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Femmes opprimées ou Trône de Fer, les Emmy Awards sacrent leurs vedettes

Sterling K. Brown, Kristen Bell, Tituss Burgess, Kate McKinnon, Kenan Thompson, RuPaul et John Legend pendant la cérémonie des Emmy Awards à Los Angeles le 17 septembre 2018 [Robyn Beck / AFP] Sterling K. Brown, Kristen Bell, Tituss Burgess, Kate McKinnon, Kenan Thompson, RuPaul et John Legend pendant la cérémonie des Emmy Awards à Los Angeles le 17 septembre 2018 [Robyn Beck / AFP]

Après avoir célébré les minorités l'an dernier, le millésime 2018 des Emmy Awards, premier à avoir mûri sous le signe du mouvement #MeToo, s'est ouvert lundi sur une tonalité très politique et féministe, avec une première série de récompenses décernées à "Mme Maisel, femme fabuleuse".

La série dépeint une femme au foyer juive qui se crée une nouvelle vie et fait scandale dans les années 1950, après avoir été trompée et quittée par son mari.

"Ca parle d'une femme qui trouve une nouvelle voix. C'est quelque chose qui se produit partout dans le pays en ce moment. Et ce qu'on peut faire de mieux avec nos voix, c'est de voter", a déclaré Rachel Brosnahan, après avoir reçu l'Emmy de la meilleure actrice dans une série de comédie pour son rôle de Mme Maisel.

Un appel au vote lancé alors que les élections de mi-mandat, déterminantes pour un président Donald Trump très polémique, doivent se tenir début novembre.

Rachel Brosnahan aux Emmy Awards à Los Angeles le 17 septembre 2018 [VALERIE MACON / AFP]
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Rachel Brosnahan aux Emmy Awards à Los Angeles le 17 septembre 2018

"Mme Maisel, femme fabuleuse", a déjà reçu au total quatre prix lundi, avant-goût d'une soirée qui pourrait faire la part belle aux femmes et à "La Servante Ecarlate", au détriment des héros de "Game of Thrones", de retour dans la compétition.

"The Handmaid's Tale: La Servante Ecarlate" explore une Amérique en proie à un régime théocratique et rétrograde dans lequel les femmes fertiles sont réduites à l'état d'esclaves vouées à la reproduction.

La série produite par la chaîne Hulu avait reçu cinq récompenses lors de la précédente édition, dont l'Emmy de la meilleure série dramatique et celui de la meilleure actrice dramatique pour Elisabeth Moss.

Cette adaptation d'un roman de la Canadienne Margaret Atwood cristallise les craintes de nombre d'Américains, notamment à Hollywood, inquiets de la nomination par Donald Trump d'un juge catholique conservateur à la Cour suprême, relève Sasha Stone, fondatrice d'un site spécialisé dans les récompenses audiovisuelles.

Pour elle, la série (20 nominations) "va gagner, non pas parce qu'on est en plein dans #MeToo, mais simplement parce qu'elle est l'une des meilleures actuellement".

- Surprise? -

Absente l'an dernier en raison d'un calendrier de diffusion défavorable, la célébrissime série "Game of Thrones" de HBO est l'émission qui compte le plus de nominations (22).

En 2016, la saga du Trône de Fer avait récolté douze Emmy Awards, devenant la série la plus titrée depuis la création de ces récompenses en 1949.

"The Americans", saga FX sur des taupes soviétiques du KGB durant la Guerre froide, dont la sixième et dernière saison s'est terminée au printemps, peut aussi créer la surprise, de même que le western futuriste "Westworld" et ses androïdes trop humains (HBO encore) ou les succès du site de streaming Netflix ("The Crown" sur la reine Elizabeth II d'Angleterre, la série fantastique et rétro "Stranger Things").

"House of Cards", dont la production a été mise à mal par les accusations d'agression sexuelle contre Kevin Spacey, est en revanche hors course.

Côté comédie, les quelque 22.000 professionnels de l'Académie appelés à voter avaient l'embarras du choix. En l'absence de la satire politique "Veep", régulièrement primée mais dont la diffusion a été chamboulée en raison du cancer dont souffre l'actrice principale Julia Louis-Dreyfus, ou de "Roseanne", arrêtée en juin après un tweet raciste de sa star pro-Trump Roseanne Barr, "Atlanta" semble avoir ses chances.

Cette série, qui porte un regard décalé sur la scène rap de la capitale de Géorgie, avait déjà été récompensée l'an dernier, notamment à travers son acteur principal et scénariste Donald Glover, alias Childish Gambino.

Artistiquement autant que statistiquement, le casting de "Game of Thrones" a ses chances avec la famille Lannister à l'avant-garde: Lena Headey (Cersei), Nikolaj Coster-Waldau (Jaime) et Peter Dinklage (Tyrion) ont été nominés, tout comme leur ennemie jurée Diana Rigg (Olenna Tyrell).

L'équipe de "The Assassination of Gianni Versace" pourrait aussi compléter sa collection de récompenses dans la catégorie "mini-séries", bien que Penelope Cruz se soit fait ravir le trophée par Merritt Wever ("Godless").

Henry Winkler aux Emmy Awards à Los Angeles le 17 septembre 2018 [Robyn BECK                          / AFP]
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Henry Winkler aux Emmy Awards à Los Angeles le 17 septembre 2018

Le vétéran Henry Winkler, légendaire "Fonzie" de la série "Happy Days" dans les années 1970, a enfin connu la consécration aux Emmy Awards avec une récompense pour son rôle dans "Barry" (HBO) dont la vedette est un tueur à gages solitaire pris dans le petit monde du théâtre amateur à l'occasion d'un contrat.

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