En direct
A suivre

Dirty John : l'histoire vraie qui a inspiré la série (SPOILERS)

Eric Bana et Connie Britton tiennent les rôles principaux dans la série «Dirty John».

La mini-série «Dirty John», avec Eric Bana et Connie Britton dans les rôles principaux, s’inspire de l’histoire vraie d’un homme passé expert dans l’art du harcèlement et de l’extorsion.

Tout commence par une banale histoire d’amour entre John Meehan et la décoratrice d’intérieur, Debra Newell. Les deux ont fait connaissance sur une application de rencontre pour les plus de 50 ans, en octobre 2014. Ils partagent un dîner, et Debra tombe immédiatement sous le charme de celui qui prétend être anesthésiste, et avoir fait du bénévolat pour Médecins sans frontières en Irak. «Il avait tout ce que je cherchais chez un homme. Un docteur. Très intelligent. Un père de famille», explique-t-elle. Cinq semaines plus tard, ils emménagent ensemble.

Deux mois après leur rencontre, ils se marient à Las Vegas. Sans la présence d’invités, et sans la signature d’un contrat permettant de mettre à l’abri le riche patrimoine de Debra. «Il n’arrêtait pas de me dire ‘Je suis impatient de me marier avec toi’, ‘Je suis fou de toi’, et tout le reste. Je me suis dit que c’était une chance de tomber amoureuse», poursuit-elle. Au début de leur relation, John Meehan prend soin d’éloigner Debra de ses proches. Et plus particulièrement de ses deux filles, Jacquelyn et Terra, qui le voient immédiatement une menace.

Un prédateur dans l'ombre

A cette époque, Terra, 23 ans, vit avec son petit-ami non loin de Las Vegas. Jacquelyn habite avec sa mère en Californie. «J’ai dit à ma mère qu’elle ferait mieux de se débarrasser de ce pervers et de le mettre à la porte. Ou je ne resterais pas vivre avec elle», témoigne Jacquelyn dans le podcast Dirty John consacré à l’affaire. Mais Debra est amoureuse, et ne songe pas une seconde à mettre un terme à sa relation avec John Meehan.

C’est alors que les deux sœurs, avec l’aide de leur cousin Shad, décident d’engager un enquêteur privé afin de faire la lumière sur le passé du nouvel époux de leur mère. En mars 2015, quatre mois après leur mariage, Debra commence à comprendre que l’intuition de ses filles était la bonne. John Meehan – qui vit à ses dépens – est un homme dangereux et manipulateur. C’est ce qu’elle découvre en tombant sur un site internet présentant les profils de prédateurs qui sévissent sur les sites de rencontres. Le nom de John Meehan y apparaît à plusieurs reprises avec la mention : «Ne laissez pas cet homme entrer dans votre vie».

Le neveu de Debra, Shad, l’appelle pour lui livrer d'autres détails sur le passé trouble de John. Il a fait de la prison et a menti sur son métier d’anesthésiste. Elle se met alors à chercher des informations sur lui, et découvre un long historique de séduction, de harcèlement, et d’escroquerie. D'autres femmes ont été victimes de ses manipulations. Pourtant, après une courte séparation de quelques mois, Debra accepte finalement d’accorder une deuxième chance à John. «Il avait toujours une bonne excuse. Il m’a dit avoir menti par peur de me perdre, qu’il avait de la chance que je sois une personne prête à pardonner, que j’étais l’amour de sa vie, et que j’avais fait de lui une meilleure personne», raconte Debra dans le podcast Dirty John.

Leur réconciliation est toutefois de courte durée. Et en mars 2016, Debra – de plus en plus suspicieuse du comportement de John et souffrant de l’éloignement avec sa famille (John refuse de revoir les enfants de Debra et a menacé de s'en prendre à Jacquelyn si elle tentait de reprendre contact avec elle) – demande l’annulation de leur mariage. L’attitude de John, qui a déménagé dans le Nevada, se fait alors plus menaçante. Il lui envoie des lettres de menaces, et jure de la ruiner si elle ne lui transfert pas de l’argent. Debra demande une ordonnance restrictive à son encontre, qui sera refusée sous le prétexte qu’il vit dans un autre état et ne s’est jamais montré physiquement violent à son encontre. Elle prend la décision de ne plus répondre à ses messages et à ses appels.

Dernière attaque

En juin 2016, une des voitures de luxe de Debra disparaît du parking sur son lieu de travail. La caméra de surveillance permet rapidement d'identifier John comme l’auteur du vol. Elle est retrouvée quelques pâtés de maison plus loin, couverte d’essence, et partiellement carbonisée. John a tenté d’y mettre le feu, sans y parvenir. Mais sa présence inquiète l’entourage de Debra, surtout ses filles. Jacquelyn prévient alors sa sœur, Terra, que John rôde en ville, et qu’elle l’a aperçu en train de l’attendre près de son appartement.

Le 20 août 2016, alors que Terra rentre du travail, elle est attaquée par John sur le parking de sa propriété. Il est armé d’un couteau. «Il essayait de me pousser dans la voiture. J’ai essayé de lui échapper, je hurlais, il a mis sa main sur ma bouche et j’ai mordu aussi fort que possible», raconte-t-elle. John Meehan, qui mesure près de 1m90, revient à la charge. Terra parvient toutefois à faire tomber le couteau de sa main d'un coup de pied, et à s’en saisir. Elle le poignardera 13 fois, dont un ultime coup dans l’œil.

«J’ai commencé à le poignarder, tout en le repoussant, et le dernier coup a été porté à l’œil. J'ai réfléchi à deux fois avant de lui porter ce dernier coup. Je me disais ‘Je ne veux pas qu’il se relève, je ne veux pas qu’il me fasse encore du mal. S’il se relève, il va me tuer», raconte-t-elle à la chaîne américaine Fox 5. Un voisin vient la recouvrir d’une serviette de plage, et Terra appelle immédiatement sa mère. «Je suis tellement désolé. Je crois que je viens de tuer ton mari», se souvient-elle lui avoir dit au téléphone.

Pourtant, John Meehan n’est pas mort. Les secours arrivés sur place parviennent à saisir son pouls, et le transporte à l’hôpital. Il mourra quatre jours plus tard après avoir été déclaré en état de mort cérébrale. La sœur de John, Karen, prendra la décision de ne pas prolonger son état végétatif, et de le débrancher. Son corps sera incinéré, sans aucune cérémonie. Debra explique aujourd’hui vouloir venir en aide aux femmes victimes de violences conjugales. «Il y a des femmes qui sont probablement mortes de peur à l'idée de quitter leur foyer. Elles ne voient aucune issue pour sortir de leur relation, et je veux être une voix pour elles», affirme-t-elle.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités