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Importation d'EPO : prison avec sursis pour le mari de Jeannie Longo

Jeannie Longo et son mari et ancien entraîneur Patrice Ciprelli, le 27 octobre 2011 aux Six jours cyclistes de Grenoble [JEAN-PIERRE CLATOT / AFP/Archives] Jeannie Longo et son mari et ancien entraîneur Patrice Ciprelli, le 27 octobre 2011 aux Six jours cyclistes de Grenoble [JEAN-PIERRE CLATOT / AFP/Archives]

Patrice Ciprelli, mari et entraîneur de la légende française du cyclisme féminin Jeannie Longo, a été condamné jeudi à un an de prison avec sursis pour avoir importé de l'EPO, un produit dopant, dans une affaire destinée selon lui «à atteindre son épouse».

Le tribunal correctionnel de Grenoble a suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé une «peine d'avertissement», afin que le prévenu n'ait pas «le bénéfice d'avoir fait trainer» un dossier dont le procès s'est tenu, en janvier, cinq ans et demi après le début de l'enquête. M. Ciprelli, 62 ans, a été reconnu «coupable» des chefs de «contrebande» et «importation de marchandise prohibée» pour avoir acheté à l'étranger 33 boîtes ou flacons d'érythropoïétine (EPO), pour un montant de 3.110 dollars (2.920 euros), entre le 14 septembre 2008 et le 14 septembre 2011.

Cette hormone est utilisée pour accroître le volume d'oxygène dans le sang par la stimulation des globules rouges, augmentant l'endurance des sportifs. Ces commandes, passées sur internet, étaient payées avec la carte bancaire de M. Ciprelli ou celle de sa femme et livrées chez sa mère ou chez un ami, auquel il avait dit que c'était du Viagra. En plus de la peine d'emprisonnement, une amende douanière - car il s'agit d'une infraction au Code des Douanes - de 5.800 euros a été prononcée ainsi que la confiscation des scellés. De plus, M. Ciprelli devra verser 5.000 euros à la Fédération française de cyclisme (FFC), partie civile, au titre du préjudice moral et 2.000 euros pour les frais de justice.

Le prévenu était absent jeudi au rendu du délibéré, tout comme son avocat Me Éric Dupond-Moretti. Ce dernier a déclaré à l'AFP par téléphone qu'il "réservait sa réponse" sur un éventuel appel "quand il aura pris connaissance du jugement".

«Contrebandier»

En janvier, le pénaliste avait fait une plaidoirie-éclair, assurant que tous s'étaient «plantés» et qu'il allait «obtenir une relaxe en droit», estimant avoir affaire à «une infraction sans fondement juridique». Du côté de la FFC, les avocats n'ont pas caché leur satisfaction. «Arriver en triomphateur en disant que la procédure était totalement non respectueuse (du droit,NDLR), c'était présomptueux. Le tribunal vient de répondre à Me Dupond-Moretti de façon cinglante», a estimé Me Jean-Yves Balestas.

«M. Ciprelli est donc considéré comme un contrebandier», a résumé Me Paul Mauriac, «mais ce n'est pas forcément ce qui intéresse la Fédération», qui n'a pas été suivie dans sa volonté de le faire condamner aussi pour infraction au Code du Sport. Pour la Fédération, «ce qui est important, c'est qu'il ne soit pas admissible que l'on puisse faire son marché, acheter de l'EPO aux États-Unis ou en Turquie pour ses besoins personnels, mais gageons aussi pour fournir d'autres personnes, alors que l'on est un ancien agent des douanes, soi-même un sportif pratiquant, que l'on encadre des skieurs et que l'on entraîne une icône du sport féminin français», a-t-il ajouté au sujet de M. Ciprelli.

L'ombre de Jeannie Longo avait plané durant tout le procès sans que rien, dans le dossier, ne lui soit reproché. Les experts avaient simplement relevé que la quantité d'EPO commandée était trop importante pour la consommation d'une seule personne. Concernant un éventuel appel, Me Mauriac suppose «qu'il y aura un match retour». «Mais, vous savez, les matches retour ne sont pas toujours gagnés d'avance», a-t-il souri, en référence à la défaite historique (1-6) du PSG face à Barcelone, mercredi soir en coupe d'Europe de football.

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