur est impeccable.

En sachant que Quentin Dupieux nous réserve encore des surprises car un autre film sortira au cinéma cette année. Présenté au Festival de Canne, «Fumer fait tousser» suit un groupe de justicier au allures de Power Rangers.  

«Incroyable mais vrai», Quentin Dupieux, au cinéma le 15 juin (1h14). 

«Irréductible», de Jérôme Commandeur

Après «Ma famille t'adore déjà», Jérôme Commandeur, qui a la triple casquette d'humoriste, de comédien et de réalisateur, signe un deuxième film sarcastique, dépaysant, et servi par une belle brochette d'acteurs impliqués. Récompensé par le Grand Prix de la 25ème édition du Festival de comédie de l’Alpe d’Huez (Isère), «Irréductible», suit les aventures de Vincent Peltier, campé par Jérôme Commandeur lui-même, un fonctionnaire incité à démissionner, mais qui va tout faire pour conserver son poste. Bien déterminée à le pousser à renoncer, une inspectrice décide alors de le muter dans les pires endroits de France et au bout du monde, comme au Groenland, pour protéger des chercheurs contre les attaques d'ours polaires. Il est certes tenté d’accepter le chèque qu’on lui tend pour partir, mais Christian Clavier, excellent en syndicaliste de gauche, est là pour le rappeler à l’ordre. Il ne faut rien lâcher.

Malgré un rythme assez inégal et quelques scènes prévisibles, ce remake du film italien «Quo Vado ?», de Gennaro Nunziante, offre de nombreux gags et vannes. Cette comédie s'amuse des clichés et des préjugés sur le fonctionnariat, mais aussi les hommes politiques, à travers ce ministre licencieux incarné par Gérard Darmon, les prisons ou encore les familles modernes, et recomposées. On retiendra également la poétique et touchante déclaration d’amour de Gérard Depardieu, à la France, lors du journal télévisé. Valérie Lemercier, Pascale Arbillot, et Laetitia Dosch, qui forme à l’écran un couple pour le moins atypique avec Jérôme Commandeur, sont également au casting de ce long-métrage au pitch simple, mais efficace.

«Irréductible», Jérôme Commandeur, au cinéma le 29 juin (1h25).

«Champagne», de Nicolas Vanier

Une ode à l’amitié. Dans «Champagne», réalisé par Nicolas Vanier, une belle bande de copains quinquagénaires, composée notamment d'Elsa Zylberstein, Éric Elmosnino, Valérie Karsenti, Claire Chust, François-Xavier Demaison, et Sylvie Testud, se retrouve en Champagne pour célébrer l'enterrement de vie de garçon de Patrick (Stéphane De Groodt), le dernier homme à marier. Mais ces retrouvailles à l’air frais, au milieu des vignes, ne vont pas être si réjouissantes que prévues. La future épouse ne semble pas faire l'unanimité, et l’heure des règlements de compte va sonner.

Après tout, quand on est amis, on doit pouvoir tout se dire. Quoique. Engueulades, tensions, pleurs, rigolades, et réconciliations sont au menu de ce long-métrage sur le couple, ses désillusions, la notion de fidélité et de partage. Beaucoup s’y retrouveront. Jalonné de scènes drôles et touchantes, cette comédie pétillante et pédagogique parle aussi du rapport des hommes à la nature, un sujet de prédilection du cinéaste de «Belle et Sébastien» et «Poly», qui met à l’honneur les beaux paysages naturels de la région, ainsi que sa boisson emblématique à fines bulles.

«Champagne», Nicolas Vanier, au cinéma le 8 juin.

«Les goûts et les couleurs», de Michel Leclerc

Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Trois ans après sa comédie sociale «La lutte des classes», sur les enjeux de l’école publique, Michel Leclerc est de retour derrière la caméra avec «Les goûts et les couleurs», une comédie dramatique que l’on prend autant de plaisir à regarder, qu’à écouter. Le film est servi par un superbe duo d’acteurs, formé par Félix Moati, que le cinéaste a déjà dirigé dans «Télé Gaucho» et «La Vie très privée de Monsieur Sim», et Rebecca Marder («Une jeune fille qui va bien», de Sandrine Kimberlain).

L’actrice incarne une jeune chanteuse résidant sur une péniche parisienne. Marcia est une grande fan de Daredjane, star des années 1970 campée par la talentueuse Judith Chemla, qui interprète la chanteuse à 80 ans, puis durant sa jeunesse. Non sans persévérer, Marcia a eu la chance de préparer un album avec son idole, devenue son mentor. Mais celle-ci est soudainement décédée avant la sortie de l’opus. Pour le publier, elle va devoir convaincre l’ayant-droit de Daredjane, Anthony, placier sur un marché, et qui n’a jamais porté dans son cœur sa grande tante et encore moins sa musique, qu’il trouve trop triste.

A travers ces deux héros, qui ne viennent pas du même milieu et n’ont pas la même vision du monde, le cinéaste explore la question de l’héritage artistique, et une nouvelle fois le rapport aux classes sociales. Quant au personnage de Darejane, doté d’un caractère bien trempé et qui trouve que les chanteuses d’aujourd’hui sont «chiantes», il est tellement crédible que l’on est persuadés que l’artiste a réellement existée. Mélancolique, drôle et attachant, cette romance musicale est rythmée par d'envoutantes et entêtantes chansons originales, de «Ma p’tite chatte» à «Me lancer dans l’inconnu», toutes écrites par Michel Leclerc lui-même.

«Les goûts et les couleurs», Michel Leclerc , au cinéma le 22 juin.

«Fraté», de Karole Rocher et Barbara Biancardin

Direction la Corse avec «Fraté», signé Karole Rocher et Barbara Biancardini. Cette comédie familiale et savoureuse met en scène un affrontement entre deux frères, Dumbé, le fils adoptif, et Lucien, le fils de sang, campés respectivement par Thomas Ngijol et Samir Guesm. L’un est nerveux et a toujours habité à Vezzani (Haute-Corse), l’autre est calme et débarque de Paris. Ils ont découvert leur lien de parenté à la mort de leur père, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle ne les réjouit pas. Dumbé et Lucien vont pourtant devoir apprendre à se tolérer puisque qu’ils sont forcés de vivre dans la même maison, leur défunt père ayant légué le premier étage à l’un, et le rez-de-chaussée à l’autre.

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©DR

Entre deux matches de foot, une partie de pétanque, et un apéro au soleil, les deux héros vont se livrer une guerre sans merci. Servi par un duo de choc, «Fraté» traite plusieurs sujets tels que la difficulté du deuil, les recompositions familiales, mais aussi le sentiment d'illégitimité, et la peur de l’abandon, tout en offrant de bons et nombreux moments de rigolade. Lettre d’amour à l'Île-de-beauté, ce film est également étayé par des personnages secondaires attachants, comme cette tante (Marie-Ange Geronimi), qui endosse le rôle de la mère et console tantôt l’un, tantôt l’autre.

«Fraté», Karole Rocher et Barbara Biancardin, au cinéma le 15 juin.

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