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Good Omens : La série d'Amazon Prime Video vue par son créateur et ses acteurs

Michael Sheen et David Tennant incarnent un Ange et un Démon dans la série Good Omens, à découvrir dès le 31 mai sur Amazon Prime Video.[© D.R / Amazon Prime Video]

Adaptation du roman éponyme de Neil Gaiman et Terry Pratchett, Good Omens et ses six épisodes seront accessibles en intégralité sur la plateforme Amazon Prime Video dès le 31 mai.

Présentée en avant-première mondiale à Londres mardi dernier, Good Omens suit l’histoire d’un Ange (Aziraphale) et d’un Démon (Crawley) contraints de former une alliance inattendue pour empêcher l’Apocalypse. La raison ? Après des années passées sur Terre, ils se sont attachés à leur vie au contact des humains, et ne souhaitent en aucun cas voir le monde être réduit en cendres. Un objectif en contradiction totale avec la volonté de leur camp respectif – l’Enfer et le Paradis – pour qui l’affrontement est inévitable, et permettra de désigner un vainqueur dans la lutte entre le bien et le mal.

Malheureusement pour eux, ils ont perdu la trace de l’Antéchrist, un garçon de 11 ans qui ignore tout de son funeste destin. Le temps leur est compté pour retrouver sa trace avant la fin du monde. Ensemble, ils vont embarquer dans une aventure haletante pour sauver l’humanité, au risque de fortement déplaire à leurs supérieurs.

Déclinée en six épisodes, l’adaptation de Good Omens pour le petit écran a été dirigée par Neil Gaiman en personne. Au casting, les téléspectateurs retrouvent des visages familiers, notamment David Tennant (Broadchurch, Jessica Jones, Dr Who), Michael Sheen (Masters of Sex) ou encore Jon Hamm (Mad Men, Black Mirror). Présent à l’avant-première, CNEWS a eu l’opportunité de s’entretenir avec chacun d’entre eux afin d’en apprendre plus sur la série.

Neil Gaiman – showrunner et co-auteur du livre Good Omens

A propos de l’adaptation du livre en série télévisée, et ce que cela représente pour lui, notamment vis-à-vis de Terry Pratchett, co-auteur du roman décédé en mars 2015 après avoir été diagnostiqué d’une forme rare et précoce de la maladie l’Alzheimer en décembre 2007 :

«Terry (Pratchett, ndlr), qui ne m’avait jamais rien demandé au cours de notre longue amitié, m’a écrit et m’a dit ‘Tu dois le faire, tu es la seule personne qui partage la même passion et compréhension de Good Omens que moi – tu dois adapter le livre à la télévision, parce que j’ai envie de voir cela avant de partir’. Je pensais avoir six ou sept ans avant que Terry quitte ce monde, mais il est mort peu de temps après, et cette adaptation est soudainement devenue une de ses dernières volontés».

Détail important : Avant la projection, Neil Gaiman a rendu un vibrant hommage à Terry Pratchett. Ce dernier lui avait dit que, le jour où la série serait adaptée à la télévision, il s’imaginait assis dans un fauteuil avec un paquet de pop-corn à disposition. Résultat, un chapeau ayant appartenu à Terry Pratchett, avec paquet de pop-corn juste à côté, ont été installés sur un des fauteuil du premier rang lors de l’avant-première. Un moment très émouvant.

A propos de l’actualité (réchauffement climatique, paysage politique, etc.) et comment la série, qui parle de fin du monde, semble plus que jamais en phase avec celle-ci :

«J’aurais préféré que la série ne soit pas aussi actuelle qu’elle ne l’est. Quand Terry et moi avons écrit le livre – c’était il y a 30 ans – le Mur de Berlin venait de tomber. Et nous avons mis une ligne dans le livre, après l’avoir écrit, pour dire à quel point les gens semblaient s’entendre à cet instant précis, et que l’Armageddon nous paraissait alors bien lointain. Aujourd’hui, les gens applaudissent notre clairvoyance, avec cette série qui semble être en résonnance avec les événements qui se déroulent dans le monde. Personnellement, j’échangerais sans hésiter ce sentiment d’avoir vu juste dans la description de la société actuelle. Je préfèrerais me dire que tout cela reste une pure fiction, et ne s’approche en rien de la situation du monde que nous connaissons aujourd’hui».

A propos des changements apportés au texte et de son actualisation :

«Ce qui a été étrange pour moi est de n’avoir pas eu à actualiser grand-chose par rapport au texte original. Les thèmes principaux abordés sont que la paix est préférable à la guerre, que la discussion est préférable à la confrontation, et que tuer des gens pour démontrer qui a raison est fondamentalement immoral. Et que nous n’avons qu’une seule planète, qui est un lieu incroyable pour vivre, avec du thé, des toasts, des sushis, de la bonne musique… Et malgré tout ce qui peut se passer dans l’univers, il n'y a rien de tout cela ailleurs. Dès lors, nous devrions tout mettre en œuvre pour prendre soin de la planète, avant de la léguer à nos enfants. C’était là le point central du roman. Et j’aimerais pouvoir dire que ces questions ont été réglées depuis. Mais ce n’est absolument pas le cas».

A propos des téléspectateurs qui souhaitent «binger» la série :

«Nous avons fait un film de six heures, plus qu’une série. C’est ainsi que nous avons travaillé pendant le tournage».

A propos de son partenariat avec Amazon Prime Video :

«Ce qui est bien dans cette relation avec Amazon est que, tant que je fais des choses pour eux, les clauses du contrat sont respectées. Nous venons de faire Good Omens. On verra pour la suite. Mais j’ai adoré travailler avec Amazon pour cette série. Ils respectent entièrement la vision artistique proposée, et ils nous laissent faire la meilleure version possible. Et je leur ai dit que ce serait un bonheur de continuer à travailler avec eux à l’avenir».

David Tennant et Michael Sheen incarnent le Démon Crawley et l’Ange Aziraphale

Incroyablement complémentaires, les deux comédiens reconnaissent que leur alchimie à l'écran est fortement influencé par la qualité du texte de Neil Gaiman et Terry Pratchett.

David Tennant sur la «coolitude» de son personnage :

«Crawley s’imagine comme une personne très cool. C’est très difficile de se faire une idée de ce notre interprétation pendant le tournage donnera dans la version finale. Avec un peu chance, on parvient à trouver quelque chose de manière instinctive dans notre jeu d’acteur, notamment grâce aux costumes et à la relation avec nos partenaires. Et puis il y a le texte, qui est primordial».

A propos de l’alchimie entre leurs personnages à l’écran :

David Tennant : «Tout part du texte, et avant ça du roman de Neil Gaiman. C’est ce qui permet à ces deux personnages de prendre vie à l’écran».

Michael Sheen : «La dynamique entre eux – Crawley et Aziraphale – est déjà présente dans le livre. Les acteurs n’ont plus qu’à jouer en harmonie à partir de cette base. Et j’espère que cela se ressent dans la série».

A propos de la relation «romantique» qu’entretiennent les deux personnages :

Michael Sheen : «J’ai beaucoup réfléchi à ce que cela représentait d’être un ange, et la manière d'interpréter un tel personnage. Il a fallu trouver des éléments précis avec lesquels je pouvais me connecter. L’amour est une de ses principales composantes, c’est un être entièrement tourné vers cela. Et il y a cet ennemi potentiel, avec lequel il entretient une relation si particulière. Et je me suis dit qu’il tombait tout simplement amoureux de Crawley, d’une manière totalement platonique. Mais il éprouve un profond sentiment d’amour pour lui. Donc, en effet, il y a là un élément classique des comédies romantiques, avec deux personnages diamétralement opposés qui n’arrêtent pas de se chamailler, mais qui finissent par former un duo aussi inattendu qu’attachant».

David Tennant : «Et ils ne peuvent compter que l’un sur l’autre. Personne d’autre. Ils ne sont plus affiliés à un camp, en quelque sorte. Ils ne sont plus les représentants de l’Enfer et du Paradis d’autrefois. Ils ont développé de l’affection pour les humains, et apprécient leur vie sur Terre. Ils sont également les deux seules créatures à avoir vécu sur cette planète depuis sa création, donc cette expérience commune crée un lien entre eux.»

A propos de la présence de Neil Gaiman en tant que showrunner :

David Tennant : «Je pense qu’il s’est senti obligé de le faire, principalement en raison de la relation qu’il entretenait avec Terry Pratchett. Neil Gaiman possède un regard unique sur cette œuvre. N’importe qui d’autre aurait tenté de normaliser l’histoire, d’en faire quelque chose de plus sain».

Michael Sheen : «Il faut également un certain courage pour oser l’adapter en série télévisée, car cela implique de changer certaines choses, d’ajouter de nouveaux éléments, de trouver des équivalents à ce qui marche bien dans le texte, mais pas forcément à l’écran. Et particulièrement avec cette histoire. Mais il a démontré cette volonté de prendre des risques avec cette adaptation».

Jon Hamm interprète le personnage de l’Ange Gabriel

Un personnage peu développé dans le livre, mais qui tient un rôle stratégique dans la série en tant que responsable hiérarchique de l’Ange Aziraphale.

A propos de son inspiration pour interpréter le personnage de l’ange Gabriel :

«J’ai eu un patron, dans un restaurant où je travaillais plus jeune. Il croyait aider en nous montrant comment nous devions faire notre travail. Mais il était complètement à côté de la plaque, et n’avait manifestement aucune idée de ce qu’il faisait. Et moi, je devais rester là, à le regarder, et à le remercier pour son aide, sachant pertinemment que cela n'avait aucun sens. C’est un peu ce genre de personnalité que j’ai tenté de donner à Gabriel, à savoir un patron persuadé de savoir de quoi il parle, alors qu’il ignore tout de la réalité du terrain. Un personnage sûr de lui qui ne réalise pas à quel point il est pathétique».

A propos de la suite de sa carrière après Mad Men :

«J’ai été très chanceux d’avoir eu l’opportunité de travailler avec Tina Fey et Lorne Michaels dans 30 Rock et Saturday Night Live. Cela m’a permis de présenter une autre facette de ma personnalité. J’adore la comédie, j’ai toujours été un grand consommateur du travail réalisé par les humoristes – que ce soit les anciennes gloires ou les stars d’aujourd’hui – car j’aime leur manière d’aborder certains sujets en étant capable de vous faire rire, tout en vous faisant réfléchir. Je suis devenu célèbre en interprétant ce personnage sérieux dans Mad Man, et ce que les gens retiennent de vous par la suite. Heureusement, j’ai réussi à m’extraire de cette image assez rapidement grâce à différents projets. Certains ont été des opportunités qui se sont présentées à moi, d’autres ont été un choix personnel de ma part. Je n’ai aucune intention de jouer le même personnage encore et encore, car cela m’ennuie. Et je l’ai fait dans une série acclamée, donc pourquoi je continuerais de le faire pour une fiction de moins bonne qualité ?».

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