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Grand Corps Malade : «Je suis un artiste concerné»

L'artiste de 40 ans a sorti son premier album «Midi 20» il y a douze ans [© LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Un album, une tournée et quatre nominations à la prochaine cérémonie des Césars. Même s'il se défend d'être hyperactif, Grand Corps Malade enchaîne les projets. Rencontre avec un artiste entier et passionné.

Après un détour par le cinéma l’an passé, avec son premier long-métrage, «Patients», adapté de son récit autobiographique du même nom, Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, revient à la musique. Le slameur vient de sortir son sixième album, «Plan B» (Anouche Productions), qu’il qualifie de solaire et ouvert sur le monde.

Considérez-vous toujours la musique comme un «Plan B» ?

Elle le reste, même après douze ans de carrière. A l'origine, je rêvais de devenir joueur de basket professionnel. Mais il peut y avoir de très beaux plans B. Ce terme, qui n’a rien de péjoratif, évoque la capacité, voire la nécessité, de s’adapter dans la vie.

Cet opus fait écho à votre vie personnelle et à l’actualité…

Ces quinze titres reviennent sur mes humeurs de ces derniers mois, inspirés aussi bien de ma paternité que de la question, entre autres, des réfugiés syriens. L’album se veut plus solaire que les précédents, avec des sons électro et des rythmiques ensoleillées, issues de la bossa-nova ou de l’héritage oriental.

Vous osez même chanter quelques couplets...

Cette envie est née sur la tournée précédente. Je reprenais une chanson de Renaud sur laquelle je chantais le dernier couplet. Ensuite, j'ai partagé un duo avec Véronique Sanson. Ce n'est pas une idée préfabriquée en studio. Ce souhait s'est développé petit à petit sur scène.

Justement, un album est-il un prétexte pour se produire sur scène ?

Complètement. Je ne conçois l'album que dans ce sens. Ce disque, le public le découvre aussi lors de ma tournée. J'ai hâte de me produire le 7 mars au Trianon, à Paris.

Il y a de très beaux plans B. Ce terme n'a rien de péjoratif.

Etes-vous un artiste engagé ?

Je me considère plutôt comme un artiste concerné par l’époque dans laquelle il vit. L’engagement sous-entend une forme de militantisme, qui implique de lourds sacrifices.

Quatre nominations aux Césars pour «Patients». Etes-vous surpris ?

Ce film, sans tête d’affiche et avec un petit budget, a eu un destin incroyable. On a attiré près d'1,3 million de spectateurs dans les salles de cinéma. C’est une belle récompense collective. On ne pensait pas intégrer directement la catégorie meilleur film. Premier aurait déjà été bien. Même si je ne sais pas si nous remporterons un prix, nous allons mettre nos plus beaux costards et aller à la cérémonie le 2 mars !

Avez-vous d'autres projets derrière la caméra ?

Toujours avec Mehdi Idir, avec qui j'ai coréalisé «Patients», nous venons de finir un deuxième et nouveau scénario. Nous tournerons en août ou septembre, en banlieue parisienne, la chronique d’un collège en REP (réseau d’éducation prioritaire, ndlr). On va pas mal rigoler avec ces gamins plein d'énergie, tout en se posant des questions sur le système scolaire dans un quartier populaire.

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