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Réforme des retraites : ce que devrait annoncer Edouard Philippe

L’heure des annonces a sonné. Après deux ans de concertations et d’ultimes arbitrages décidés ces dernières heures, le Premier ministre doit dévoiler, ce mercredi 11 décembre à midi, l’intégralité du projet de réforme des retraites.

Au lendemain d’une nouvelle journée d’action dans tout le pays, et alors qu’un mouvement social d’ampleur paralyse les transports, la prise de parole d’Edouard Philippe sera particulièrement écoutée.

Sous la pression de la rue, des aménagements au futur régime universel par points ne sont pas ainsi à exclure.

Des concessions envisagées

Pour éviter que le système actuel des retraites ne devienne largement déficitaire en 2025, de 8 à 17 milliards d’euros selon les prévisions, le projet initial du gouvernement consistait à fusionner, à cette date, les 42 régimes existants (général et spéciaux) en un seul régime universel par points.

Ce nouveau système faisant qu’un euro cotisé donne les mêmes droits à  tous (chaque actif accumulant des points pendant sa carrière avant de toucher sa pension), des inquiétudes se sont répandues au sein de certaines professions. 

Pour calmer la grogne, plusieurs pistes sont avancées. Alors que la réforme est censée s’appliquer pour les Français à partir de la génération née en 1963, qui aura 62 ans en 2025, le quotidien Les Echos évoquait hier une mise en place plutôt pour celle née en 1973, voire en 1975.

Dans ce contexte, l’objectif initial d’un retour à l’équilibre financier du système, dès 2025, semble s’éloigner. Concernant les régimes spéciaux, comme celui des cheminots qui sont très remontés, Edouard Philippe s’est déjà dit ouvert à des «transitions progressives».

Concrètement, la mise en place de la «clause du grand-père», soit le fait que la nouvelle loi ne s’appliquerait qu’aux nouveaux embauchés, pourrait donc être officialisée, selon une source parlementaire LREM.

Pour autant, si des aménagements sur mesure semblent se dessiner, le Premier ministre a hier prévenu «qu’il n’y aura pas d’annonces magiques» qui puissent faire «cesser les manifestations», ont rapporté des députés de la majorité.

Une déclaration déterminée, alors que les opposants, CGT en tête, plaident, eux, pour un retrait pur et simple du projet.

Les syndicats en embuscade

Malgré les annonces, le ton ne devrait donc pas changer côté syndicats. «Le mécontentement reste toujours aussi haut», a d’ailleurs reconnu, ce mardi, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

«Aujourd’hui, on est dans l’installation d’un mouvement», a renchéri Yves Veyrier, le numéro un de FO. Et dans ce contexte, la grogne contre les retraites pourrait s’appuyer sur d’autres revendications.

Avant les annonces du Premier ministre, plusieurs syndicats de policiers ou d’enseignants, deux professions touchées par des vagues de suicides dernièrement, ont ainsi appelé à se mobiliser.

Si les retraites restent le mot d’ordre, des griefs se font aussi entendre sur leurs salaires et conditions de travail éprouvantes qu’ont hier dénoncé les internes en médecine. Une fois le projet des retraites présenté, les syndicats envisagent déjà de se mobiliser au moment des négociations de branches.

En attendant, l'intersyndicale a annoncé deux nouveaux jours de grève. La CGT, FO, Solidaires, la FSU et des organisations de jeunesse appellent à organiser «des actions de grève et de manifestation localement, le 12 décembre, puis le week-end, et de faire du 17 décembre une nouvelle journée de grève et de mobilisation interprofessionnelle massive». La CFE-CGC, présente à l'intersyndicale, n'a pas signé le communiqué final. Elle attend le discours du Premier ministre.

Edouard Philippe, qui s’exprimera ce mercredi soir à 20h sur TF1, entend faire preuve de pédagogie. Reste à savoir si celle-ci trouvera un quelconque écho favorable dans les cortèges jeudi. 

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