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M6 mobilise ses magazines dont «Zone interdite» pour se pencher sur la violence conjugale : «ce fléau qui tue»

Dans les (trop) rares cas où les femmes ont porté plainte, leur appel au secours n'a pas toujours été immédiatement entendu [Capture d'écran/M6]

Alors que gouvernement doit présenter ce 25 novembre les conclusions très attendues du «Grenelle» qu'il a lancé début septembre pour lutter contre les violences conjugales et les féminicides, le Groupe M6 propose une programmation dédiée dont un numéro spécial du magazine «Zone Interdite» qui sera diffusé dimanche 24 novembre à 21h05.

Chaque année en France, 230 000 femmes subissent des violences au sein de leur couple. En 2018, 121 femmes ont été tuées lors de violences conjugales, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. En 2019, à l'heure où nous écrivons ces lignes, elles sont déjà 130 à avoir péri sous les coups de leur compagnon...

Combien encore d’ici la fin de l’année ? Pourquoi ces femmes n’ont-elles pas été sauvées ? Comment faire pour lutter contre ce fléau ? Avec l’accord exceptionnel des tribunaux de Besançon et de Lille (Nord) ainsi que des équipes de police, les journalistes de «Zone Interdite» proposent une plongée dans le parcours judiciaire des victimes. Du dépôt de plainte au déferrement de l’auteur devant le procureur. Le magazine de la Six a aussi recueilli la parole de femmes ayant accepté de témoigner du calvaire qu’elles ont vécu ou vivent encore.

Une parole rare car souvent les victimes ont peur et/ou honte d’en parler. Certaines culpabilisent même. Comme Cynthia, 33 ans, salariée d’une usine, qui malgré les coups, retourne vers son compagnon : «J’ai l’impression que c’est moi la coupable. Il s’excuse, il est désolé. Mais il y a toujours cette phrase qui dit 'tu l’as un peu mérité, tu m’as poussée un peu à bout'». Elles parlent d'un cercle vicieux, d'un engrenage, des menace, du chantage, une spirale de la violence. Un éternel recommencement et un fléau inacceptable qui touche une femme sur 10 en France et dont les enfants sont aussi tragiquement les victimes, avec des conséquences psychologiques et physiques qui sont dévastatrices sur leur développement.

Faute parfois d'une formation adéquate des policiers, et d'un climat encore souvent misogyne, le dépôt de plainte est à chaque fois une épreuve pour les victimes. «Fallait que je prouve que j'étais une victime. Et c'est le plus dur. C'est comme si on nous traitait de menteur et qu'on était à chaque fois obligé de se justifier. C'est affreux» témoigne Aurélie qui a souffert pendant dix ans des coups et des viols de son mari. La justice met aussi parfois énormément de temps à réagir et mettre en place des mesures de protection, ce qui n'incite, comme dans les cas de violences sexuelles, que trop peu de femmes à faire ce qui est censé les sortir de leur calvaire : porter plainte. 

 

On estime que seule une victime de violences conjugales sur cinq dépose plainte en France. Le travail de pédagogie et d’accompagnement est donc essentiel. «Les médias ont la possibilité de faire avancer les grandes causes» a déclaré au micro d'Europe 1 Ophélie Meunier. La présentatrice de «Zone Interdite » estime que «Pour dire 'stop', il faut prendre conscience de là où on en est aujourd'hui et montrer les choses qui sont mises en place, qui sont bonnes, et les choses qui dysfonctionnent», a-t-elle ajouté. Selon elle c'est le rôle des médias de faire «l'intermédiaire entre les victimes et la réalité». 

Un dispositif exceptionnel

Le Groupe M6 met en place un dispositif éditorial exceptionnel avec, en plus du numéro spécial de «Zone Interdite», un «Enquête exclusive» intitulé «Affaire Bertrand Cantat : le document inédit» qui reviendra le dimanche 24 novembre à 23h10 sur la mort de l'actrice Marie Trintignant.

Ce même jour à 17h30, les téléspectateurs de M6 auront pu aussi voir un «66 Minutes» avec un documentaire produit par Melissa Theuriau sur l’histoire à peine croyable d’une femme victime de violences conjugales qui ne sait plus comment s’y prendre pour se protéger et protéger sa fille…

La chaîne Téva proposera quant à elle trois rendez-vous : un documentaire inédit «Halte aux féminicides : l'histoire de Julie la numéro 30» sur la terrible histoire de Julie Douib tombée sous les coups de feu de son compagnon le 3 mars 2019 (à voir le mardi 26 novembre à 20h50); la mini-série canadienne «Le monstre», inspirée du bouleversant récit autobiographique d'Ingrid Falaise victime d'un bourreau manipulateur (mercredi 27 et jeudi 28 à 20h50); le film «Arrêtez-moi» avec Sophie Marceau et Miou-Miou (lundi 25 à 20h50); enfin «Violences conjugales de l'enfer à la délivrance», un doc inédit nommé aux Bafta 2017 qui - des appels d'urgence aux tribunaux - plonge au coeur des équipes de lutte contre les violences conjugales de Thames Valley au Royaume-Uni. 

 

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