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Marina Hands prise au piège d’un gros «Mytho» sur Arte

Marina Hands éclabousse de tout son talent la série «Mytho», fiction à l’humour grinçant en six épisodes écrite par Anne Berest et mise en scène par Fabrice Gobert.

L’histoire débute dans un quartier propret de province où vit Elvira, une mère de famille quadragénaire, qui se démène au quotidien pour les siens… dans une indifférence quasi-générale. Son mari, dont elle ignore l’infidélité, ne s’intéresse plus à elle. Ses enfants sont en crise. Et son patron est odieux. Tout cela n’empêche pas Elvira de gérer les tâches ménagères, de prêter une oreille attentive à son entourage, tout en essayant de s’accorder un peu de temps pour elle. Dépassée par les événements, elle s’inquiète des répercussions sur sa santé.

Un jour, après un rendez-vous médical, elle décide de mentir à son mari – sans raison apparente – en lui annonçant la découverte d’une tumeur. Elle souffre d’un cancer du sein. Un mensonge qui provoque un regain d’attention de tous ceux qui l’entourent. Mais dont elle perd rapidement le contrôle.

La série «Mytho» étonne avec une capacité à jouer aussi bien sur le tableau de la comédie que celui du drame. Au fur et à mesure des épisodes, l’ambiance deviendrait même inquiétante, tant les mensonges s’imbriquent les uns aux autres (Elvira n'est la seule à mentir, évidemment) au point de créer une situation presque inextricable. Marina Hands est incontournable dans le rôle de cette mère de famille désirant donner un nouveau sens à son existence avec une performance récompensée par le prix de la meilleure actrice lors du dernier Festival de Séries Mania.

La comédienne avoue avoir été séduite par «l’amoralité du sujet», explique-t-elle. «C’était audacieux, et c’est en général ce qui me plaît dans un projet. Dans une série, la complexité psychologique me semble incontournable, car en développant l’intrigue dans le temps, on est amené à construire une relation intime avec le spectateur», poursuit-elle.

Portée par l’écriture acérée d’Anne Berest, qui parvient à aborder des sujets aussi divers que le mensonge, la quête d’identité et de liberté, la crise d’adolescence, la crise au sein du couple, la place de la femme dans la société, etc., «Mytho» captive et fascine avec une simplicité déconcertante. Si on ajoute à cela une bande originale ultra-soignée, et une réalisation inspirée, cette comédie noire s’impose comme une des bonnes surprises de la fiction française de cette fin d’année 2019.

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