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Stromae enchante Kigali

Le chanteur belge d'origine rwandaise Stromae en concert à Kigali, le 17 octobre 2015 [TONY KARUMBA / AFP] Le chanteur belge d'origine rwandaise Stromae en concert à Kigali, le 17 octobre 2015 [TONY KARUMBA / AFP]

Le chanteur belge d'origine rwandaise Stromae a enflammé Kigali samedi lors d'un concert très attendu, au cours duquel il a multiplié les références à ses origines, pour le plus grand plaisir du public rwandais.

"On est très content d'avoir Stromae ici surtout qu'on était déçus la dernière fois car il n'était pas venu", explique Roger Mambo, 21 ans qui pour l'occasion a revêtu une fine cravate sous une veste de sport.

"Mais on n'est plus fâché!", sourit-il ravi sur un des côtés du stade de l'Université libre de Kigali (ULK) où se déroule le concert.

A la grande déception de ses fans, le chanteur avait dû annuler en juin les deux derniers concerts de sa première tournée en Afrique, prévus à Kinshasa et Kigali, pour raisons de santé. Il avait souffert des effets secondaires d'un traitement antipaludique.

Le public enflammé du chanteur belge d'origine rwandaise, Stromae, en concert à Kigali, le 17 octobre 2015 [TONY KARUMBA / AFP]
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Le public enflammé du chanteur belge d'origine rwandaise, Stromae, en concert à Kigali, le 17 octobre 2015
 

 

Au premier rang, un groupe d’adolescents brandit une banderole affirmant : "Stromae tu es +Formidable+ on t'aime", en allusion à l'une des chansons phares de l'artiste.

Certains parmi le public arboraient un nœud papillon coloré, la marque de fabrique du chanteur habitué aux tenues rétro-chic et extravagantes. Pendant plus de deux heures, Stromae a enchaîné ses plus grands tubes: "Carmen", "Formidable", "Tous les mêmes"... pour le plus grand bonheur de ses fans venus en nombre et qui, déchainés, chantaient à tue tête et dansaient en imitant la star.

"Je suis trop excité d’être ici, il sait très bien danser! Il a même fait quelques pas de danse traditionnelle" rwandaise, s'enthousiasme Rodie Nkusi, 18 ans. "Les gens sont trop fiers car il est à moitié Rwandais", poursuit-elle.

Le chanteur Stromae alias Paul Van Haver, est en effet né d’une mère flamande et d'un père rwandais, assassiné pendant le génocide de 1994. Le chanteur ne s'était rendu qu'une seule fois à l'âge de 5 ans dans le pays natal de son père.

"Une venue à Kigali ça se fête n’est-ce pas?", a lancé, espiègle, le chanteur à la foule, provoquant un tonnerre d'applaudissements. "Comme vous le savez je suis à moitié Belge... Et à moitié Rwandais", a-t-il également déclaré.

Le public enflammé du chanteur belge d'origine rwandaise, Stromae, en concert à Kigali, le 17 octobre 2015 [TONY KARUMBA / AFP]
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Le public enflammé du chanteur belge d'origine rwandaise, Stromae, en concert à Kigali, le 17 octobre 2015
 

 

"On est content ici au Rwanda, c'est l’enfant de notre pays! Stromae est l'enfant du Rwanda!", hurle extatique Pacifique, 29 ans, après que le chanteur a lancé à la foule 'Amakuru?' qui signifie "comment allez-vous?" en kinyarwanda, la langue locale.

Interrogé un peu plus tôt dans la journée lors d’une conférence de presse sur son état d’esprit alors qu'il s'apprêtait à entonner "Papaoutai" à Kigali, le chanteur avait reconnu redouter "verser une petite larme".

Ce samedi soir à Kigali face à la foule, pas de larmes mais l’émotion était palpable. Le chanteur a un peu modifié les paroles de sa célèbre chanson qui traite d’un père absent. "Dis-moi où t’étais?", a chanté Stromae. "A Kigali... au Rwanda...", a-t-il scandé, avant de lancer "Il est là!".

"Je ne l'avais jamais fait mais je crois que c'est l'heure, l'endroit. Pour la première fois j'aimerais faire une grosse dédicace à mon papa", a déclaré le chanteur. "Merci papa", a-t-il répété à plusieurs reprises.

Le chanteur Stromae a également cité tous les prénoms des membres de sa famille rwandaise proche.

Le chanteur belge Paul Van Haver alias Stromae le 17 octobre 2015 à Kigali [TONY KARUMBA / AFP]
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Le chanteur belge Paul Van Haver alias Stromae le 17 octobre 2015 à Kigali
 

 

"On sait qu'il chante des choses qu'il ressent et souvent, sa vie a des choses en commun avec certains membres du public", a commenté M. Mambo. "On n'a pas toujours un père à côté de nous donc on comprend mieux quand on a la même situation", a-t-il expliqué.

Le Rwanda panse toujours les blessures du génocide qui, en à peine 100 jours entre avril et juillet 1994, a fait environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.

"On connaît l'histoire qu'il y a derrière donc il y a toujours beaucoup d'émotion quand on écoute cette chanson", renchéri Lydie Ndoba, une jeune maman. Et Mme Ndoba en est convaincue le chanteur a été très touché par ce concert à Kigali.

"Je pense qu'on ne peut pas venir pour la première fois dans son pays d’origine et ne pas être ému", a-t-elle assuré.

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