En images : Le street art à l'heure du coronavirus

Âgé de seize ans, l'artiste grec S.F. a résolu le problème du respect du confinement. Il a donc peint sur le toit de son propre immeuble à Athènes, une fresque murale sur la crise sanitaire du Covid-19, le 23 mars 2020, jour de l'entrée en vigueur du confinement général en Grèce. Sur cette peinture murale artistique au style hyper-réaliste, on y voit un jeune homme au regard grave portant un masque de protection. Sur la gauche de l'image (non visible), il a réalisé sur le sol, un graffiti de grande dimension représentant le coronavirus encadré des drapeaux chinois, français, grec et italien et accompagné du message suivant écrit en grec et en anglais "Restez à la maison". [©Aris MESSINIS/AFP]
Une femme passe devant une fresque murale invitant la population à lutter contre le coronavirus, dans la ville indonésienne de Surabaya, dans l'est de l'île de Java, le 26 mars 2020. Longue de huit mètres, cette fresque est l'œuvre d'un collectif de jeunes graffeurs appelé SMS (Surabaya Mural Union). Elle a été réalisée de nuit et a nécessité l'intervention d'une dizaine d'artistes pendant trois heures. La fresque s'intitule "Les adversaires du Corona". A gauche de l'image, on peut voir le ministre indonésien de la Santé ainsi qu'une femme portants des masques de protection sur un fond de couleur verte qui comporte des dessins de virus. À droite, on devine un personnage ; il s'agit d'un médecin revêtu d'une combinaison de protection complète, qui utilise des jumelles pour observer la situation du pays en pleine pandémie. L'art urbain permet de sensibiliser les habitants au port du masque lors de leurs activités en dehors de la maison afin d'enrayer la propagation du coronavirus. [©Juni KRISWANTO/AFP]
Cette photo du 16 mars 2020, montre une fresque monumentale reproduisant un dessin de l'artiste d'origine vénitienne Franco Rivolli sur la façade de l'hôpital Jean XXIII de Bergame, en Lombardie. Il s'agit d'une allégorie représentant une femme médecin avec un masque qui berce l'Italie, fiévreuse et enveloppée dans le drapeau italien. Ayant des ailes sur les épaules, le soignant est comme un ange gardien au chevet des malades atteints du Covid-19. À l'origine, le dessin fut posté par son auteur sur les réseaux sociaux où il y est vite devenu très populaire. L'hôpital de Bergame - ville fortement touchée par le coronavirus, a obtenu la permission de l'artiste d'utiliser et de transformer son œuvre en une fresque gigantesque pour y être installée à l'entrée de l'hôpital afin de remercier tous les agents de santé qui y travaillent. Au 1er avril 2020, l'Italie est le pays qui paye le plus lourd tribut à cette crise sanitaire mondiale avec 13.155 décès en un peu plus d'un mois. [©Piero CRUCIATTI/AFP]
Un homme tenant son téléphone portable passe devant un graffiti de l'artiste urbain italien Salvatore Benintende alias TVBOY, dans une rue de Barcelone en Espagne, le 18 février 2020. L'artiste TVBOY réalise une parodie de la Joconde, le célèbre chef-d'œuvre de Léonard de Vinci. La Joconde y apparaît masquée, ce qui est un comble pour cette icône au sourire si connu, pour se défendre contre le coronavirus et elle semble prête à prendre un selfie dans le miroir grâce à un téléphone portable qu'elle tient à la main. Intitulée "Mobile World Virus", l'œuvre fait référence à l'annulation une semaine auparavant du World Mobile Congress de Barcelone liée la crise provoquée par le coronavirus dans le monde. "Avec ce travail, je veux réfléchir à la façon dont la technologie est un vaccin ou un virus qui fait de nous des esclaves", a déclaré l'artiste au quotidien italien Il Sole 24 Ore. [©Pau BARRENA/AFP]
L'artiste syrien Aziz Al-Asmar et des enfants font le signe de la victoire en posant de chaque côté d'un graffiti fraîchement dessiné représentant une caricature du coronavirus sur le mur d'un immeuble à Binnish dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, le 23 mars 2020. Aziz Al-Asmar est une figure populaire dans la région. Depuis 2015, date de son retour dans sa ville natale de Binnish, après un exil d'une vingtaine d'années au Liban, il n'a cessé d'habiller les murs de la ville détruite par la guerre avec des fresques colorées afin de dénoncer les attaques du régime syrien contre les civils. Cette fois, il s'agit pour lui d'alerter la population du danger que représente le coronavirus. Ce graffiti est accompagné de deux messages, l'un écrit en arabe "Le corona que vous détestez vous rend malade" et l'autre en anglais "Prenez-le au sérieux". [©Muhammad HAJ KADOUR/AFP]
Un homme marche avec une valise devant un graffiti peint sur la palissade d'un restaurant de fast-food fermé à Nantes, le 17 mars 2020. Détournant le nom d'un soda mondialement connu, cette œuvre a été peinte par le graffeur nantais STO, quelques heures seulement avant l'entrée en vigueur du confinement général en France. Malheureusement, ce graffiti n'est pas resté visible très longtemps puisque dès le lendemain, il avait déjà été recouvert d'une couche de peinture blanche. [©Sébastien SALOM-GOMIS/AFP]
Le 18 mars 2020, l'artiste urbain brésilien Aira Ocrespo termine dans son atelier de Rio de Janeiro, un portrait moqueur du président brésilien Jair Bolsonaro affublé d'un nez rouge de clown. Sur ce tableau, en haut, on peut lire "Le masque de Bolsonaro contre le coronavirus". Cette œuvre d'art fait écho à la conférence de presse donnée le jour même par le président brésilien à propos de la pandémie de Covid-19. Lors cette intervention, Jair Bolsonaro portant un masque de protection, n'a fait aucune annonce nouvelle. Ayant déjà dénoncé l"hystérie" autour du Covid-19, il a néanmoins évoqué pour la première fois "une question grave" mais qui ne doit pas entraîner "la panique". De cette intervention, les commentateurs ont retiré un exercice totalement raté de communication politique et surtout retenu le "spectacle pathétique" d'un Jair Bolsonaro enlevant et remettant une douzaine de fois son masque, pour le laisser finalement pendre à une oreille. [©Carl DE SOUZA/AFP]
Pris le 21 mars 2020, ce cliché montre une œuvre de l'artiste Pony Wave représentant un couple s'embrassant tout en portant des masques de protection, dans le quartier de Venice Beach, situé dans l'ouest de la ville de Los Angeles, en Californie. Cette artiste de rue, tatoueuse de profession, est née et a grandi en Russie, elle s'est installée à Los Angeles en 2014. C'est sa dernière œuvre réalisée en plein air depuis que le confinement a été décidé par le gouverneur de Californie, dans la soirée du jeudi 19 mars 2020. Selon un décompte réalisé le 1er avril 2020 par l'AFP, plus de 3,6 milliards de personnes à travers le monde, soit 46,5% de la population, voit sa vie quotidienne bouleversée par un confinement plus ou moins strict. A cela s'ajoute tous les gestes barrières à adopter chaque jour comme par exemple le port du masque pour les gens malades afin de freiner le coronavirus. [©Mario TAMA/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP]
Photographié, le 21 mars 2020, ce graffiti de l'artiste dominicain Eme Freethinker a été peint à Berlin dans le parc Mauer, lieu incontournable de l'art urbain. L'artiste a représenté Gollum, le personnage de fiction crée par l'écrivain J.R.R. Tolkien qui apparaît dans ses romans "Le Hobbit" et "Le Seigneur des anneaux". Il est en train de contempler son butin avec une bulle dans laquelle il s'écrie en allemand "Mon précieux". Son butin est en fait un simple rouleau de papier toilette alors que dans les romans de Tolkien, il est question d'un véritable trésor à savoir un anneau doté de pouvoirs magiques. La crise du coronavirus est passée par là. Ce graffiti fait allusion à la rareté du papier toilette dans la plupart des magasins en Allemagne mais aussi aux quatre coins du monde, et critique ainsi le comportement irrationnel des gens ayant fait des réserves dans la peur d'une pénurie liée au confinement mis en place pour enrayer la pandémie de Covid-19. [©John MACDOUGALL/AFP]