Lors d’une discussion, il arrive qu’un individu défende une position contraire à celle de son interlocuteur, sans pour autant y croire. On dit alors qu’il «se fait l’avocat du diable».
Cette expression a vu le jour dans le courant du XIXe siècle, et trouve ses origines dans la religion catholique. Elle fait en effet référence au rôle bien particulier – établi dès le XVIe siècle – que remplissaient certains religieux, lors d’une canonisation.
Durant cette procédure, un «advocatus diaboli» était désigné pour enquêter sur le comportement de la personne appelée à devenir sainte. Pour argumenter contre sa canonisation, cet «avocat du diable» fouillait alors dans son passé, à la recherche d’éventuels mauvais comportements, lesquels auraient pu démontrer l’influence du malin.
A contrario, l’«avocat de Dieu» était chargé de prouver que la personne en question avait bien mené une vie en accord avec les principes de l’Eglise, et qu’elle avait réalisé deux miracles. La fonction d’«avocat du diable» a été remplacée, en 1983, par celle de «promoteur de justice», sous l’impulsion de Jean-Paul II, mais l’expression, elle, a perduré.