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Fary : «Je m'interroge sur ce qui fait de moi un Français»

[Julien Weber]

En cinq ans, Fary est devenu incontournable dans le paysage humoristique français. A 27 ans, et après avoir été unanimement salué, il remonte sur scène dès ce soir avec «Hexagone», un second spectacle, plus intime, dans lequel il s'interroge sur la notion d'identité.

A cette occasion, l’humoriste au style inimitable revient sur la création de ce stand-up et son succès fulgurant. 

Comment avez-vous abordé l’exercice difficile du second spectacle ?

J’appréhendais mais je sentais le besoin d’évoluer dans mon art, dans mon propos, de me raconter un peu plus. Ma crainte, c’était que ce ne soit pas aussi drôle, pas aussi travaillé. Parce que quand vous testez des nouveautés, c’est rarement aussi efficace que des répliques que l’on a rodées pendant des années.  Au final, ça a été plus évident que ce que j’imaginais. Il y a des choses que je maîtrise plus qu’avant et mon écriture en fait partie. 

Vous avez écrit votre premier spectacle avec un professeur. Comment s’est passée l’écriture cette fois-ci ? 

Mon premier spectacle, j’avais une base que j’ai retravaillée et dont il n'était pas resté une seule phrase au final. Là, je suis parti d’une page blanche. J’avais des choses à raconter. 

Pourquoi ce titre «Hexagone» ? 

Parce que c’est un spectacle qui parle beaucoup d’identité. Je m’interroge sur le rapport que j’ai ou dois avoir à mon pays, sur ce qui fait de moi un Français, ce que veut dire être Français et, par extension, le rapport que l’on a tous à notre identité. Il y a pas mal d’anecdotes. C’est plus intime. Je me livre plus que dans le précédent. Je parle de mes croyances profondes, de mes doutes intimes, de mes questionnements. 

A quoi ressemble la France de Fary ? 

Elle ressemble à l’équipe de France en 98, et au court rassemblement qu’il y a eu après. 

Qu’apporte le stand up, par rapport à d’autres formes d’humour, dans le débat public ? 

Le stand up est un terme que les américains ont mis sur quelque chose que l’on faisait déjà. Desproges, Guy Bedos, c’est du stand up. Ce que le stand up apporte par rapport aux sketchs, c’est un débat un peu plus direct, une proximité avec le public. Il permet de travailler une idée plus frontalement, plus inscrite dans le vécu. C’est plus sincère, on a moins de filet. C’est la même chose que de voir un film basé sur une histoire vraie ou une fiction. On prend des libertés dans la forme, mais c’est du vécu.

Vous avez affiché complet pendant deux ans au Point Virgule, et ce plus d’un mois à l’avance, du jamais vu  dans l’histoire de cette salle mythique. Vous êtes le premier humoriste français produit par Netflix. Vous êtes le plus jeune humoriste à avoir joué au théâtre du Châtelet. Quel regard portez-vous sur votre succès fulgurant ? 

Le succès, c’est d’abord du travail, un peu de talent et énormément de chance. J’ai fait les bonnes rencontres au bon moment. C’est comme une boule de neige qui n’a jamais cessé de grandir. J’ai eu des doutes mais j’ai toujours été sûr de moi. Comme un enfant en centre de formation, je m’étais préparé. J’ai toujours su, depuis mes 14 ans, que je voulais m’inscrire dans le paysage humoristique français.  

A 27 ans, vous allez d’ailleurs remplir l’AccorHotels Arena en mars...

Ça en revanche, je ne le prévoyais pas. J’ai toujours dit que je n’étais pas fan des grandes salles, mais c’est une expérience que je voulais tenter au moins une fois. Et puis, ce n’est pas moi qui vais le faire, c’est mon ego.  

Hexagone, jusqu’au 1er décembre, Le Comedia, Paris 10e. 

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