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On a vu «Novembre», le film de Cédric Jimenez sur les attentats du 13 Novembre

Après le succès du polar «Bac Nord», Cédric Jimenez signe «Novembre», un thriller consacré aux attentats du 13-Novembre, les plus meurtriers jamais perpétrés en France. Présenté hors-compétition au Festival de Cannes, le film sort au cinéma ce mercredi 5 octobre.

Une enquête tentaculaire. Plus de six ans après les attentats du 13-Novembre, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis, Cédric Jimenez ravive de douloureux souvenirs dans son nouveau film, porté par Jean Dujardin, Anaïs Demoustier et Sandrine Kiberlain.

Sobrement baptisé «Novembre» et en salles le 5 octobre prochain, il raconte la traque harassante et frénétique qui a permis d’identifier et neutraliser les deux terroristes islamistes en cavale, Abdelhamid Abaaoud et son complice Chakib Akrouh.

Le réalisateur reconstitue la course contre la montre longue de cinq jours menée par les équipes de la sous-direction antiterroriste de la PJ (la Sdat), jusqu’à l’assaut final, donné le 18 novembre dans un appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une scène assourdissante et que l’on regarde en retenant son souffle.

Dans ce film, seuls les fait comptent. L’accent n’est pas mis sur la psychologie des protagonistes, mais sur leurs décisions. On suit ces policiers héroïques, parfois en désaccord, qui enchaînent les auditions, auditionnent des milliers de témoignages, et les écoutes téléphoniques, et ne ferment pas l’œil.

une tension constante

Le cinéaste met en scène ces hommes et femmes qui cherchent, tâtonnent, ne trouvent pas, puis recommencent, et se trompent parfois, alors que la menace d’un autre attentat est imminente. Jusqu’à l’arrivée de Samia (Lyna Khoudri), un témoin décisif dans cette enquête.

Son interrogatoire est très fort, et brillamment écrit. Faut-il croire ce qu’elle raconte ? Et si c’était un piège ? Les policiers, comme les spectateurs, doutent. Alors que la prise de risque est immense, tout repose sur une chose : l’instinct.  


Ce long-métrage offre une tension constante et beaucoup d’émotion, sans jamais en faire trop. Si l'angle est dédié au travail acharné de la Sdat, le cinéaste laisse bien sûr une place aux victimes. Il y a cette minute de silence et cette scène poignante à l’hôpital, montrant des policiers au chevet de deux rescapés. «Je ne sais pas pourquoi je suis toujours en vie», lance l’un d’eux.

On retiendra également l’excellente prestation d'Anaïs Demoustier, qui se glisse dans la peau de la jeune enquêtrice Inès, l’un des rôles les plus intéressants. «Novembre» est un film d’enquête immersif et rigoureux, mais qui demeure assez classique, timide, et convenu. Toutefois, cette pudeur semble nécessaire, tant le sujet est brûlant et les plaies encore à vif. 

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