Le succès de la série Chernobyl, diffusée en France sur OCS, a transformé la zone d’exclusion autour de la centrale nucléaire en terrain de jeu pour de nombreux Instagrameurs.
Un masque à gaz planté sur la tête, en tenue de militaire, en petite culotte, ou en simple touriste, ces mordus du «like» sur Instagram prennent la pose au milieu des ruines de la ville de Prypiat (et ses alentours) où se trouvait l’ancienne centrale nucléaire dont l’explosion d’un des réacteurs le 26 avril 1986 a forcé des milliers de personnes à être évacuées en urgence, où 31 personnes sont mortes des suites directes des radiations, et qui a provoqué des maladies – principalement des cancers – chez des milliers d’autres (Greenpeace estimait, en 2006, le nombre de décès à 200.000 personnes).
Les influenceurs partagent leurs clichés via les hashtags #Chernobyl, #ExclusionZone et #nucleardisaster pour mieux les mettre en avant.
Un comportement jugé indécent par beaucoup d’observateurs qui ne manquent pas de critiquer cette vague de selfies et de photos glamour pris au milieu des ruines dans les commentaires.
Le producteur de la série lui-même, Craig Mazin, s’est exprimé sur Twitter sur cette pratique. «C’est merveilleux que la série Chernobyl soit à l’origine d’une vague de tourisme dans la Zone d’exclusion. Mais oui, j’ai vu les photos qui tournaient. Si vous visitez le site, s’il vous plaît, rappelez-vous qu’une terrible tragédie a eu lieu à cet endroit. Comportez-vous avec respect envers ceux qui ont souffert et se sont sacrifiés», a-t-il écrit.
It's wonderful that #ChernobylHBO has inspired a wave of tourism to the Zone of Exclusion. But yes, I've seen the photos going around.
If you visit, please remember that a terrible tragedy occurred there. Comport yourselves with respect for all who suffered and sacrificed.— Craig Mazin (@clmazin) June 11, 2019