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Réforme des retraites : la grève partie pour durer ?

A la pointe de la mobilisation, les salariés de la RATP et de la SNCF entendent faire reculer l’exécutif à tout prix, laissant présager une nouvelle pagaille dans les transports. A la pointe de la mobilisation, les salariés de la RATP et de la SNCF entendent faire reculer l’exécutif à tout prix, laissant présager une nouvelle pagaille dans les transports. [Philippe LOPEZ / AFP].

Plus remontés que jamais. Les opposants au projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement entendent maintenir coûte que coûte la pression pour obtenir gain de cause.

Le blocage des transports et ses conséquences (quais de gares bondés, routes encombrées, commerces désertés...) va donc se poursuivre, avec la menace, pour les usagers, que cela déborde sur la période des vacances de fin d’année.

Comme a prévenu hier la CGT-Cheminots, organisation majoritaire du secteur, il n’y aura «pas de trêve» à la grève pour Noël, «sauf si le gouvernement revient à la raison». 

Une situation bloquée

Preuve de la détermination des grévistes reste, plus d’un cheminot sur six (17,3 %) était en grève, hier, contre 15,5 % la veille, selon les chiffres publiés par la direction de la SNCF.

Même constat du côté de la RATP où, avec seulement deux lignes de métro en circulation (1 et 14), et la majorité des autres lignes fermées, les jours ont tendance à se suivre et se ressembler.

A la pointe de la mobilisation depuis le 5 décembre dernier, les salariés des deux entreprises entendent en effet toujours faire reculer le Premier ministre, après que ce dernier a confirmé la fin progressive de leurs régimes spéciaux.

Dès mercredi, plusieurs assemblées générales, se sont d’ailleurs constituées sur le terrain, dans le but de poursuivre le mouvement jusqu’à la fin de la semaine, voire au­-delà, et cela en dépit des pertes de salaires (600 euros environ à ce jour par gréviste).

«Nous sommes déterminés à manger de la bûche de Noël sur les piquets de grève», résume ainsi Laurent Djebali, secrétaire général de l’UNSA­RATP.

Autre signe qui laisse présager un conflit long, à cette paralysie des transports se sont ajoutées plusieurs actions de blocages, hier, en régions, alors que, de de leur côté, les enseignants de la FSU ont appelé à la reconduction de la grève.

Des actions multiples qui doivent se prolonger au moins jusqu’à ce week-end, coïncidant, samedi, avec l’acte 57 des gilets jaunes, et avant une troisième mobilisation nationale, mardi, à Paris.

Une paralysie générale des transports et services publics, rendant impossible, en somme, le quotidien des salariés, commerçants et familles, à mesure que Noël et ses vacances se profilent.

Une sortie à trouver d’urgence

Dans cette séquence sociale, l’officialisation de l’entrée en vigueur, en 2027, d’un «âge d’équilibre» d’une retraite à taux plein à 64 ans a dès lors placé l’exécutif dans une situation complexe.

Cette décision a en effet fâché tout rouge Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, pourtant partisan de longue date d’un système universel par points. Dès ce jeudi matin, plusieurs ténors LREM, sont montés au front pour tenter de rassurer le premier syndicat de France.

L’État «est ouvert à la négociation» sur l’âge pivot à 64 ans a affirmé, dans la matinée, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie.

Alors qu’Edouard Philippe devait appeler, ce jeudi après-midi, les partenaires sociaux afin de «voir avec eux comment reprendre le dialogue», Emmanuel Macron, depuis Bruxelles, a lui, assuré que la concertation «continuait».

Des avancées, comme celles trouvées avec les policiers, qui, ce jeudi, ont suspendu le mouvement dans la profession ne sont pas donc pas exclues. Elles sont plus que souhaitables pour un retour rapide à la normale pour l’ensemble des Français. 

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