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La Russie lance Fiodor, son premier robot humanoïde, vers l'ISS

Essais du robot humanoïde russe Skybot F-850, alias Fiodor, avant son départ pour l'ISS [- / Roscosmos space agency/AFP] A bord de l'ISS, le robot effectuera différentes tâches sous la supervision du cosmonaute russe Alexandre Skvortsov. [- / Roscosmos space agency/AFP]

Il s'appelle Fiodor et a son compte Instagram : la Russie lance jeudi une fusée transportant vers la Station spatiale internationale (ISS) son premier robot humanoïde pour un séjour test en vue d'utiliser de telles machines pour explorer l'espace lointain.

Fiodor, qui porte le numéro d'identification Skybot F850, doit décoller à bord d'une fusée Soyouz à 06H38 heure de Moscou (03H38 GMT) jeudi depuis le cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan. Il doit arriver à l'ISS samedi et y rester dix jours, jusqu'au 7 septembre.

Le robot corps anthropomorphe argenté mesure 1,80 mètre de haut et pèse 160 kilos. Fiodor est un prénom russe mais sa transcription anglaise, Fedor, correspond également à l'acronyme de «Final Experimental Demonstration Object Research».

Des tâches secrètes

Fiodor dispose de comptes sur les réseaux sociaux Instagram et Twitter, qui détaillent sa vie quotidienne, par exemple lorsqu'il apprend à ouvrir une bouteille d'eau.

Une fois arrivé à bord de l'ISS, le robot effectuera différentes tâches sous la supervision du cosmonaute russe Alexandre Skvortsov, qui a rejoint l'équipe de la Station spatiale internationale le mois dernier, selon l'agence de presse RIA Novosti.

Il va tester ses capacités dans les conditions d'une gravité très basse. Parmi ses principaux savoir-faire figure notamment celui d'imiter les mouvements humains, ce qui veut dire qu'il pourrait aider les astronautes ou à réaliser leurs tâches.

«Il devra réaliser cinq ou six tâches» qui «relèvent du secret», a précisé mercredi Evguéni Doudorov, le responsable de la société qui a conçu Fiodor, cité par la même source.

Ses opérations l'amèneront à manier un tournevis ou encore des clés, a néanmoins précisé Alexandre Blochenko, directeur des programmes prometteurs chez l'Agence spatiale russe (Roskosmos), dans un entretien au journal Rossiïskaïa Gazeta.

Le robot cosmonaute russe Skybot F-850, alias Fiodor, le 26 juillet 2019 [- / Roscosmos space agency/AFP/Archives]

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Le robot cosmonaute russe Skybot F-850, alias Fiodor, le 26 juillet 2019

 

Fiodor n'est pas le premier robot à s'envoler vers le cosmos.

En 2011, la NASA a envoyé dans l'espace un robot humanoïde baptisé Robonaut 2, développé en coopération avec General Motors, avec le même objectif de le faire travailler dans un environnement à haut risque. Il est revenu sur Terre en 2018 en raison de problèmes techniques.

En 2013, le Japon a expédié dans l'espace un petit robot appelé Kirobo, en même temps que le premier commandant japonais de l'ISS, Koichi Wakata. Développé avec Toyota, Kirobo était capable de parler, mais uniquement en japonais.

Bien au delà de cette seule mission, les autorités russes, qui considèrent la conquête spatiale comme une question stratégique, ne cachent pas leurs ambitions pour Fiodor et ses futurs petits frères.

De telles machines pourraient ainsi effectuer des opérations dangereuses comme des sorties dans l'espace, a expliqué Alexandre Blochenko, directeur des programmes prometteurs chez l'Agence spatiale russe (Roskosmos), à l'agence de presse publique RIA Novosti.

Le très patriotique directeur de Roskosmos, Dmitri Rogozine, a montré en août des photos de Fiodor au président russe Vladimir Poutine, en présentant le robot comme «assistant à l'équipage» de l'ISS. «Dans l'avenir, nous comptons sur cette machine pour conquérir l'espace lointain», a-t-il déclaré lors de cette rencontre.

La conquête de l'espace constitue une source d'immense fierté depuis la période soviétique, mais a subi d'importantes difficultés après la chute de l'Union soviétique.

Malgré les promesses très ambitieuses du Kremlin dans le domaine spatial récemment, le secteur a enchaîné ces dernières années d'humiliants accidents et scandales de corruption. La Russie reste malgré tout la seule capable d'envoyer des humains vers l'ISS.

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