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C'est quoi le Liborgate ?

La banque britannique Barclays est au centre du scandale du Libor.[CARL COURT / AFP]

L’image des banques sortira-t-elle indemne du scandale du Libor ? Rien n’est moins sûr tant l’ampleur et la gravité de la fraude est immense. Mais de quoi s'agit-il au juste ?

Plusieurs banques sont accusées d’avoir manipulé les cours des taux du Libor et de l’Euribor qui sont en fait les taux des prêts entre les banques. Du prêt aux entreprises jusqu’aux prêts immobiliers et à la consommation, près de 350 000 milliards de dollars de produits financiers dépendent de ces fameux taux Libor et Euribor (pour la zone euro). Certains évoquent le chiffre de 600 000 milliards d’actifs adossés à ces taux…

Comment ont-elles procédé ?

Chaque jour, les banques communiquent à des organismes supérieurs, les taux qu’elles appliquent dans le refinancement de leurs consoeurs. Dans le cas du Libor, elles le communiquent à la British Banker Association. Celle-ci fait une moyenne et publie le taux Libor du jour considéré comme un véritable indicateur de marché. En cette qualité d’indicateur de marché, il doit donc être transparent, et résulter d’une confrontation entre l’offre et la demande. Or, certaines banques ont volontairement fourni à cet organisme des taux plus élevés que ceux appliqués dans la réalité dans le but de maintenir des cours élevés. Certaines estimations chiffrent à 1000 milliards de dollars le préjudice causé par cette fraude.

Quand a éclaté le scandale ?

Dès 2008, la directrice de la British Banker Association soupçonnait des cas de fraudes et a accentué sa surveillance sur le marché des taux interbancaires. En mars 2011, la banque suisse UBS avoue faire l’objet d’une enquête du régulateur bancaire américain. Mais, c’est fin juin que l’affaire prend des allures de scandale avec l’annonce de poursuite pénale à l’encontre de Barclays. Le patron de la banque ainsi que son numéro deux démissionnent. Ils mettent en cause la complaisance de la banque d’Angleterre. Le scandale s’étend puisqu’aux Etats-Unis, le secrétaire américain au trésor, Timothy Geithner est auditionné par le congrès.

Qui est visé ?

Barclays a reconnu avoir participé à cette fraude, et d’après les organismes qui enquêtent sur cette affaire, elle aurait été le centre de gravité d’une fraude organisée à l’échelle mondiale. Des banques américaines comme Citigroup et JPMorgan seraient également dans le collimateur des régulateurs. En Suisse, Crédit Suisse et UBS sont visés. Un temps soupçonnée, la banque française Crédit Agricole affirme avoir rejoint le panel des banques qui divulguent ses taux qu’en 2010 tandis que la fraude aurait été opérée entre 2005 et 2009.

Quelles sanctions encourent-elles ?

La banque britannique Barclays aurait déjà payé une amende de quelques centaines de millions d’euros afin d’en finir avec l’enquête en Grande Bretagne. Mais elle doit encore répondre de ses responsabilités devant le régulateur américain parmi d’autres banques. Certains spécialistes parlent de plusieurs milliards d’euros d’amendes pour l’ensemble des banques concernées.

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