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Passez-moi Roger Stone : le documentaire complètement fou sur le conseiller de Donald Trump

Disponible sur Netflix depuis mai 2017, le documentaire «Passez-moi Roger Stone» est un incontournable de la plate-forme de streaming, tant le portrait de ce conseiller de Donald Trump résume à lui seul la métamorphose de la politique américaine de ces 60 dernières années.

A quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, il est fascinant de se plonger dans ce film consacré à un des hommes de l’ombre les plus influents du parti républicain. Amateur de cigare et de tenues extravagantes, d’une confiance en lui sans limite, et totalement à l’aise avec sa mauvaise réputation auprès des grands médias américains («Il vaut mieux être tristement célèbre, que de ne pas être célèbre du tout», lâche-t-il sans broncher), Roger Stone a débuté sa carrière en politique au début des années 1970, lâchant ses études pour participer à la réélection de Richard Nixon, son idole. Il n’a pas encore 20 ans.

C’est à cette époque qu’il commence à démontrer un talent pour les coups tordus afin de disqualifier les adversaires du camp opposé – quel qu’il soit – et qui lui vaudront, plus tard, les surnoms peu flatteurs de «Parrain» ou «Prince des ténèbres». Pour Roger Stone, en période électorale, tous les coups sont permis, peu importe la déontologie, la vérité, l’honneur, et toutes ces considérations morales dont les autres s’embarrassent. Seul compte la victoire.

un homme Aimé ou détesté

Le documentaire Passez-moi Roger Stone retrace ses débuts à Washington, sa fascination pour Richard Nixon (dont il a le visage tatoué dans le dos), sa rencontre avec Donald Trump en 1979 par l’intermédiaire de l’avocat Roy Cohn, bras droit du sénateur McCarthy lors de la «chasse aux sorcières», et procureur lors du procès du couple Rosenberg (qui seront exécutés en 1953), ses coups les plus tordus lors des différentes campagnes auxquelles il a participé, la manière dont il a participé à l’essor des comités d’action politique ayant permis aux candidats d’injecter des centaines de millions de dollars légalement dans les campagnes électorales, sa proximité avec les médias d’extrême droite et sa science de la «punchline», mais aussi ses propres contradictions, etc… ce film est à la fois fascinant et effrayant tant il est possible d’y retrouver les racines du profond bouleversement vécu au sein de la politique américaine ces dernières années, et comment cela a pu jouer un rôle déterminant, en 2016, dans l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Encore plus étonnant, ce documentaire – pour ceux qui se poseraient la question – n’est aucunement à charge. Ce serait presque le contraire. Donald Trump, Paul Manafort (avec lequel il a fondé la société de consulting Black, Manafort, Stone & Kelly après la victoire de Ronald Reagan en 1980, et qui est accessoirement l’ancien directeur de la campagne de Donald Trump) ou encore le journaliste de Fox News, Tucker Carlson, viennent vanter les talents de Roger Stone. D’autres, le plus souvent des journalistes politiques, participent à faire la balance. Pour certains, Roger Stone n’est pas l’éminence grise qu’il prétend être, et a seulement eu la chance de se trouver au bon endroit, au bon moment durant sa carrière de lobbyistes. Pour d’autres, son influence sur la politique américaine a été immense, et continue de l’être. Et ce n’est pas Roger Stone qui dira le contraire.

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