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Cannes 2017 – «The Square» : un film grinçant sur le gouffre entre actes et paroles

Après plusieurs venues à Cannes dans les sections Un certain regard et la Quinzaine des réalisateurs, Ruben Östlund accède pour la première fois à la compétition. Après plusieurs venues à Cannes dans les sections Un certain regard et la Quinzaine des réalisateurs, Ruben Östlund accède pour la première fois à la compétition.[Copyright Droits réservés]

En lice pour la première fois pour la Palme d'or, le Suédois Ruben Östlund a déclenché les premiers éclats de rire des festivaliers avec «The Square», une comédie dramatique qui, au final, divise largement.

Il y a deux ans, le réalisateur suédois Ruben Östlund obtenait le Prix du Jury à «Un certain regard» (section dérivée de la sélection officielle du Festival de Cannes) pour «Snow Therapy». Cette comédie dramatique sortie sur les écrans français au début de l'année 2015 avait eu un certain succès auprès de la critique grâce à une belle idée de scénario qui mettait à mal la place du père dans notre société contemporaine.

«The Square» met en scène le personnage de Christian (Claes Bang), brillant conservateur de l'X-Royal Museum en Suède et père divorcé de deux fillettes. Un jour, dans la rue, un homme lui demande de l'aider à porter secours à une jeune femme qui dit se faire poursuivre. L'affaire se résout en quelques secondes. Mais en reprenant son chemin, Christian s'aperçoit qu'il s'est fait voler son portefeuille et son téléphone portable.

Les valeurs d'altruisme et d'entraide prônées par Christian sont mises à mal et il décide d'agir par la menace pour récupérer ce qui lui appartient. Dès lors, cette affaire va venir polluer son quotidien déjà bien rempli entre la nouvelle exposition du musée et sa délicate campagne de communication.

Des scènes souvent drôles

Passionné de sociologie, Ruben Östlund ausculte à nouveau avec précision et causticité les comportements humains. Un peu comme le faisait Maren Ade dans son film «Toni Erdmann» l'année dernière, Östlund plonge son protagoniste dans des situations absurdes et aime à le regarder s'en dépatouiller. En résulte des scènes souvent brillantes et drôles mais souvent trop étirées. Car là où Maren Ade s'en sortait toujours avec un éclat incroyable, Östlund finit malheureusement par ennuyer quelque peu.

Au moins, le réalisateur parvient-il à jeter un pavé dans la marre avec cette réflexion sur l'individualisme, la perte des valeurs collectives et l'adéquation entre les beaux discours humanistes et leur application au quotidien. En outre, «The Square», qui a été tourné pour la plupart de ses séquences entre les murs d'un musée d'art contemporain, interroge l'art et la liberté d'expression.

La bande-annonce de son film précédent, «Snow Therapy» (2014).



 

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