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Les 10 mangas à offrir pour Noël

Le manga Tokyo Kaido est l'une des séries phares de l'année. [© Minetaro Mochizuki / Kodansha]

Les Français restent accros au manga et la pléiade de titres sortie cette année n'aide pas forcément les indécis à faire leur choix. Voici notre sélection des meilleures nouveautés actuelles pour contenter, à coup sûr, les amateurs le jour de Noël.

«Tokyo Kaido»

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© Minetaro Mochizuki / Kodansha

Récompensé au festival de la BD d'Angoulême pour son travail sur Chiisakobé, Minetaro Mochizuki est aussi l'auteur du cultissime Dragon Head (réédité chez Pika Graphics). «Tokyo Kaido» est sa dernière œuvre traduite dans la langue de Molière et s'avère être un petit chef d'œuvre. Le mangaka s'intéresse en trois volumes (édités chez Le Lézard Noir) au quotidien d'un hôpital psychiatrique dont les patients ont des pathologies très particulières. Hashi ne sait pas mentir et révèle la moindre de ses pensées à haute voix, même les plus gênantes. Hana peut être prise de violents orgasmes n'importe où, n'importe quand. Le jeune Hideo est convaincu d'avoir des supers pouvoirs et dit converser régulièrement avec les extraterrestres. Tandis que la petite Mari voit notre monde, sans en percevoir les gens qui l'entourent... Tous ces patients vivent ainsi sous les conseils de l'étrange Dr Tamaki. Rien dans «Tokyo Kaido» n'est comme notre raison l'entend et l'auteur s'amuse à jouer avec notre perception de la maladie des autres, pour mieux nous tromper. Parfois drôle, souvent touchante, voire émouvante, cette œuvre apporte une fraîcheur vivifiante dans l'univers souvent très codifié du manga. Le tout est porté par le trait parfait d'un Mochizuki inspiré.

«Tokyo Kaido», éd. Le Lézard Noir, série complète en trois volumes.

«Ranma 1/2»

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© 2016 Rumiko Takahashi/Shogakukan

Les récits de Rumiko Takahashi ont biberonné l'enfance de la génération Club Dorothée («Juliette, je t'aime», «Lamu»...) et «Ranma 1/2» a contribué à faire exploser sa notoriété à l'international. Pour les fêtes de fin d'année, Glénat réédite donc la version manga de cette série rocambolesque, qui réunit tous les ingrédients qui ont fait le succès de cette auteure. Une bonne excuse pour se replonger ou découvrir cette aventure.

Tout commence lorsque Ranma Saotomé et son père Genma, tous deux férus d'arts martiaux, arrivent au Dojo Tendo. Ranma doit y rencontrer sa future fiancée et faire un choix parmi Kasumi, Nabiki et Akané, les trois filles du maître des lieux. Seulement Ranma possède une particularité : il se transforme en fille au contact de l'eau froide et redevient garçon avec de l'eau chaude. Tandis que son père se transforme suivant les mêmes conditions... en Panda. De quoi lancer un récit invraisemblable, dans un village japonais où rien ne semble normal. La réédition de ces aventures (avec une impression et un papier d'excellente qualité) rend enfin justice à ce manga familial, plein d'allant et peuplé de personnages hauts en couleur.

«Ranma 1/2» - perfect édition -, éd. Glénat, 1er tome disponbile.

«Batman & The Justice League»

Batman et la Ligue des Justiciers débarquent dans l'univers des mangas. Un fait assez rare pour être noté, puisque l'univers des super-héros n'a jamais vraiment séduit le public japonais. La faute à diverses adaptations ratées ou des importations maladroites des univers DC et Marvel. Pourtant, les héros des comics américains ont largement inspiré les mangakas pour créer leurs personnages, en témoigne l'excellente série My Hero Academia (Ki-Oon).

La très talentueuse artiste Shiori Teshirogi (Saint Seiya - The Lost Canvas) reprend donc ses crayons, sous l'égide de DC Comics, afin de dépeindre la ville de Gotham et de son chevalier noir : Batman. Un héros qui recroisera ses compagnons d'armes de la Ligue des Justiciers (Superman, Wonder Woman,...), tandis que le terrible Joker fourbit ses armes. Si l'on attend de connaître la suite de ce 1er volume (la série est en cours au Japon), le trait de Teshirogi s'avère très soigné et apporte une touche nippone intéressante et dynamique au justicier masqué. Surtout, le récit s'avère efficace et devrait séduire aussi bien les fans de mangas que ceux qui ne jurent que par les comics.

«Batman & The Justice League», éd. Kana, 1er tome disponible.

«Le Pacte de la Mer»

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Shinsoban Kaikisen © Kon'stone, Inc.

Considéré comme l'un des génies de l'animation japonaise, Satoshi Kon (1963-2010) a laissé derrière lui un héritage qui augurait du meilleur. Le réalisateur de «Perfect Blue» (1997), «Tokyo Godfathers» (2003) ou encore «Paprika» (2006) était aussi un mangaka émérite. Son travail remarquable sur «Le Pacte de la Mer» (Kaikisen au Japon) témoigne de son sens du rythme et de son intérêt pour les histoires abordant la dualité qui divise l'histoire contemporaine du Japon : pays tiraillé entre tradition et modernité. Une légende raconte que les hommes du village d'Hamide avaient noué un pacte avec une sirène, afin qu'elle veille sur leur avenir. Mais l'édification d'un complexe touristique pourrait mettre à mal la bienveillance de cette divinité. Empreint de poésie contemplative, «Le Pacte de la Mer» développe une histoire fascinante.

«Le Pacte de la Mer», éd. Pika (collection Graphics), histoire complète en un tome.

«Isabella Bird»

Le Japon et ses mystères intriguent les occidentaux depuis maintenant plusieurs siècles. Dès le XIXe siècle, le pays du Soleil-Levant était source d'exotisme pour les riches Européens, qui pouvaient se permettre d'y voyager. Parmi ces explorateurs, la Britannique Isabella Bird est partie à la découverte des contrées froides et sauvages de l'ethnie des Aïnous, dont le territoire borde les frontières nord du Japon et l'est de la Russie. On y découvre avec elle, les dernières traces du Japon «médiéval». La mangaka Taiga Sassa transmet dans ses cases toute la curiosité de cette femme, qui a réellement existée entre 1831 et 1904 et qui s'est fait connaître pour les récits de ses voyages dans le bush australien ou dans les Rocheuses américaines. Au Japon, elle aime à se perdre hors des sentiers battus, avec un optimisme impressionnant. Une œuvre passionnante qui transmet surtout une belle leçon d'humilité.

«Isabella Bird», de Taiga Sassa, éd. Ki-Oon, 1er tome disponible (série en cours).

«A nos amours»

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© 2015 Nishi jean paul / nishimura taku / SHODENSHA

On ne présente plus Jean-Paul Nishi, de son vrai nom Taku Nishimura, qui s'est fait la spécialité de croquer la France et ses Français. Cette année, l'auteur a fait son retour dans nos librairies avec «A Nos Amours», son dernier manga où il dépeint les différences culturelles en racontant son quotidien avec son épouse française, Karyn Nishimura-Poupée. Surtout, il se confie sur sa vie de nouveau papa.

Les deux premiers tomes parus en France donnent lieu à découvrir une série de planches cocasses et il est difficile de ne pas rire. L'auteur se plaît ainsi à jouer sur nos différences culturelles, tandis qu'il fait aussi preuve d'une autodérision hilarante.

«A Nos Amours», éd. Kana, deux tomes disponibles (série en cours).

«Apeiron»

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© Shinya Kusaka & Takuji Kato 2015 Kadokawa Corp.

Victime d'un virus entraînant des pertes de mémoire, l'humanité tout entière se meurt, peu à peu amnésique. Voici le postulat d'«Apeiron», un manga de science-fiction qui envisage le scénario du pire. Dans sa lutte pour sa survie, notre espèce en viendrait à commettre des atrocités contestables, comme celle d'expérimenter certains remèdes sur des enfants. Kaede, Hina, Iori et Daichi sont des cobayes âgés de 14 ans, qui portent en eux un nouvel espoir de traitement. Toutefois, leur vie bascule lorsqu'ils deviennent des fugitifs très recherchés. Si le scénario d'«Apeiron» commence sur des bases récurrentes dans les mangas, il se dégage de ce titre une atmosphère oppressante retranscrite avec justesse par Shinya Kusaka (au scénario) et Takuji Kato (dessin). Un récit qui n'est pas sans rappeler la SF pessimiste de Philip K. Dick, porté par un rythme effréné. Palpitant.

«Apeiron», éd. Doki-Doki, deux tomes disponibles (série en cours).

«Card Captor Sakura - Clear Card Arc»

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© CLAMP・Shigatsu Tsuitachi CO.,LTD.

C'est une nouvelle génération d'enfants que la saga Card Captor Sakura pourrait bien séduire. Pika édite ainsi une nouvelle série des aventures de la jeune Sakura, l'une des héroïnes les plus célèbres du studio Clamp. Sous-titrée Clear Card Arc, cette histoire inédite plonge l'adorable magical girl dans un récit où toutes ses cartes enchantées ont perdu leurs pouvoirs... On retrouve avec plaisir la jeune demoiselle et son ami Shaolan dans leur univers à la fois chatoyant et kawaï. Un shojo dans la grande tradition du studio japonais, dont la lecture est à recommander à un jeune lectorat.

Card Captor Sakura, éd. Pika, 1er tome disponible (série en cours).

«Moi, quand je me réincarne en Slime»

Figure bien connue des amateurs de RPG à la sauce japonaise et particulièrement par les fans de la saga Dragon Quest, le Slime est une créature souvent moquée pour ses maigres chances de survie dans un monde hostile. Inspiré de la Jelly britannique (fameux dessert composé de gel alimentaire), le Slime est une espèce dénuée d'intérêt. On comprend donc mieux dans quel état d'esprit se situe Satoru, lorsque, après son décès sur notre Terre, cet employé japonais reprend vie dans un monde de Fantasy... enfermé dans le corps de ce monstre. «Moi, quand je me réincarne en Slime» est la dernière comédie éditée chez Kurokawa. Un manga tiré d'un livre à succès au Pays du Soleil-Levant. On aurait pu craindre un récit limité par le charisme zéro de son héros, mais il n'en est rien, tant le charme opère. Bourré d'humour et de moments de bravoure, le dernier titre de Taiki Kawakami et Fuse est le nouveau shônen à suivre.

«Moi, quand je me réincarne en Slime», éd. Kurokawa, tome 1 disponible (série en cours).

«Adam et Eve»

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© 2016 Hideo YAMAMOTO, Ryoichi IKEGAMI/SHOGAKUKAN

Un couple de tueurs à gage littéralement invisible par remplir ses contrats dans Tokyo. Voilà, le pitch d'«Adam et Eve». Un manga étonnant composé par le duo Hideo Yamamoto (Ichi The Killer) au scénario et Ryoichi Ikegami (Crying Freeman) derrière la planche à dessin. Deux habitués des polars sombres et des coups bas des yakuzas. Les scènes d'action barrées sont portées par un récit tout aussi décalé, mais dont la fraîcheur inspire de plonger avec un petit plaisir coupable dans les deux tomes de cette histoire complète. On félicite également Ikegami, dont l'art de manier la plume n'est plus à démontrer, grâce à son style d'une classe intemporelle.

«Adam et Eve», éd. Kaze Manga, récit complet en deux tomes.

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