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David Diop : «C'est une grande joie pour moi d'avoir été élu par des lycéens»

L’an dernier, le prix Goncourt des lycéens a été remporté par Alice Zeniter pour « L’Art de perdre ». [©Joel Saget/AFP]

Le romancier franco-sénégalais David Diop a remporté ce jeudi le très convoité Goncourt des lycéens pour «Frère d'âme» (éd. Seuil). 

Alors que la France célèbre cette année le centenaire de l’Armistice, les treize membres du jury, âgés de 15 à 18 ans, ont été séduits par sa vision terrible de la Grande Guerre. Dans son deuxième roman, l’auteur de 52 ans imagine le ressenti d’Alfa Ndiaye, un jeune tirailleur sénégalais engagé dans la Première Guerre mondiale qui sombre dans la folie après avoir assisté à l’agonie de son «plus que frère», Mademba Diop.

Que représente pour vous cette récompense ?

C’est une très belle récompense. Je sais combien les lycéens sont très exigeants avec la littérature quand ils s’y intéressent. Et ils ont souvent des positions radicales, entièrement enthousiastes. Donc avoir été élu par eux c’est vraiment une grande joie pour moi.

Ce succès vous surprend-il ?

Je suis extrêmement surpris. Je suis vraiment étonné par tout ce qu’il m’arrive depuis quelques mois. Et je suis encore plus heureux d’être surpris de cette façon. Toutes ces sélections et ce prix du Goncourt des lycéens ça veut dire : des lecteurs. Et les lecteurs j’aime beaucoup les rencontrer.

Vous êtes professeur à l’université de Pau, comment imaginez-vous les retrouvailles avec vos étudiants ?

Elles seront sympathiques. Quand j’enseigne je fais le cours pour lequel je suis là, mais on va essayer de trouver un moment pour discuter de tout cela ensemble. Et que je puisse répondre à toutes les questions qu’ils me poseront sur ce qu’il m’arrive.

Votre roman traite du sort des tirailleurs sénégalais durant la Grande Guerre. Qu’est-ce que ça représente pour vous de recevoir ce prix au moment où la France célèbre le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale ?

Je trouve que c’est important au moment où on commémore la fin de la Première Guerre mondiale de se souvenir des tirailleurs sénégalais. Mais ce n’était pas mon objectif en écrivant ce texte. L’idée de «Frère d’âme» m’est venue il y a vingt ans en lisant des lettres de poilus. Et je n’ai pas trouver de lettres sur les tirailleurs donc j’ai pensé écrire ce livre pour raconter une intimité avec la guerre.  

Il se trouve que oui, en 2018, on commémore la fin de la Grande Guerre donc c’est une belle coïncidence pour rappeler à tous la part prise par les tirailleurs sénégalais dans ce conflit. D’ailleurs il faut rappeler qu’ils venaient de toute l’Afrique de l’ouest, pas seulement du Sénégal. Ils venaient du Mali, de la Guinée, du Niger, … Il faut leur rendre hommage.

Quel message aimeriez-vous faire passer à tous ces jeunes qui vous lisent ?

Je leur conseille de continuer à se passionner pour la littérature. Nous sommes environnés de problèmes récurrents et très souvent on peut trouver des éléments de réponse et mieux vivre en lisant et en s’intéressant à la littérature.

Avez-vous un autre roman en cours ?

J’en ai beaucoup. Mais pour l’instant c’est très flou. Pour le moment je suis accaparé par «Frère d’âme» et je n’ai pas de projet bien défini encore. C’est mon deuxième roman et j’y reviendrai.

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