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L'art transgénique interroge le futur sur Arte

Les artistes sondent les frontières de l'être humain au travers de spectaculaires techniques [HR]

Des artistes délaissent la peinture et l’argile pour les biotechnologies. Arte nous ouvre les portes de leurs ateliers/laboratoires ce mercredi 2 octobre à 22h40. Une visite qui fascine autant qu’elle fait froid dans le dos.

«Je n’imagine pas un monde où les artistes ne questionneraient pas les techniques et les sciences parce que les nouvelles technologies sont en train de tout changer, notre corps, notre environnement et notre conception même de l’humanité. Elles redéfinissent les questions existentielles de l’être et sa conscience. D’ailleurs la grande mission de l’art n’est-elle pas de nous aider à clarifier ses questions pour nous permettre d’imaginer l’avenir ?», demande Charlotte Jarvis, artiste interrogée dans le documentaire qui essaye d’obtenir du sperme à partir de ses propre cellules souches, il s’agirait alors «du premier sperme féminin». Un projet pas aussi utopique qu'il n'en a l'air à l’heure où l’homme est capable de créer des souris in vitro... 

Les immenses progrès scientifiques de ces dernières années, en particulier le génie génétique, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle, soulèvent en effet de nombreuses questions : quel avenir nous réserve la science ? Quels dangers ces avancées font-elles peser sur l'espèce humaine ? Mais aussi quelle société et quelle humanité voulons-nous ?

A travers la fenêtre que les artistes ouvrent sur l’invisible avec leurs expérimentations, c’est en fait des futurs possibles qui se dessinent. Des futurs qui feraient parfois passer les épisodes de la série Black Mirror pour des épisodes de Petit ours brun

Repoussant les limites de l’éthique, certains n’hésitent pas à jouer avec les tabous et les peurs. Ainsi, en 2014, la Slovène Maja Smrekar a-t-elle interpellé en faisant croire qu'elle allait créer une espèce hybride en faisant transplanter l’ADN de son chien dans l’un de ses ovules, préalablement «vidé» de son ADN humain. «On a arrêté la division de la cellule au stade pré-embryonnaire à la fin du troisième jour, puis stoppé les hormones, et cessé de la nourrir. On l’a ensuite cryogénisée à - 180° C», raconte-t-elle.

Créer cette nouvelle espèce animale au nom de l’art a suscité l’indignation de certains, et l’artiste dit avoir reçu des lettres de menaces. «Je ne pense pas que cela soit radical ni contraire à l’éthique», se justifie-t-elle. «Maintenant c’est une sculpture moléculaire congelée pour l’éternité… On ne peut en aucun cas parler d’une nouvelle espèce. Néanmoins la cellule a la capacité de donner naissance à une nouvelle espèce»…

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