Lorsqu’une personne parle volontairement de façon mystérieuse ou peu compréhensible, on dit parfois qu’elle tient «des propos sibyllins».
Une expression dont l’origine est très ancienne, puisqu’elle remonte à la Grèce antique. Elle fait référence aux sibylles, les prophétesses d’Apollon, le dieu des arts mais aussi de la divination. On considérait ainsi qu’il avait transmis son don de voyance à ces femmes, qui voyageaient de ville en ville.
Les Grecs se pressaient pour les consulter afin de connaître leur avenir, ou avant de prendre des décisions importantes. Mais les réponses des sibylles, parfois prononcées en vers ou sous forme d’énigme, selon leur humeur, se révélaient toujours très obscures.
C’était une façon – théâtrale – de montrer que le dieu parlait à travers elle et de se protéger d’éventuelles critiques en cas de prédiction erronée. Ceux qui recevaient leurs paroles ou lisaient les comptes rendus (compilés dans les «livres sibyllins» par les prêtres) devaient donc se livrer à des interprétations souvent hasardeuses.
Restés célèbres, les propos énigmatiques des sibylles ont peu à peu donné naissance à l’expression que nous connaissons aujourd’hui.