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Thomas Hugues, animateur de «Soir Info» sur CNews : «On doit éviter les dérapages»

L'encadrement des prises de parole est l'une des missions d'une présentateur.[Raphaël RIPPE / CNEWS]

Arrivé sur CNEWS l’an dernier, Thomas Hugues est depuis la rentrée à la tête de «Soir Info». Une tranche d’information diffusée du lundi au jeudi de 21h à 23h30 composée d’interviews, de débats et, à partir de 22h40, d’un grand journal qui fait la promesse de ne rien manquer de ce qui a fait l’actu du jour.

Qu’est-ce qui a motivé votre décision de venir sur CNEWS, après un passage sur iTÉLÉ en 2007-2008 ?

L’envie de plonger de nouveau dans le bain de l’actu chaude. Ça faisait des années que je faisais plutôt du magazine, et ça ne me manquait pas particulièrement, mais depuis deux-trois ans, il y a plusieurs événements qui sont survenus et pour lesquels je me suis dit que j’aurais aimé les traiter en actu chaude. Donc quand on est venu me proposer de prendre la tranche d’abord de l’après-midi l’an dernier sur CNEWS, et bien j’ai plongé.

Depuis la rentrée vous avez êtes à la tête de «Soir Info», de quoi se compose l’émission ?

C’est un trois-en-un. Il y a d’abord un invité politique durant la première heure, avec une interview en deux temps, un face-à-face avec moi d’un quart d’heure et puis, ensuite, il y a deux éditorialistes - que j’appelle « les chroniqueurs du soir » - qui approfondissent l’interview. Après cette première séquence, à 22h, il y a un débat d’une vingtaine de minutes sur le thème d’actualité fort du jour durant lequel, en plus des chroniqueurs du soir, on reçoit deux ou trois invités. Le troisième temps est un grand journal de quarante minutes, à retrouver tous les jours à 22h40, dans lequel il peut aussi y avoir des invités.

Aborde-t-on l’information de la même manière à cette heure-ci que dans l’après-midi ?

Le soir on est un peu plus posé. Ce qu’attendent les téléspectateurs c’est un retour sur les infos marquantes de la journée. Que s’est-il passé aujourd’hui ? Quelles images, quelles déclarations, quels virages ont été pris ? On essaie de mettre en avant les temps forts. « Que devez-vous retenir de l’actu du jour ? » c’est vraiment cela mon objectif. Evidemment, en tant que dernière grande session de la journée de CNEWS, on se projette aussi sur ce que sera l’actu du lendemain.


En tant qu’ancien présentateur de Médias Le Mag (France 5), et aussi en tant que journaliste, est-ce que la défiance envers la profession qu’on entend aujourd’hui s’exprimer change selon vous fondamentalement la manière de faire du journalisme ?

J’ai eu deux expériences sur des chaînes d’info : il y a très longtemps sur LCI, et il y a une dizaine d’années sur ITélé, et c’est en effet beaucoup plus difficile aujourd’hui, justement parce que cette défiance vis-à-vis de la parole publique en générale est extrême. Quand il y a par exemple l’attaque de la Préfecture de police, et que le soir même il y a des rumeurs de radicalisation, j’essaie d’être prudent, mais je pense qu’on ne peut malgré tout pas faire l’économie de ce bruit de fond. C’est-à-dire que quand partout sur les réseaux sociaux, et quand même certains de nos invités parlent de radicalisation avant même qu’il y ait eu des discours officiels ou que le parquet anti-terroriste ne soit saisi, on ne peut pas éviter d’aborder ce thème. Auparavant on aurait dit qu’il ne s’agissait que de rumeur et on n’en aurait rien dit du tout. Mais aujourd’hui je pense qu’il faut en parler. Je le faisais déjà un peu l’an dernier tous les jours dans mon émission avec une chronique sur les infox, le fake news. On est là aussi pour tordre le coup aux rumeurs, et on ne peut pas faire comme si elles n’existaient pas.

Est-ce que ça contraint à plus de transparence ?

C’est exactement cela. C’est une forme de transparence sur ce qui auparavant était dans la cuisine journalistique. Aujourd’hui on est aussi un peu obligé de faire de la pédagogie, d’expliquer, de dire « on cherche à avoir des sources, on cherche à vérifier une information, il y a des rumeurs qui disent que, pour l’instant ce ne sont que des rumeurs… », mais on les aborde.

Qu’est-ce qui fait selon vous l’ADN de la chaîne CNEWS ?

CNEWS c’est la chaîne des opinions, de toutes les opinions. Notre rôle, à nous journalistes, présentateurs de tranches, c’est d’encadrer ces opinions et d’encadrer les prises de paroles et d’éviter des dérapages. On est en direct, donc parfois il peut y avoir un dérapage, mais il faut le marquer. On va rappeler à la personne que ce qu’elle vient de dire c’est un dérapage. C’est un exercice d’équilibriste parfois, mais c’est le rôle du journaliste de CNEWS.

Vous êtes aussi sur RTL avec «La curiosité est un vilain défaut», un exercice très différent, comment s’organisent vos journées ?

Mes journées sont assez longues… J’arrive à RTL vers 11h. On est en direct de 14h à 15h avec Sidonie Bonnec. Je repars vers 16h pour arriver à CNEWS ensuite. C’est un bon rythme de travail, mais à RTL il ne s’agit pas d’une émission d’actu chaude (on peut réagir à l’actualité mais c’est plus une émission de curiosité, de découverte), donc je peux prendre de l’avance sur les thématiques qu’on traite sur RTL. Pour CNEWS, c’est le matin quand je me lève qu’on décide des thèmes qu’on va lancer le soir.

Il y a eu comme une sorte de nostalgie de la part des téléspectateurs qui vous ont revu partager la même antenne que Laurence Ferrari (ancienne collaboratrice sur «Sept à Huit» sur TF1 et ex-compagne), est-ce que vous pourriez envisager de refaire une émission ensemble ?

Ça nous a fait rire l’an dernier quand je suis arrivé à CNEWS, parce que nos deux tranches d’info s’enchaînaient, il y avait visuellement un moment où on se retrouvait tous les deux côte-à-côte à l’antenne… Maintenant, on n’a pas de projet d’émission commune. Je crois qu’il ne faut pas toujours forcément refaire ce qui a déjà existé. On avance l’un et l’autre, on a suivi notre chemin. En tous cas on s’entend très bien, et cela nous a fait marrer de voir les réactions.

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