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Roger Waters : la police allemande ouvre une enquête après le concert du chanteur à Berlin dans une tenue proche de celle des officiers SS

Roger Waters, ici à Paris au début du mois, avait déjà créé la polémique en février dernier en évoquant la guerre en Ukraine. [Anna KURTH / AFP]

Après la vive polémique provoquée par Roger Waters, apparu sur scène dans une tenue évoquant un officier nazi lors d’un concert à Berlin la semaine dernière, la police allemande a indiqué avoir ouvert une enquête pour provocation présumée.

«Nous enquêtons sur des soupçons d'incitation à la haine car les vêtements portés sur scène sont susceptibles de glorifier ou de justifier le régime national-socialiste et de troubler la paix publique», a fait savoir à l'AFP un porte-parole de la police, Martin Halweg.

Le 17 mai dernier, Roger Waters, ancien membre du groupe Pink Floyd, est en effet apparu sur scène portant un long imperméable noir, un brassard rouge au bras et une mitraillette à la main. Plusieurs médias allemands et israéliens rapportent également que les noms d'Anne Frank et de Shireen Abu Akleh, journaliste vedette palestino-américaine de la chaîne Al Jazeera tuée lors d'un raid israélien en mai 2022, ont été projetés en lettre rouge sur un écran durant le concert. Les images relayées sur les réseaux sociaux ont provoqué l’indignation.

Roger Waters, once of Pink Floyd, is a rampant bigot and Jew-hater. He dressed as an SS officer, firing a mock automatic weapon, put a Star of David on a pig, and engaged in Holocaust revisionism by co-opting the name of Anne Frank.

And he did it at a concert in BERLIN. pic.twitter.com/4KIJrxiJZw

Le ministère israélien des Affaires étrangères a ainsi reproché mercredi à Roger Waters d'avoir «souillé la mémoire d'Anne Frank et des six millions de Juifs assassinés pendant l'Holocauste».

De son côté, l'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, a dénoncé sur Twitter le comportement de Roger Waters. «Waters veut comparer Israël aux nazis». Il est «l'un des plus grands détracteurs des Juifs de notre époque».

Certains fans du chanteur ont voulu rappeler, pour justifier sa scénographie, que cette mise en scène était identique à celle de l'album et du film «The Wall», projet antifasciste de Pink Floyd, sortis entre 1979 et 1982. 

«Je ne suis pas un fan des prises de position politiques de Roger Water, mais cette dernière controverse me semble stupide. Il se moque de la tyrannie en jouant le méchant dans The Wall. The Wall de Pink Floyd n'est pas exactement de la propagande "pro-fasciste" et dépeindre la tyrannie n'équivaut pas à promouvoir la tyrannie.» Reste que la comparaison assumée par le musicien entre Israël et le régime nazi, de plus en plus décomplexée au fil des concerts et des déclarations, au coeur de la capitale allemande et devant une foule massive, justifie pour l'Allemagne l'ouverture de cette enquête.

Des prises de position régulièrement polémiques 

Ce n’est en effet pas la première fois que Roger Waters fait polémique pour ses prises de position, notamment propalestiniennes, défendant des actions de boycott des produits israéliens au nom de la défense de la cause palestinienne.

Au début de l'année, il avait par ailleurs créé la polémique en évoquant la guerre en Ukraine. Invité par la Russie à s'exprimer le 8 février dernier devant le Conseil de sécurité de l'ONU, il avait ainsi lancé : «Il n'est pas vrai que l'invasion russe de l'Ukraine ait été non provoquée». 

Une manifestation de protestation contre un nouveau concert de Roger Waters en Allemagne, dimanche à Francfort, est également prévue à l'appel de la communauté juive locale et du parti des Verts notamment.

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