En direct
A suivre

Antisémitisme : la France debout contre la haine

Une marche est prévue, mardi 19 février, pour répondre à l’inquiétante multiplication des actes commis à l’encontre de la communauté juive. [Photo d'illustration prise à Paris, en mars 2018].

Indignés par les violences répétées à l’encontre de la communauté juive, les Français manifestent ce mardi 19 février.

Une marche pour dire non. A l’appel de quatorze partis politiques, parmi lesquels LREM, LR et le PS, ainsi que d’associations antiracistes et de syndicats, un grand rassemblement citoyen est prévu ce mardi soir place de la République, à Paris, pour protester contre l’antisémitisme.

D’autres mobilisations sont également prévues en région, à Nantes, Lyon ou encore Strasbourg. Une réponse à l’inquiétante multiplication des actes commis à l’encontre de la communauté juive ces dernières semaines. Ils ont d’ailleurs bondi de 74 % en 2018, selon le ministère de l’Intérieur.

Un message d’unité affichée

L’événement promet d’être un grand moment d’unité, visant à porter un message de solidarité. En plus des nombreux anonymes attendus, pas moins de vingt-trois membres du gouvernement, parmi lesquels Edouard Philippe, Jean-Michel Blanquer, François de Rugy ou encore Agnès Buzyn, seront présents, pour afficher leur soutien après un enchaînement d’actes abjects (portraits de Simone Veil recouverts de croix gammées, arbres plantés en mémoire d’Ilan Halimi sciés, tag «Juden» sur la vitrine d’un restaurant...).

De son côté, le président Emmanuel Macron ne fera pas le déplacement, car il a déjà prévu de s’exprimer à ce sujet, demain soir, lors du traditionnel dîner annuel du Crif. Preuve que cette manifestation passe outre les clivages politiques, d’autres personnalités sont attendues, comme François Hollande, le patron des Républicains Laurent Wauquiez, ou encore le leader du Modem François Bayrou.

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait en effet annoncé dimanche que «la meilleure réponse» à la situation actuelle était la participation du plus grand nombre, «pour célébrer la République et la lutte contre l’antisémitisme». Malgré cette volonté d’ouverture, ni le RN ni LFI n’ont été conviés.

Le premier a fait savoir qu’il rendrait un hommage à part, et le leader du second, Jean-Luc Mélenchon, se rendra quant à lui à un rassemblement, dont on ne connaît pas encore le lieu. Une façon d’éviter de reproduire le scénario de la marche pour Mireille Knoll, en mars 2018, à Paris, gâchée par des tensions liées à la présence des chefs de file de LFI et du RN dans le cortège.

Un arsenal à renforcer ?

Au-delà du rassemblement, se pose la question des réponses à apporter pour lutter contre le fléau. Selon Jean-Michel Blanquer, cela passe par «l’éducation». «Elle peut permettre de déconstruire les stéréotypes persistants sur les juifs (ils ont de l’argent, du pouvoir, etc.)», abonde l’historienne et sociologue Carole Reynaud-Paligot.

Mais, pour certains députés, c’est loin d’être suffisant. Un autre problème a en effet été soulevé samedi à Paris, lorsque le philosophe et académicien Alain Finkielkraut a été traité de «grosse merde sioniste» par plusieurs manifestants, en marge d’un défilé des gilets jaunes.

Face à ces insultes, plusieurs députés veulent maintenant que l’antisionisme – l’hostilité à l’égard d’Israël – soit reconnu comme un délit, au même titre que l’antisémitisme.

Une idée défendue par le philosophe Raphaël Enthoven sur Franceinfo hier, pour qui «certains s’abritent derrière le paravent de l’antisionisme pour déverser des paroles antisémites». Mais cela ne fait pas l’unanimité, même au sein du gouvernement, ce qui promet un débat acharné à l’Assemblée. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités