«Engrenages» revient enfin sur Canal + ce lundi 18 septembre et semble bien vouloir rester la meilleure série française.
Pourtant, arrivée près de trois ans après les derniers épisodes, cette saison aurait pu être celle de trop. Nous avons listé pour vous cinq raisons (parmi tant d’autres) de regarder ces douze épisodes aussi fins que palpitants.
Une enquête de l’autre côté du périph’
Ce n’est pas la première fois que la DPJ flirte avec la banlieue. Cette fois, l’action s’y déroule presque entièrement. Un tronc humain est découvert dans un tas d’encombrants dans le vingtième arrondissement. Très vite, l’enquête s’oriente vers une piste en Seine-Saint-Denis. Si la série n’aborde pas de plein fouet la question du terrorisme, elle en explore au moins son terreau : le grand banditisme et la défiance vis à vis des forces de l'ordre. La corruption des flics et des élus sont aussi au cœur de ces nouveaux épisodes.
© Caroline Dubois / Son et Lumière / Canal+
Un tournage de haute volée
Les scénaristes ont vu grand. Parmi les scènes d'action fortes, on a droit notamment à une course-poursuite tournée au beau milieu de la gare du Nord. Alors que la France était entrée en «état d’urgence», la SNCF a accepté de donner sept petites heures aux équipes de tournage pour filmer cette course poursuite entre deux jeunes pickpockets et les policiers. Filmée au plus près des protagonistes, les images restent très intimistes. Egalement une séquence assez bluffante dans un camp de «roms» tout comme une scène d’émeute au cœur d’une cité sauront faire vibrer les téléspectateurs. Pour cette dernière, aucune ville n’a accepté ce tournage. La scène a donc été tournée dans un ancien fort désaffecté.
© Caroline Dubois / Son et Lumière / Canal+
Les héros au tournant de leurs vies
Attention spoilers.
La saison 5 s'était terminée sur un «vil» cliffhanger. On avait laissé Laure Berthaud (Caroline Proust) enceinte et blessée. Son bébé survivra-t-il ? Dès le premier épisode, la réponse est donnée. Laure va devoir désormais faire avec son nouveau statut. Mais elle ne parvient pas à se sentir mère…
De son côté, Gilles Escoffier (Thierry Godard) est toujours en couple avec Cindy au début de la saison. Alors qu’il s’apprête à vivre avec la jeune femme, Laure Berthaud est de retour… Côté professionnel, Gilou est de plus en plus attiré par le côté sombre. Au cours d’une perquisition, il fait une grosse erreur qui va menacer le bon déroulement de l’enquête.
© Caroline Dubois / Son et Lumière / Canal+
Fromentin, dit Tintin (Fred Bianconi), lui, avait pris le commandement par intérim du groupe pendans l’absence de Laure. A son retour, il se sent un peu dépossédé. D’autant plus qu’il découvre que Laure et Gilou mènent une enquête parallèle dans son dos. Côté vie intime, rien ne s’arrange : sa femme demande le divorce…
Dans les couloirs du palais de justice, on retrouve le juge Roban (Philippe Duclos) atteint d’un mystérieux mal. Pour autant, il se refuse à arrêter d’exercer. Ce dernier va également avoir un dilemme : mener à bien une enquête ou protéger un collègue ? Joséphine Karlsson (Audrey Fleurot), elle, ne se remet pas de la mort de Pierre (Gregory Fitoussi). Victime d’une violente agression, elle va changer sa façon de voir son métier d’avocate.
© Caroline Dubois / Son et Lumière / Canal+
Le retour du commissaire Herville
C’est peut-être l’un des personnages les plus savoureux de la série. A la fin de la saison 5, Herville (Nicolas Briançon) démissionne de la DPJ pour être muté dans le 93, au sein d’un simple commissariat. Bingo ! L’enquête du groupe de Berthaud les mène au sein de son secteur. C’est avec plaisir que la 2e DPJ travaille à nouveau avec le truculent commissaire. Nicolas Briançon est toujours un peu plus drôle et donne de nombreux reliefs à son personnage. C’est d’ailleurs peut-être aussi grâce à lui que cette saison 6 reste un régal.
© Caroline Dubois / Son et Lumière / Canal+
La dernière saison d’Anne Landois
Showrunner historique d’Engrenages, Anne Landois a annoncé son départ. «La saison 7 est déjà en écriture, mais j’ai passé le relais à une équipe qui a travaillé déjà avec moi sur la saison 6.» Profitons donc de cette ultime saison dont la qualité d’écriture porte le sceau d’Anne Landois. Les raisons de ce départ ? «C’est surtout la position des femmes qui m’intéressait. J’estime avoir été au bout de cette thématique».
Cette série qui avait lancé «Canal + création» devrait d’ailleurs s’arrêter au bout de la saison 7. «On ne veut pas faire la saison de trop, estime Fabrice de la Patellière, le directeur de la fiction de Canal +, on fait déjà vivre des choses suffisamment graves aux personnages. On ne veut pas être dans la surenchère».