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Rio 2016 : le village média construit sur un site sacré

La communauté des Quilombo a indiqué que la société ayant acquis le terrain avait souillé ce site témoin de l’histoire de l’esclavage.[RAPHAEL ALVES / AFP]

Des descendants d’esclaves accusent un promoteur immobilier d’avoir construit le site qui accueillera les journalistes pendant les JO de Rio sur un cimetière sacré d’anciens esclaves africains.

La communauté des Quilombo a indiqué que la société ayant acquis le terrain avait souillé ce site témoin de l’histoire de l’esclavage en détruisant les restes d’un site archéologique et de l’avoir privé d’un espace public pour les activités culturelles célébrant l’héritage afro-brésilien. «Un jour, une tronçonneuse est arrivée et a tout dévasté sur son passage, y compris des arbres centenaires», a déclaré le leader de la communauté. «Je considère cette terre comme sacrée parce que c’est là que mes ancêtres sont enterrés.»

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Si les Quilombo ont tenté d’être reconnus comme propriétaires de la zone, leur requête n’a finalement pas abouti. Et c’est finalement en 2013 que ce terrain accueillant le village média a été acquis par la société Cyrela. L’entreprise a procédé à l’abattement de centaines d’arbres et à la destruction de plusieurs bâtiments témoins de cette époque, afin de pouvoir construire par-dessus.

D'autres controverses

Le gouvernement de Rio s’est dit étranger à la revendication du peuple Quilombo. «Le village média des JO de Rio 2016 appartient à une entreprise privée, a été construite sur une propriété privée et a suivi les mesures liées à l’urbanisme déterminés par le site», a déclaré un porte-parole. Sauf que selon un historien local, la société de construction n’aurait pas opéré d’étude archéologique des lieux.

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Le chantier fait d’ailleurs l’objet d’une autre controverse. Il a été rapporté que les conditions de travail sur place auraient été déplorables, avec notamment des baraquements sans eau courante et envahis par les cafards et la moisissure. Cyrela, qui avait fait appel à un sous-traitant, était visiblement au courant de ces irrégularités. La société a été condamnée à verser une compensation financière aux 11 travailleurs du chantier. 

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