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«General Hospital» : la plus vieille série américaine à court de nouveaux épisodes à cause du Covid-19

Les acteurs Anthony Geary et Genie Francis ont été de ceux qui ont intégrés le casting de la doyenne des séries américaines. [FREDERICK M BROWN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA AFP].

La doyenne des séries US bloquée par le coronavirus. Lancée en 1963, la série «General Hospital», ou «Hôpital Central» en français, va en effet se trouver, à compter de ce jeudi 21 mai, à court de nouveaux épisodes, confinement oblige.

Michael va-t-il obtenir la garde de Wiley ? Les peines de coeur de Sasha vont-elles la mener à l'addiction ? Sonny va-t-il s'en prendre à Julian ? Si ces enjeux vous sont étrangers, il n'en est rien des fans inconditionnels de la série, qui vont devoir vivre avec ces questions brûlantes au moins durant plusieurs semaines, à leur plus grand désespoir.

Rediffusions le vendredi, longs flashbacks insérés dans les nouveaux épisodes, la production du soap opera de la chaîne ABC a eu beau jouer d'artifices pour retarder l'échéance, elle arrive au bout de ses réserves, pour la première fois de son existence, après 14.588 épisodes.

«Je regarde la série depuis que j'ai 8 ou 9 ans», explique Tiana Jones, qui en a aujourd'hui 29 et habite le quartier du Queens, à New York. «Donc ne plus avoir cette partie importante de ma vie, c'est dur».

«C'est une habitude quotidienne (...) une heure à moi», dit Donna Walsh Costello, 65 ans, qui regarde «General Hospital» depuis le début. 

Deux millions de téléspectateurs quotidiens

«General Hospital», qui en est à sa 58e saison, réunit encore quotidiennement un peu plus de deux millions de téléspectateurs.

Pour Mary Sue Price, qui a été scénariste sur la série de la fin des années 1990 à 2011, sa longévité s'explique, pour partie, par «sa longue tradition d'histoires fortes» et sa capacité à conserver à l'écran des personnages depuis trois ou quatre décennies.

Dans les épisodes diffusés cette semaine, apparaissait Kin Shriner, arrivé en 1977 à Port Charles, ville imaginaire de l'Etat de New York où se déroule l'histoire, dans le rôle de Scott Baldwin. «Il y a quelque chose de rassurant là-dedans», dit-elle.

«De la constance dans un monde qui n'en a pas toujours»

Les soap operas «offrent de la constance dans un monde qui n'en a pas toujours», souligne Michael Maloney, du site spécialisé Soap Hub.

Quatre des huit grands soap operas américains ont disparu depuis 2009, dans un paysage ultraconcurrentiel où la télévision traditionnelle perd irrésistiblement du terrain.

«General Hospital» a réduit ses coûts de 30 % en dix ans, expliquait en 2018 Dominick Nuzzi, vice-président d'ABC, au magazine Variety, principalement en passant de 50 à 35 semaines de tournage par an, pour un même nombre d'épisodes. «Tout le monde a fait ce qu'il avait à faire pour que la série reste viable», explique Michael Maloney.

«C'est un genre totalement sous-estimé», regrette Mary Sue Price, qui se rappelle avoir fait régulièrement des semaines de 50, voire 60 heures. «Les gens ne se rendent pas comptent à quel point on travaille dur». Donna Walsh Costello redoute une chute d'audience avec les rediffusions.

«Il faut qu'ils filment vite quand ça reprendra et passent au moins un ou deux nouveaux épisodes par semaine», pour «maintenir l'attention». Mais pour Tiana Jones, le public très féminin, qui a souvent comme elle découvert la série par une mère ou une grand-mère, est l'un des plus fidèles qui soit.

Aucune date de reprise de tournage connue

Sa mère, qui vit en Géorgie, l'appelle encore régulièrement pour discuter des épisodes. La perspective de rediffusions ne l'enchantait pas, mais à bien y réfléchir, elle n'est pas contre un petit voyage dans le temps.

«S'ils montraient des épisodes des années 70 ou 80, ou des grands épisodes marquants, ce serait super cool», s'enthousiasme-t-elle.

«Je ne vois aucun des soap operas disparaître», parie Michael Maloney. Malgré de nombreuses tentatives de programmation alternative sur cette case du milieu d'après-midi par les chaînes américaines, «rien ne marche aussi bien».

Un optimisme qui tranche avec le manque de renseignements quant à la reprise des diffusions. ABC n'a en effet donné aucune information sur la date possible de reprise du tournage.

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