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Cannes 2017 - «Rodin» : un biopic trop académique

«Rodin», de Jacques Doillon, a été montré mercredi matin à la presse. Ce biopic sur le sculpteur, dont on fête le centenaire de la disparition en 2017, n'a pas convaincu les festivaliers malgré la prestation de Vincent Lindon.

Trente-trois ans après sa dernière apparition en compétition avec «La Pirate», Jacques Doillon revient donc en lice pour la Palme avec un film sur la vie du père de la sculpture moderne. Pour l'incarner à l'écran, le réalisateur a choisi l’immense acteur Vincent Lindon, prix d’interprétation masculine à Cannes il y a deux ans pour «La loi du marché». Izïa Higelin quant à elle, campe Camille Claudel.

Le film commence quand Rodin obtient enfin une première commande du gouvernement. Pour travailler à sa Porte de l'enfer, qu'il tire de «La Divine Comédie» de Dante, il peut compter sur ses assistants mais aussi sur Camille, son élève la plus douée avec laquelle il a commencé à avoir une liaison.

Mais au cours des mois qui suivent, les relations avec Camille vont se dégrader tandis que Rodin cultive une obsession pour la sculpture de Balzac, qu'il a entreprise en parallèle de la Porte de l'enfer. Il s'installe bientôt à Meudon avec sa compagne de toujours, Rose Beuret.

Rodin était un sujet passionnant à tous points de vue. Malheureusement, Doillon passe à côté et livre une mise en scène statique et peu inspirée à mille lieues de l'animalité de son personnage. Partant un peu dans tous les sens, le film donne l'impression de vouloir tout traiter à la fois : la création, la réception des oeuvres de l'artiste par ses contemporains, sa vie privée avec sa compagne Rose Beuret et bien sûr sa relation passionnelle avec Camille Claudel.

En regardant Izïa Higelin en Claudel, il est difficile de ne pas se remémorer Isabelle Adjani dans le film de 1988 de Bruno Nuytten et de trouver sa prestation relativement fade. Face à elle, Vincent Lindon s'en tire formidablement bien, en animal brut sûr de lui, de son talent et du travail à accomplir. Mais cela ne suffit pas à désengluer le spectateur de la torpeur dans laquelle l'atmosphère générale du film l'a plongé.

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