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Grèce: premiers signes positifs de participation des créanciers privés

A la veille de l'échéance fixée jeudi soir, plusieurs dizaines de créanciers privés ont annoncé mercredi leur volonté de participer à l'échange de dette grecque, envoyant un message favorable quant à l'issue de l'opération, selon l'un des deux négociateurs en chef.[AFP/Archives]

A la veille de l'échéance fixée jeudi soir, plusieurs dizaines de créanciers privés ont annoncé mercredi leur volonté de participer à l'échange de dette grecque, envoyant un message favorable quant à l'issue de l'opération, selon l'un des deux négociateurs en chef.

Un groupe de 31 établissements a fait savoir qu'il apporterait ses titres à l'échange, pour un total de 84 milliards d'euros, soit 40,8% du montant visé par l'opération, qui atteint 206 milliards.

Un message perçu comme "une bonne indication de tendance" par Jean Lemierre, conseiller du président de BNP Paribas et co-négociateur en chef lors des négociations qui ont mené à l'accord du 21 février à Bruxelles.

"C'est très important actuellement de voir que beaucoup d'institutions qui ont des montants importants (de dette grecque) vont à l'échange", a fait valoir M. Lemierre.

Pour lui, "si un seul établissement y participe, on peut s'interroger, mais si de nombreux groupes y vont, on ne peut pas considérer que tous prennent de mauvaises décisions".

Peuvent être d'ores et déjà ajoutés au total de 84 milliards les 18 milliards d'euros contrôlés par des fonds de retraite grecs, eux-mêmes gérés par la banque de Grèce, qui ont donné leur approbation.

Par ailleurs, le réassureur allemand Munich Re a annoncé mercredi qu'il ajouterait ses titres à l'échange, à hauteur de 1,53 milliard d'euros. Même confirmation pour deux banques portugaises, BPI et CGD, dont les dernières publications faisaient état d'un total de 900 millions d'euros environ.

En outre, le premier détenteur de dette grecque hors de Grèce, la banque allemande Hypo Real Estate (HRE), ne s'est pas prononcé publiquement depuis l'accord sur les nouvelles conditions du plan, à Bruxelles le 21 février, mais avait auparavant fait part de son intention de contribuer.

La structure de défaisance de HRE, baptisée FMS, détenait, en fin de premier semestre 2011, environ 8,1 milliards d'euros de dette grecque.

En intégrant l'ensemble de ces éléments, la participation frôlerait 55%, selon un calcul effectué par l'AFP.

Une incertitude relative pourrait néanmoins demeurer jusqu'à la fin officielle de la période d'échange, jeudi à 21H00 (20H00 GMT), car tous les détenteurs privés de dette grecque ne prendront pas position publiquement.

"Les grandes institutions qui sont cotées expriment leur choix. Mais des fonds d'investissement n'ont pas à rendre publique leur décision", a ainsi expliqué M. Lemierre.

A la veille du verdict, le front d'opposition affiché à l'opération était en tout cas modeste.

Seuls cinq petits fonds de pension grecs, qui représentent les journalistes, la police, les auto-entrepreneurs et détiennent environ 2 milliards d'euros d'obligations grecques, ont accusé une fin de non-recevoir au désormais fameux PSI (private sector involvement), nom de code de l'échange.

"Dans une affaire à 206 milliards, il est inévitable que certains expriment un mécontentement", a relativisé M. Lemierre. Mais, à ce jour, aucun établissement financier non-grec détenant un montant significatif de dette grecque ne s'est officiellement prononcé contre l'échange.

La Grèce a déjà indiqué qu'elle ne procèderait pas à l'échange si le taux de participation n'atteignait pas au moins 75% de cette partie de la dette grecque détenue par les créanciers privés.

Elle a également annoncé que si ce seuil était atteint, elle pourrait contraindre, par le biais de clauses d'action collective (CAC), l'ensemble des créanciers privés à se soumettre à l'échange. Ses partenaires européens, rassemblés au sein de l'Eurogroupe, en débattraient alors à l'occasion d'une conférence téléphonique prévue vendredi après-midi.

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