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Anne Fulda : «J’aimerais donner envie de lire»

Anne Fulda anime l’émission littéraire de CNEWS, «L’Heure des livres», depuis le 15 mars.[© Philippe Mazzoni/CNEWS]

A la tête de la nouvelle émission littéraire de CNEWS, L’Heure des livres, Anne Fulda accueille, du lundi au jeudi à 20h55, des écrivains de tous horizons pour partager avec eux leur passion pour la littérature.

Elle-même auteure de cinq livres, Anne Fulda est animée par le goût des rencontres et du partage avec des invités venus échanger avec elle sur le fruit de leur travail. Une manière idéale pour les téléspectateurs de rester au contact de l’actualité littéraire, et d’entretenir leur envie de lire.

Quel est le concept de L’heure des livres ?

C’est une émission qui veut parler de livres sans exclusive qu’il s’agisse de romans, d’essais, de bande dessinées, voire même, pourquoi pas, de livres de cuisine, d’aventures etc. Je souhaite donner la parole à des personnalités différentes : à des romanciers comme à des auteurs de témoignages, à des philosophes comme à des essayistes.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux téléspectateurs avec ce rendez-vous ?

Je ne sais pas si j’ai un message à faire passer mais j’ai un souhait. J’aimerais transmettre aux téléspectateurs l’envie de lire. J’ai envie de citer Sylvain Tesson qui a prononcé de jolis mots, lorsqu’il a été décidé, lors du premier confinement, de fermer les librairies : «Vous êtes enfermés ? Ouvrez un livre : c’est une fenêtre. Si vous n’en ouvrez qu’un, c’est un mur. Si vous n’ânonnez que lui, c’est une arme. Lire fait douter. Les barbus de tout poil ne doutent de rien parce qu’ils ne lisent qu’un seul livre. Une librairie contient des milliers de grilles de lecture du monde. Dans le même espace, saint Augustin côtoie les anarchistes russes. Les livres sont les seuls à savoir vivre ensemble».

La découverte de la lecture a été un enchantement

C’est une belle définition de ce que peuvent apporter les livres dans cette période morose. Il est d’ailleurs encourageant de voir que les ventes de livres ont été plutôt bonnes ces derniers mois. Probablement parce qu’on a le sentiment d’être arrivé à une forme de saturation, à force d’être rivé sans cesse sur nos écrans. Dans ce contexte, le livre offre une forme d’apaisement.

Comment la crise sanitaire a changé cette relation au livre, justement ?

Malgré la fermeture dans un premier temps des librairies et le fameux débat sur les «biens essentiels» ou non, les libraires, notamment indépendants, ont su s’organiser avec beaucoup de réactivité et d’intelligence pour continuer à exister en parallèle des grands réseaux. Cela a prouvé le dynamisme et la réactivité de toute la chaîne du livre et cela a permis au livre de résister. Ce qui est un très bon signe. Au-delà de cet aspect économique, on a observé des réactions différentes chez les lecteurs. Étonnamment, une partie des plus assidus n’arrivaient plus à lire tandis que d’autres, qui étaient des lecteurs plus occasionnels, ont redécouvert la lecture.

Étrangement, le plaisir et l’importance de la lecture a été remis sur le devant de la scène pendant cette période…

Oui, cela a été une manière de se raccrocher à une valeur sûre. De trouver un ancrage.

Quel est votre rapport personnel aux livres, à la littérature ?

J’ai toujours aimé lire. Quand j’étais petite, je ne voulais pas que ma mère me dérange ou me parle lorsque je prenais mon petit déjeuner car je lisais en même temps (rires). Je lisais beaucoup, avec une lampe de poche, tard la nuit, sous les draps. La découverte de la lecture a été pour moi un enchantement. La découverte d’autres mondes, une parenthèse enchantée. Il y a eu des livres très différents, qui m’ont marquée, comme ceux de La Comtesse de Ségur, que j’ai adorés étant enfant. Et après, évidemment, beaucoup d’autres, notamment Balzac que j’ai découvert assez jeune (sans peut-être en comprendre toutes les subtilités), puis beaucoup de classiques : Zola, Maupassant, Stefan Zweig évidemment, Irène Némirovsky, Somerset Maugham, puis Romain Gary, Albert Cohen, Marguerite Duras… c’est difficile d’établir une liste.

Lorsque j’étais journaliste politique, la lecture n’était pas le cœur de mon métier et il faut bien dire que les livres politiques, à quelques exceptions près, m’apportaient rarement un vrai plaisir de lecture. Mais cela a changé depuis que je m’occupe de la rubrique «Portraits» du Figaro : je m’intéresse régulièrement à des écrivains ou à des personnes qui écrivent des livres.

Justement, votre goût pour les portraits que vous réalisez dans Le Figaro se retrouve-t-il dans cette émission ?

Je le pense. J’ai reçu Charles Pépin à « L’heure des livres » pour son ouvrage «La rencontre – Une philosophie» dans lequel il parle de l’importance de la rencontre, amoureuse, mais aussi professionnelle ou amicale qui permet de sortir de soi, de mieux se connaître. A travers les portraits et les livres, je fais des rencontres. Et je souhaite prolonger cette expérience avec cette émission, pour faire découvrir des livres et leurs auteurs. Car derrière un livre, il y a une personnalité, une âme, une profondeur, un itinéraire, et c’est en cela que les deux se rejoignent.

L'Heure des livres, du lundi au jeudi, à 20h55 sur CNEWS

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